Attraper avec les mots, les idées qui flottent, les utopies qui hésitent, les colères qui bouillonnent. Partager par l'écrit, au nom de l'espoir, au nom des batailles qu'on se doit de ne pas perdre, au1…
nom des imaginations comme portes de sortie vers le nouveau monde.
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J'ai écrit ce discours pour la marche d'hier, la marche pour une vraie loi climat. Je le publie ici, parce qu'il signe aussi le long chemin d'une réflexion que j'ai envie de partager : à quoi bon marcher ? à quoi bon dire encore, se rassembler toujours ? Que s'est-il passé depuis deux ans que nous marchons, disons, nous rassemblons ? J'ai été marché hier, pour la dignité du présent.
Ce matin je vais vous raconter ce qu'il s'est passé dans le métro y'a trois semaines. Je vais vous raconter la misère du monde et pourquoi faut pas évacuer les ZAD et les squats et les tentes. Je vais vous raconter les pauvres et nous qui regardons le bout de nos pompes. Je vous raconterai la honte, en filigrane. La honte.
Pour parler de comment on traite nos aîné.es, les seniors comme on les appelle, parce qu'on n'ose pas dire vieux. De la vieillesse comme si c'était une insulte.
Dans le billet d'aujourd'hui je parle de cette vieillesse. Et de tout ce que ça dit sur notre façon d'appréhender le monde en loupant ce qui compte.
Y’en a assez de s’exploser les yeux du matin au soir et encore après, de s’user les cerveaux en dehors des heures légales, de tituber de jour en jour pour maintenir le rythme ou la croissance ou valider un diplôme qui nous garantit tout sauf d’être épargné.e par le chômage. Y’en a ras le bol d’être sous l’eau constamment. J’en ai marre de couler, et ma génération aussi.
Contrainte et forcée, je suis montée sur l’estrade. Pour un cours de rhétorique. J’ai mis du temps à tourner bien mes phrases pour ne pas juste cracher sur la rhétorique, tout simple. Alors je crache sur la rhétorique, mais avec éloquence j’espère, avec complication, avec panache.
Hier, et le jour d’avant, l’ennui a mangé mon après-midi. Je deviens folle, quand il fait ça. Je voulais vous poser des questions.
Supportez-vous l'ennui ? Quel est votre secret, pour supporter l’abysse sans enrager ? Comment vous tenez-vous assis sur la chaise sans sautiller des genoux ? Ça veut dire quoi, pour notre époque amputée de temps morts ?
(TW suicide) Je voulais parler des étudiant.es qui morflent, de nos jeunesses qui nous crachent à la gueule, tout ça. Mais je suis trop égoïste. J’exige que ma souffrance reste mienne, qu’au moins on lui trouve quelque chose d’original, de particulier, qui ne se fonde pas stupidement dans le décor moribond. Qu’elle frappe. Qu’on la retienne.
C'est quoi, une Zad ? Qui sont les zadistes ? Quels sont leurs peurs et leurs espoirs ? Que veulent-ils nous dire, à nous, dans l'autre monde ? Que représentent-ils, dans une époque où les rêves sont réduits au silence ?