J’accuse Dominique Alzéari d’avoir tenté de couvrir par un moyen indigne et malhonnête son collègue le procureur Dérens, lequel, agissant en bande très particulièrement organisée, a participé à la commission de plusieurs délits caractérisés alors qu’il était procureur à Albi à l’époque du conflit social de Sivens, et notamment un délit de destruction de biens, commis en réunion. Ce même délit, qui a donné lieu à des poursuites acharnées, visant de simples citoyens, dans les affaires de Tarnac et de Bure, a été commis tranquillement dans le Tarn le 1er juin 2015 … par les plus hautes autorités de ce département.
J’accuse Dominique Alzéari d’avoir tenté de couvrir par un moyen indigne son collègue le procureur Dérens, lequel a commis, dans cette même affaire de destruction de la Métairie Neuve de Sivens, des délits qui lui sont personnels dans le but avéré d’empêcher les poursuites contre son comparse de l’époque, le président-sénateur Carcenac, délits dont nous avons obtenu les preuves formelles suite à l’enquête que nous avons été condamnés... à mener nous-mêmes ! pendant 5 années, preuves qui ont été transmises au procureur général de Toulouse.
Je l’ai déjà écrit, le comportement du procureur Alzéari dans cette affaire est indigne et parfaitement scandaleux eu égard au principe fondamental qui DEVRAIT être celui de notre République depuis 1789 qui veut que la loi soit la même pour tous et toutes (je n’utilise pas cette formulation pour être à la mode mais parce que ce sont deux simples citoyennes tarnaises qui ont eu le courage d’engager l’action contre le procureur Dérens et qui, jusqu’à preuve du contraire, se sont fait escroquer judiciairement par Dominique Alzéari)
Dans cette affaire, nous ne sommes pas dans des histoires de « petits pois » évoquées jadis par un président de la République, ni face à des pratiques « barbouzardes », telles qu’évoquées il y a quelques temps par un de mes confrères devenu aujourd’hui ministre de la Justice. Nous sommes confrontés à un comportement lamentable. Il est parfaitement scandaleux de couvrir de la sorte un petit copain quand on voit toutes les poursuites engagées chaque semaine en France pour des infractions beaucoup moins graves et tout particulièrement pour des délits de destruction de biens beaucoup moins graves que celui qui consiste à raser des bâtiments protégés par la loi juste après un incendie criminel, comme cela a été le cas à Sivens le 1er juin 2015
Comment le procureur de Toulouse, à la tête d’un parquet de 24 magistrats, pourrait-il accepter qu’un ancien avocat comme moi le mette ainsi en cause publiquement en mettant la tête dans le sable et en continuant d’exercer ses fonctions comme si de rien n’était (même si une mutation le guette)?
Le procureur Alzéari dispose de trois moyens d’agir.
- Il pourrait intervenir auprès de Mediapart pour que mes billets soient dépubliés comme portant atteinte abusivement à son honneur de procureur.
Quand on est imbu de sa puissance on peut être tenté de se croire tout permis, mais je gage qu’il ne se hasardera pas dans une telle démarche. Comme je l’ai fait plusieurs fois dans le passé, j’ai averti les fondateurs de Mediapart de ce que j’entendais assumer l’entière responsabilité de mes écrits, mes preuves étant à disposition. Je note qu’aucun des magistrats que j’ai mis en cause sur ce blog ne s’est hasardé à une telle démarche auprès de Mediapart (je suppose que j’en aurais été informé). Aucun ne m’a cité en diffamation, leur turpitude n’ayant d’égale que leur lâcheté.
- Comme je l’avais indiqué pour Didier Guérin, Dominique Alzéari peut demander la protection de son ministre de tutelle car si mes accusations sont infondées, le ministre de la Justice DOIT défendre un magistrat mis en cause abusivement, d’autant que la loi sur la presse le permet. Si l’action en diffamation est en principe personnelle et « liée au plaignant », un système dérogatoire est prévu pour les fonctionnaires publics qui peuvent être directement défendus par leur ministre sans aller eux-mêmes au charbon avec les risques que cela comporte.
Ce système est très favorable pour le fonctionnaire public mis en cause mais je ne vois pas comment le procureur Alzéari pourra demander la protection fonctionnelle à Eric Dupond-Moretti alors qu’il sait que nous avons saisi le ministre de la Justice de cette affaire et que le ministère a toutes les preuves de la forfaiture que nous dénonçons.
- Si le procureur Alzéari a quelque honneur à défendre, il doit donc assumer personnellement ses responsabilités : IL DOIT ME CITER EN JUSTICE.
Dans d’autres affaires, le procureur Courroye (qui avait été aussi muté avocat général à Paris suite, aussi, à quelques déboires) l’avait bien fait, lui ! certes… à ses risques et périls (Mediapart peut en témoigner).
