Il y a les morts, probablement déjà plusieurs centaines contrairement aux informations officielles d’un ministère des Situations d’urgence qui ne fera jamais le compte des victimes, il y a des centaines de milliers d’hectares en feu ou brûlés, il y a plusieurs centaines d’ouvriers forestiers chinois engloutis parce qu’encerclés dans les flammes de la Sibérie non loin de l’Amour, il y a des dizaines de milliers de maisons réduites en cendres, il y a la fumée qui, comme dans les années 70 et dans les années 80, envahit lentement le métro de Moscou et d’autres grandes villes... Mais il y a surtout la catastrophe alimentaire qui s’annonce.
Le député Jean Lassalle et ses amis viennent d’obtenir du gouvernement et de sa ministre de l’écologie qu’elle abandonne les ours pyrénéens, ou ce qu’il en reste, à la vindicte des chasseurs et de quelques bergers excités. Il est donc largement temps de classer ce parlementaire du Modem dont il est le vice-président, dans les espèces protégées. Des buses pareilles, on n’en fait plus, le moule est cassé même dans le Béarn.
Depuis le XVe siècle, le mot salade désigne d’abord un plat de légumes et de plantes tellement mélangées et assaisonnées, Rabelais l’évoque longuement, que l’on ne distingue plus bien ses constituants et condiments.
Vendredi 11 juin. Il est 20 h 30, la lumière baisse sur le jardin, l’air est approche de cet instant appelé entre chien et loup parce qu’au Moyen Age et encore maintenant hélas, c’est le moment où tout le monde, la peur étant attisée par l’Eglise qui en faisait un diable porteur de tous les péchés, confondait les chiens avec le loup.
Les fraises, longues, rondes, biscornues, jumelles parfois, délicieuses et parfumées toujours, sont au rendez vous de juin dans mon jardin. A la mi-ombre d'un noyer, démentant le proverbe jardinier, après une pluie légère qui les a lavées , elles exhalent dans l'air proche un léger parfum sur lequel mon chat Euclide fronce le nez, étonné car c'est la première fois qu'il renifle un à un les fruits d'un jardin.
Il y a quelques années, Philippe Desbrosses, l'un des inventeurs du succès de l'agriculture bio et grand spécialiste de cucurbitacées dans sa ferme de Sainte-Marthe, en Sologne, a retrouvé au petit matin des chevreuils littéralement « attablés » dans un de ses champs de courges et de potiron. Ils dégustaient les fleurs, toutes les fleurs, avec une régularité de métronome.