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Billet de blog 3 septembre 2025

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L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de Norman Jewison

Le riche homme d'affaires Thomas Crown met au point le braquage d'une banque d'une brillante efficacité qui laisse désemparée la police dans son enquête. La compagnie d'assurance de la banque engage alors une enquêtrice talentueuse de perspicacité pour résoudre cette affaire.

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Illustration 1
L’Affaire Thomas Crown The Thomas Crown Affair de Norman Jewison © Warner

Sortie DVD : L’Affaire Thomas Crown de Norman Jewison au sein du coffret L'essentiel Steve McQueen collection en neuf films

Des histoires de hold up pullulent dans l'histoire du cinéma, devenant ainsi un genre en soi et c'est sur ce substrat que L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair, 1968) installe une nouvelle proposition narrative. Norman Jewison retrouve ici Steve McQueen après Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid, 1965), lui faisant passer du joueur de poker au braqueur brassant des millions de dollars : l'acteur dans sa persona a ainsi évolué, du jeune prodige au puissant homme d'affaires et voleur de haut vol. Le goût du jeu entre les deux est toujours là et c'est bien aussi la motivation ludique qui se trouve au cœur du personnage éponyme. Si le film était ouvertement politisé, on pourrait y voir la métaphore du monde capitaliste qui s'ennuie dans sa richesse et qui ne trouve pas d'autres distractions que de continuer à voler des sommes conséquentes au détriment des plus humbles. Sauf que le film ne cache pas sa sympathie pour ce millionnaire qui n'a rien d'un Robin de Bois, lui qui est enfermé dans sa tour d'ivoire ou domine de son regard le monde du haut de son deltaplane quand il préfère le rugissement de son buggy dans le sable plutôt qu'une ballade romantique au calme des flots.

Norman Jewison poursuit ainsi la mise en valeur de l'art du jeu qui rejoint son goût lui-même du récit comme finalité qui passe ici par l'usage inédit à l'époque au cinéma du split screen. Le film s'ouvre ainsi et met très bien en scène un cambriolage qui repose effectivement sur la réunion d'individus qui ne se connaissent pas pour la première fois sur les lieux d'un braquage tandis que les différents écrans les présentaient chacun dans leur sphère. Le film apporte ainsi un nouveau souffle dans le film de braquage et partage sa fascination pour son voleur millionnaire qui ne vole que pour sa propre satisfaction de gagner la partie d'un jeu.

L'arrivée d'une enquêtrice particulièrement douée va poursuivre la dynamique narrative en se lançant dans un jeu de séduction auprès de celui qu'elle soupçonne avec raison, tout en jouant d'entrer de jeu carte sur table. Il en découle un mélange entre une histoire d'amour naissante et une enquête policière qui finit par n'être qu'un second plan sans importance au fur et à mesure du récit. Cette dimension érotique du jeu est notamment illustrée dans une inoubliable partie d'échec entre Steve McQueen et Faye Dunaway. Tous deux sont ici au firmament de leur interprétation et incarnent avec brio les nouveaux visages du cinéma américain au milieu des années 1960.

Illustration 2

L’Affaire Thomas Crown
The Thomas Crown Affair
de Norman Jewison
Avec : Steve McQueen (Thomas Crown), Faye Dunaway (Vicki Anderson), Paul Burke (l'inspecteur principal Edward « Eddy » Malone), Jack Weston (Erwin Weaver), Gordon Pinsent (Jamie McDonald), Yaphet Kotto (Carl), Biff McGuire (Sandy), Addison Powell (Abe), Richard Bull (un garde), Patrick Horgan (Danny), Bruce Glover (le directeur de la banque), Tom Rosqui (le détective privé), Sam Melville (Dave), Nora Marlowe (Marcie), Paul Verdier (le liftier), Judy Pace (la jolie fille), Astrid Heeren (Gwen), Charles Lampkin (l'employé d'ascenseur)
USA – 1968.
Durée : 102 min
Sortie en salles (France) : octobre 1968
Sortie France du coffret DVD : 12 octobre 2021
Format : 1,66 – Couleur
Langue originale : anglais - Sous-titres : français.
Éditeur : Warner

Ce coffret contient :
La Proie des vautours (Never So Few, 1959) de John Sturges

Les Sept mercenaires (The Magnificent Seven, 1960) de John Sturges

La Grande évasion (The Great Escape, 1963) de John Sturges

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid, 1965) de Norman Jewison

L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair, 1968) de Norman Jewison

Bullitt (Bullitt, 1968) de Peter Yates

Le Guet-Apens (The Getaway, 1972) de Sam Peckinpah

La Tour infernale (The Towering Inferno, 1974) de John Guillermin et Irwin Allen

Tom Horn (Tom Horn, 1980) de William Wiard

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