Si Dominique Alzéari pense pouvoir se défendre publiquement de la forfaiture dont je l’accuse, cela me semble clair : IL DOIT me citer en justice. Ne pas le faire serait un acte d’acquiescement et/ou de lâcheté.
Depuis 6 années que nous nous battons sur cette affaire, nous n’avons giflé personne, nous n’avons entarté personne, nous nous sommes battus en droit, envers et contre tous les coups bas, contre les coups les plus tordus, mais avec des moyens légaux. Si nous sommes dans un État de droit, que Dominique Alzéari accepte un combat judiciaire contre moi s’il n’a pas peur d’un débat contradictoire !
Depuis 6 années que nous nous battons sur cette affaire, je me suis très souvent trompé, mais je gage ici que, comme Claude Dérens, comme Thierry Carcenac, comme Didier Guérin et comme les magistrats indignes que j’ai mis nominativement en cause sur ce blog, il va illustrer la règle qui veut que « Quand on préfère pratiquer les mauvais coups en douce, on refuse le combat de front ». Je prends date.
Je l’accuse d’avoir tenté d’arranger scandaleusement les affaires d’un petit copain magistrat ? Qu’il me cite en justice ! Je l’attends sereinement, comme j’ai déjà attendu les autres.
Mais je pense qu’il ne le fera pas pour 3 raisons :
La première (qu’on me permette un peu d’humour-malgré-tout) c’est que je ne vois pas quel avocat pourrait lui conseiller honnêtement une telle aventure (même si je sais que certains de mes confrères sont prêts à tout...)
La deuxième, c’est qu’un tel magistrat sait très bien qu’il est au-dessus des lois… mais pourvu que certaines conditions soient réunies comme elles l’ont été jusqu’à ce jour.
Tous les magistrats que j’ai mis en cause sur ce blog ont au moins un point commun : ils pensent que du haut de leur statut, ils ont le pouvoir d’écraser tout simple citoyen, dès lors qu’il s’agit de simples citoyens et citoyennes sans fortune particulière qui ne sont soutenus par aucune organisation, pire, par aucun people. Ils peuvent nous écraser avec des phrases dans lesquelles il n'y a pas un mot plus haut que l'autre ("les faits dénoncés ne sont pas poursuivis par un texte pénal") alors que ces phrases relèvent en réalité de la plus extrême violence pour ceux qui sont obligés de subir une telle malhonnêteté de la part de personnes censées rendre la JUSTICE "au nom du peuple français".
Une documentaliste à la retraite, une infirmière à la retraite, un professeur de français à la retraite, un petit jardinier sans fortune, quelques amis qui n’acceptent pas ce qui s’est passé à Sivens, nous ne sommes que de simples citoyennes et citoyens comme je le dis à l’ouverture de ce blog : nous ne sommes RIEN. Nous n’avons que des valeurs républicaines à défendre, autant dire, de nos jours, RIEN.
Pour ces gens-là, pour ces hauts magistrats qui en ont fait la preuve, nous sommes des RIENS.
Le cas échéant, ces magistrats pensent qu’ils ont le pouvoir de se couvrir les uns les autres, l’exemple suprême étant celui de Didier Guérin, aujourd’hui membre du Conseil supérieur de la magistrature, qui a participé à l’escroquerie judiciaire dont a été victime mon ami Egidio, telle que je l’ai dénoncée sur ce blog. Suite à cette véritable escroquerie judiciaire, une plainte vient d’être déposée sur laquelle je reviendrai dans un prochain billet.
Ces magistrats indignes qui connaissent bien leur pouvoir et le degré de leur impunité pensent qu’ils peuvent donc, les uns après les autres, nous écraser tranquillement - et très poliment ! - comme ils l’ont fait jusqu’à présent… et ils peuvent le faire !… mais à trois conditions :
- que les simples citoyens à écraser finissent par accepter d’être écrasés, ce que nous, nous n’accepterons JAMAIS !
- que les grands médias français fassent silence sur une telle affaire,
- que le ministre de la Justice qui a été saisi de cette affaire (ainsi que le président Macron) n’ait ni le courage ni la volonté politique de s’attaquer à un scandale judiciaire aussi énorme pour la magistrature française dès lors que les grands médias font silence, et qu’il ait plutôt envie dans ce cas d’enterrer en bonne et due forme ce cloaque sans précédent, pour ne pas se mettre à dos le corps des magistrats, comme si le corps des magistrats dans son ensemble pouvait cautionner les comportements scandaleux que je dénonce
La trouille des collègues honnêtes
Car il y a enfin une troisième raison pour que Dominique Alzéari ne me cite pas devant certains de ses collègues : c’est qu’il est impossible que l’ensemble de la magistrature française soit pourri au point où elle l’a été dans cette affaire de la Métairie Neuve de Sivens. Sur cette question, nous le verrons aussi mais je présume que Dominique Alzéari partage mon avis : ce n’est pas possible que dans le cadre d’un débat public, des magistrats français puissent cautionner de tels errements. Vis-à-vis des délits parfaitement caractérisés que nous dénonçons et des manœuvres indignes qui ont été employées pour les couvrir, ce serait l’inverse qui risquerait de se produire. La honte assurée.
