Emmanuel Macron est seul, tout sourire, sur l’affiche de campagne de la liste Renaissance. Exit Nathalie Loiseau. Scandale ! Risque ! Machisme ! Référendum ! Engagement légitime ! Sarkozy l’avait fait ! Tout le monde a commenté ce choix de communication politique en termes de stratégie. Offrant du même coup un bel espace médiatique à la liste du parti présidentiel. Sympa.
Nous vivons une crise protéiforme qui crée un sentiment d’urgence.
Un aspect de cette crise la rend explosive pour la démocratie : la manière dont se forge l’opinion, à l’ère des réseaux sociaux.
Or nous vivons une crise de confiance inédite : jamais la défiance envers politiques et médias ne fut si grande.
Dans ce contexte, le choix d’une compol confuse ressemble à celui du feu aux poudres.
J’ai cru à un canular. Mais en arrivant dans l’arrière salle du café, il était là.
Un peu plus tôt, un homme m’avait téléphoné : « je travaille au cabinet de l’Elysée, le président souhaite vous rencontrer asap pour un débriefing. Vous vouliez que ça saigne entre la presse et lui, ça l’intrigue. »
Deux heures plus tard, nous voici, Manu et moi, en tête à tête.
(rencontre imaginaire)
Officiellement, on attend qu’Emmanuel Macron livre ses réponses au Grand Débat, pour éteindre la crise des Gilets Jaunes et lancer l’acte 2 de son quinquennat, à un mois des élections européennes. Mais lui, qu’attend-il de cette conférence de presse ? Quel est l’enjeu, en communication, qui l’a conduit à choisir de se confronter à la presse ? Tentative de décryptage d’une compol aux abois.