Un encadrement militaire pour les enfants de 12 ans ? Avec cette dernière initiative avancée par plusieurs parlementaires, l’année Charlie n’en finit pas de dériver, de délirer.
La déchéance de la nationalité, c’était la dernière revendication portée par le FN que le gouvernement n’avait pas encore reprise à son compte. Voilà qui est fait.
Estrosi, Bertrand, Wauquiez, Pécresse, Retailleau etc : au deuxième tour des régionales, même si le FN n’arrive nulle part en tête, l’extrême-droite prend le pouvoir dans quelques-unes des plus grosses régions françaises.
Alors que les établissements scolaires célèbrent aujourd'hui la laïcité, la Justice, en censurant "La Vie d'Adèle", Palme d'or à Cannes en 2013, donne satisfaction à une association catholique intégriste. Et dans cette république tellement fière de sa laïcité, un groupuscule religieux - qui n'est pas islamique - impose sa morale à tous.
« Signalement des faits de violence et événements graves en milieu scolaire », ce document, émanant de la Direction des services départementaux de l’Education nationale du Loiret, ne résulte pas de l’initiative isolée d’un fonctionnaire zélé. Bien au contraire, il illustre la volonté du gouvernement d'imposer à l'école un ordre politique et social officiel.
L’éducation, finalement, est une chose simple, simplissime même. En tout cas, pour les candidats FN aux élections régionales – et manifestement pour d’autres - dont le programme éducatif est dominé par une idée force : surveiller les lycéens et, accessoirement, manger français.
Le drapeau tricolore comme antidote, comme remède à tous les maux de la société ? Le drapeau comme dérivatif, pour détourner l’attention ? Le drapeau comme viatique, quand il n’y a plus rien à faire ? Le drapeau comme signe de ralliement, comme marqueur identitaire, auquel chacun serait sommé de faire allégeance ?
Après les attentats de janvier, l’école avait été la cible d’une violente attaque venue de milieux politiques très divers, complaisamment relayée par les médias, tendant à lui en faire porter la responsabilité : « à l’école, on a laissé passer trop de choses », assurait le Premier ministre.