En tout cas, une fois de plus, je prends date : le procureur Alzéari ne me citera pas et il jouera la seule carte qu’il lui est possible de jouer :
La carte du silence
Dominique Alzéari, comme par le passé son collègue Claude Dérens, n’a qu’une carte à jouer dans cette affaire : compter sur le silence des grands médias français.
A ce jour, les grands médias français ont fait silence sur ce scandale sans précédent dans l’histoire de la magistrature. Scandale qui vient de monter encore d’une couche cette année de sorte que nous sommes de plus en plus dans les écuries d’Augias.
S’il reste et s’il restera toujours des journalistes pour faire honnêtement leur travail, je sais, comme tant d’autres l’ont dit bien mieux que moi avant moi, que l’info est devenue et devient de plus en plus un bien marchand, quand ce n’est pas un instrument de propagande ou de désinformation. Je comprends bien qu’on puisse faire facilement la Une avec un crime odieux qui ne pourra que soulever l’indignation, ou même grâce à la notoriété d’un enfariné… et que c’est plus difficile avec une telle affaire mettant en cause autant de magistrats. Un dossier aussi énorme, qui représente pour moi des dizaines de centaines d’heures de travail, ne présente pas les critères qui permettent de faire habituellement et facilement le buzz , à savoir :
/des choses spectaculaires (retrouver Dupont de Ligonnès à Glasgow, quelle aubaine !)
/ des choses simples (simples à appréhender pour le public… et qui pourront être retweetées)
/ des données marchandes et dans l’air du temps qui s’adressent à des clientèles ciblées
En ce qui me concerne, ne défendant QUE le droit, je n’ai pas le pouvoir de convoquer des journalistes en envoyant 150 policiers à Tarnac.
Je ne peux que tenir à disposition de tout journaliste qui se respecte les éléments de ce dossier qui démontrent comment le procureur Dérens a été complice de plusieurs délits commis par la bande à Carcenac à Sivens, comment il a commis des délits qui lui sont personnels pour protéger son comparse d’alors Thierry Carcenac, et surtout comment plus de 20 magistrats français ont couvert à ce jour le procureur délinquant Claude Dérens et par conséquent cette opération du 1er juin 2015 que j’ai qualifiée de « mafieuse » sur ce blog.
En droit de ne plus croire en la justice de mon pays
Après avoir passé une partie de ma vie à étudier et à pratiquer le droit, après avoir vu de mes yeux un procureur délinquant complice des délits qui lui avaient été dénoncés ! après avoir vu de mes yeux une telle brochette de magistrats français couvrir un de leur collègue délinquant de manières plus malhonnêtes et infâmes les unes que les autres, je crois que je suis en droit ... de ne plus croire en la justice de mon pays.
Si les médias français restent silencieux sur un tel scandale - ce que je ne peux exclure en suivant ce qui fait la Une de l’information toutes les semaines, la liste des magistrats qui auront participé à une telle infamie risque fort de s’allonger.
Quoiqu’il se passe, comme je le fais depuis le début de ce blog, j’entends laisser une trace aussi précise que possible de cette affaire dans notre monde du tweet, du trop long-pas-lu, et des faits spectaculaires qui font le buzz à bon compte, y compris sur des fake news.
C’est pourquoi, à partir du lundi à venir, je vais publier sur ce petit blog de combat les actions que nous avons engagées cette année, à commencer par le recours qui a été formé contre la décision scandaleuse rendue par le procureur Alzéari et en suivant par les plaintes que nous avons déposées, du chef d’un magnifique délit d’abus d’autorité aggravé, notamment contre Didier Guérin, aujourd’hui membre du Conseil supérieur de la magistrature. Jadis partisan de l’allongement des délais de prescription, pour que nul délinquant ne profite de l’impunité par la prescription, Didier Guérin a commis, depuis l’allongement de ces délais (en 2017), un délit passible de 10 années d’emprisonnement qui est très loin d’être prescrit à ce jour.
Le président de la République et le ministre de la Justice ayant été saisis de cette affaire, je reviendrai ensuite sur leur cas si rien ne bouge d’ici là.
Je transmets ce billet au ministre de la Justice.
premier billet de cette série :
https://blogs.mediapart.fr/bernardviguie/blog/260621/sivens-6-annees-de-combat-pour-le-droit
prochain billet :