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Sortie DVD : La Proie des vautours de John Sturges au sein du coffret L'essentiel Steve McQueen collection en neuf films
Film de guerre mineur, La Proie des vautours (Never So Few, 1959) de John Sturges n'en est pas moins le film de la rencontre entre Steve McQueen et le réalisateur John Sturges, avec lequel l'acteur tourne ensuite deux films qui l'ont transformé en star : Les Sept mercenaires (The Magnificent Seven, 1960) et La Grande évasion (The Great Escape, 1963). Cependant, la star est dans ce film un personnage secondaire bien qu'il reste inoubliable dans ses scènes, comme cette scène de combats ludiques avec la police militaire et la police locale de Calcutta. Sa présence aurait mérité être plus longue alors que la véritable star du film Frank Sinatra n'est pas crédible en chef militaire éprouvé par la guerre, toujours parfaitement rasé et à la silhouette qui ne semble pas éprouvée par la guerre. Il est bien plus dans son rôle de séducteur, même si ces techniques de dragues ultramachistes (du type : « je veux me marier avec toi, te faire des enfants et que tu apprennes à cuisiner ») n'ont avec le recul plus aucun attrait.
La guerre est filmée elle-même sans pertinence et sans crédibilité, avec un décor en forêt artificiel. Cependant, le contexte de l'intervention de l'OSS, officine d'agents secrets de courte durée qui allait se transformer par la suite en CIA, est un sujet suffisamment rare au cinéma pour être noté, offrant par ailleurs une réflexion pertinente quant aux ambitions géopolitiques nord-américaines durant la Seconde Guerre mondiale en Birmanie.
Gina Lollobrigida joue les vamp qui ne résiste pas aux paroles du séducteur crooner Sinatra, offrant plusieurs séquences où La Proie des vautours sort du film de guerre pour entrer complètement dans la comédie romantique. Sinatra représente alors l'Américain modeste aux convictions profondes qui sortira la belle aventurière italienne des mains d'un entrepreneur à la fortune douteuse. Le militaire n'en cesse pas moins de retourner sans cesse au combat, non par goût de la guerre comme il le dit lui-même, mais parce que c'est son rôle et qu'il n'en connaît pas d'autre. L'amour impossible ou du moins difficile, aurait pu là aussi être développé mais le film choisit la rencontre romantique entre deux symboles de la séduction au cinéma sans étoffer la dimension psychologique de leurs personnages.
Ce qui est hautement problématique est le final du film avec la justification du massacre ordonné par le protagoniste, où les prisonniers sont qu'il détenait sont fusillés comme représailles à la suite de la mort de son ami. Il reste alors peu de choses du film hormis son existence incontournable dans l'histoire du cinéma, soulignant par ailleurs le regard géopolitique du moment du tournage plutôt que durant l'année du récit, notamment dans la méfiance à l'égard de la Chine, non plus de Tchang Kaï-chek mais de Mao Zedong.

La Proie des vautours
Never So Few
de John Sturges
Avec : Frank Sinatra (Tom Reynolds), Gina Lollobrigida (Carla Vesari), Peter Lawford (Grey Travis), Steve McQueen (Bill Ringa), Richard Johnson (Danny de Mortimer), Paul Henreid (Nikko Regas), Brian Donlevy (le général Sloan), Dean Jones (Jim Norby), Charles Bronson (John Danforth), Philip Ahn (Nautaung), Robert Bray (le colonel Fred Parkson), Kipp Hamilton (Margaret Fitch), John Hoyt (le colonel Reed), Whit Bissell (le capitaine Alofson), James Hong (le général Chao), Maggie Pierce (une infirmière), Isabel Cooley (la fille shan), George Takei (le soldat à l'hôpital)
USA – 1959.
Durée : 119 min
Sortie en salles (France) : 8 juin 1960
Sortie France du coffret DVD : 12 octobre 2021
Format : 2,35 – Couleur
Langue originale : anglais - Sous-titres : français.
Éditeur : Warner
Ce coffret contient :
La Proie des vautours (Never So Few, 1959) de John Sturges
Les Sept mercenaires (The Magnificent Seven, 1960) de John Sturges
La Grande évasion (The Great Escape, 1963) de John Sturges
Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid, 1965) de Norman Jewison
L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair, 1968) de Norman Jewison
Bullitt (Bullitt, 1968) de Peter Yates
Le Guet-Apens (The Getaway, 1972) de Sam Peckinpah
La Tour infernale (The Towering Inferno, 1974) de John Guillermin et Irwin Allen