Le blog d'Emmanuel Rubio

La première séance du cycle sur les blobs au cinéma et en architecture à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine – dont nous avons relayé l’annonce en octobre dernier – est désormais visible. "Attention au blob 1": le premier d'une série de six épisodes. A vos écrans.

Avec la présentation satirique d’une Shenzhen directement reliée à la lune, Zhan Wang promeut une autre approche de la numérisation flottante des villes. Un coup de plus dans une partie rejouée sans cesse, jusque dans le festival des sculptures de glace de Harbin.

Avec Cao Fei et la construction d’une ville sur Second Life, le masterplanning flottant occupe le cœur même de la création. Mais le désenchantement est au bout du voyage. Poursuite de l’exploration de la psyché urbaine contemporaine.

Les nouveaux modes de présentation de l’architecture et de la ville, merveilles de la technologie numérique, les bercent d’une indéniable aura utopique… qui assigne cruellement les corps à l’œuvre. De Youtube à Jia Zhang Ke.

Tourné à même la construction d’une luxueuse cité postmoderne en face de Phnom Penh, le très beau Diamond Island s’attache au devenir des villes asiatiques. Un film poignant sur la jeunesse, les corps en mouvement et leur rêve de lumière… Une rigoureuse anatomie, aussi bien, des fantasmes cruels qui travaillent la ville contemporaine, et la fondent sur l’exclusion la plus sévère.

Pour une rationalisation de nos rues ? Une certaine idée de la convivialité.

Le paysage est accidenté. Mais nous y trouverons notre rêve.

Quand des villes que nous avons aimées, dans lesquelles nous avons vécu, il ne reste qu’amas de béton… Et que la fiction n’est plus d’aucun secours.

Le décryptage de l’architecture contemporaine mené sur ce blog s'accompagne d'une série de conférences à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine : « Attention au blob : rêves et cauchemars de l’architecture à l’heure de l’informatique ». Troisième rendez-vous : le 13 décembre, avec une projection commentée et la présence de Sam Azulys. L’occasion de croiser quelques lecteurs de ces pages ?

Portails spatio-temporels, fenêtres à visées variables, le film joue de toute évidence sur les espaces interconnectés de l’ère numérique. De porte en porte, il ausculte aussi la part d’angoisse qu’ils peuvent soulever… et retrouve quelques architectures contemporaines des plus spectaculaires.