2016, « année de la Marseillaise » ? Si, déjà, cette initiative ubuesque, présentée avec fracas il y a quelques mois comme un remède au terrorisme, pouvait donner une nouvelle vigueur au débat, déjà ancien, sur les paroles de l’hymne national et surtout, remettre en cause sa finalité ultime.
Le décrochage scolaire, qui voit chaque année plusieurs milliers de jeunes s’évaporer du système éducatif, est une réalité complexe, du moins le croyait-on jusqu’à ces dernières semaines lorsque l’Education nationale, jusque là fort démunie, a fièrement fait savoir qu’elle tenait enfin sa solution : confier les décrocheurs à l'armée.
L’histoire serait – paraît-il – « une passion française » : c’est du moins l’enseignement tiré par les sondeurs de BVA dans l’enquête sur « les Français et l’histoire » réalisée il y quelques semaines pour la presse régionale. Une passion, pourtant passablement édulcorée, singulièrement restrictive et qui sent trop souvent l’encre violette et les cahiers d’écoliers.
Après les propositions de loi « Jour de Mémoire » et « Journée du drapeau » déposées par des parlementaires, le président de la république, grand maître du barnum patriotique, a décidé de faire de l’année 2016 l’« année de la Marseillaise » à l’école. Et comme à son habitude, l’Education nationale n'est pas la dernière à faire soumission.
La république a beau prétendre ne faire qu'une avec la laïcité, dans la réalité, elle sait prendre ses aises avec ce grand principe : la laïcité, c'est surtout bon pour les enfants des écoles.
On n’est peut-être pas encore en Corée du nord mais en tout cas, ça tourne au pathologique : plusieurs députés LR viennent de déposer une proposition de loi visant à instaurer une « journée du drapeau » dans les établissements scolaires.
Dans l’urgence, en priorité absolue, Wauquiez vient de faire voter par le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes l’installation de portiques de détection dans tous les lycées de la région, confirmant ainsi qu’en matière éducative, le pouvoir de nuisance d’une certaine droite extrême n’est pas qu’imaginaire.
Dans un courrier adressé à Robert Ménard, 29 enseignants d'histoire-géographie de Béziers dénoncent "l'instrumentalisation et le retricotage de l'Histoire à des fins strictement polémiques" à laquelle se livre le maire.
Au printemps 1930 en Allemagne, Brüning devient chancelier. Dans un contexte marqué par un chômage de masse et la montée du nazisme, il mène une politique autoritaire et conservatrice.