Un accident de niveau 5 sur l’échelle INES s’est peut-être produit dans une installation nucléaire sans que l’installation ne soit identifiée, sans que la population locale ne soit protégée, et dans l’indifférence quasi générale: aucun questionnement, aucune mise en garde ou demande d’investigation de la part de l’OMS, de l’AIEA ou de l’Europe.
Les responsables se soucient enfin de l’importance des rejets du ruthénium 106 intervenus, fin septembre 2017, et des risques encourus au plus près du terme source ! Dans un premier temps, les communiqués officiels se sont contentés de souligner l’absence de risque en France et en Europe. La CRIIRAD avait alerté dès le 5 octobre, mais en vain, sur les risques encourus par les populations locales.
La règlementation européenne impose depuis 2014 le contrôle des matériaux préoccupants pour la radioprotection mais la France continue de jouer la montre. En atteste le projet d'extension de la carrière de St-Julien-Molin-Molette que le Préfet de la Loire s'efforce de déclarer d'intérêt général en "oubliant" la radioactivité des roches et les risques qu'elle génère !
Les organismes de surveillance de la radioactivité en Europe insistent sur l’absence de risques.
Il est cependant important que l’origine de ces rejets de ruthénium 106 soit recherchée. De ce point de vue l’absence d’information est inquiétante.
Le site de Mayak (Russie), a été le siège du premier accident nucléaire de grande ampleur, bien avant Tchernobyl. Le 29 septembre 1957, une cuve de déchets radioactifs a explosé, contaminant un vaste territoire. Soixante ans après, les souffrances des habitants d'un des secteurs les plus contamines de la planète sont loin d’être terminées...
L’Autorité de Sûreté Nucléaire s’apprête à déclarer la cuve de l’EPR apte au service en dépit des défauts de fabrication de ses calottes. Une décision particulière choquante dans le contexte actuel. Il faut déterminer d’urgence l’état réel des réacteurs en exploitation et refonder, en préalable absolu, le système de contrôle des installations nucléaires. La CRIIRAD appelle à se mobiliser.
Pendant des décennies, des parasurtenseurs (ou parafoudres) contenant des sources radioactives ont été installés sur les lignes téléphoniques L’entreprise Orange (ex France Telecom) a lancé depuis plusieurs années un vaste plan de récupération de ces matériels radioactifs. La CRIIRAD dénonce la sous-évaluation des risques d'exposition aux rayonnements ionisants pour les salariés.
A l'issue de sa réunion annuelle de Juin 2017, le Collectif Mines d’Uranium demande à être reçu par monsieur Nicolas Hulot, ministre de la Transition Ecologique et Solidaire.
L'effondrement hier d'un tunnel qui contient des déchets radioactifs nous rappelle que la situation est particulièrement préoccupante sur le site nucléaire américain de Hanford, un des sites les plus contaminés des Etats-Unis.