Depuis que la morosité est devenue furieusement tendance, se souhaiter bonne année relève de la farce de mauvais goût. Pourquoi se lancer des vœux pourris à la figure alors que le monde sombre – comme le disait André Breton à propos de la guerre 14-18 – « dans le sang, la sottise, la boue »? Bon courage et basta! Immergeons-nous plutôt dans la beauté autour de nous.
L’an passé déjà, Le Plouc avait évoqué ce village de la paix où vivent ensemble depuis 1969 Israéliens et Palestiniens, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Il espérait qu’enfin cette expérience allait être couronnée par le Prix Nobel de la Paix en 2024. Caramba encore raté! Ce n’est pas une raison pour abdiquer cette espérance. Ni les autres, plus essentielles encore.
Mayotte ne parvient pas à faire le compte de ses morts, de ses blessés, de ses sans-abri, tant les ravages causés par le cyclone Chido se révèlent colossaux. Mais la première pensée du sinistre de l’Intérieur, plus Retailleau que jamais, est d’en appeler à lutter contre l’immigration. A l’indignité de ses propos, il ajoute la myopie de ses solutions.
Les ruines de la Syrie sont encore fumantes, les bombardements se poursuivent, la situation politique est tout sauf claire après la prise du pouvoir par le groupe HTC. Mais voilà que les extrêmes-droite européennes exigent le retour dans leur pays du million de réfugiés syriens! Et les droites, qui occupent le pouvoir dans la plupart des pays du continent, leur emboîtent le pas de façon chafouine.
Mais pourquoi roule-t-elle sur ma joue cette maudite larme? Sa source, ce n’est tout de même pas la cérémonie de la réouverture de Notre-Dame de Paris? De quel droit serais-je ému? Je ne suis pas catholique, seulement un protestant nullement enclin au papisme. Pire: je ne suis même pas Français, seulement un Suisse devant son téléviseur au fond d’une forêt périgordine.
– Serait-ce une crise politique?
– Non, Sire, c’est une crise de régime!(1)
Depuis des années, la Ve République a traversé des troubles en série. Imperturbable, la sphère politico-médiatique vantait à chaque poussée de fièvre les mérites des institutions «garantes de la stabilité du pays». Après le renversement de Michel Barnier et le chaos qui en résulte, cet argument s’est dégonflé.
Il y a parfois du malheur à être riche. Pendant trop longtemps, Gustave Caillebotte a été considéré surtout comme l’un des mécènes les plus importants des impressionnistes et l’organisateur efficace de leur – osons l’anachronisme – « communication ». Son œuvre peint s’en est trouvé relégué au second plan. L’actuelle expo au Musée d’Orsay rend éclatante justice à cet artiste majeur du XIXe siècle.
Nous vivons dans un monde où ce qui n’est pas utile doit être banni. La guerre est utile, puisqu’elle permet à l’industrie de tourner à plein régime et à la recherche scientifique appliquée de progresser. Les intrans toxiques sont utiles puisque grâce à eux l’industrie agricole vend plus et moins cher.
Les combats d’arrière-garde sont toujours les plus sanglants. Les troupes qui se sentent menacées de disparition mettent toute la puissance du désespoir dans leurs affrontements. Ce qui les rendent très efficaces à court-terme. Le désespoir peut alors changer de camp et les forces du progrès social s’épuisent à force de se cogner contre les murailles qu’elles voulaient prendre d’assaut.
Forte de ses 281 millions d’abonnés sur Instagram, la chanteuse Taylor Swift devait terrasser de ses jolis poings le monstre à Moumoute Jaune. Intervenue juste au moment où Trump s’envolait dans les sondages après son attentat, elle avait déployé son étincelante aura afin de convaincre le juvénile public de voter Kamala Harris. C’est raté. Le Revenant a fait un tabac chez les jeunes.