L’essentiel des enquêtes est pris en charge par un service dont personne ne parle : le service « déontologie et discipline ». A l’ombre de l’IGPN, il traite la majorité du contentieux police-population, alors qu’il présente encore moins de garanties d’indépendance.
Les syndicats de policiers ont bien raison de dénoncer le laxisme de la justice… en ce qui les concerne. A Lyon, un seul magistrat contrôle l’ensemble de ces affaires : un véritable « Monsieur Classement sans suite ». Son activité est surveillée de près par sa hiérarchie, probablement jusqu’au Gouvernement lui-même.
A Lyon comme à Paris, le dispositif de maintien de l’ordre mis en place lors des manifestations du 1er mai confirme la fuite en avant répressive du gouvernement. Il marque peut-être un tournant : tout devient prétexte à des charges brutales et arbitraires.
Lyon est la ville de France la plus surveillée par l’hélicoptère, surnommé « BAC hélico » par la police. Il est en effet aux mains de la brigade anti-criminalité (BAC). Ce vendredi, un manifestant saisit le tribunal administratif pour que l’appareil reste au sol : pour l’instant, son utilisation par la police est toujours illégale.
L’adresse IP à l’origine des appels et courriels malveillants passés en février 2020 appartient au ministère de l’Intérieur. Problème : le parquet n’a confié l’enquête à la police judiciaire qu’en mars 2021… quelques semaines après l’effacement de la plupart des données numériques. Un pur hasard ?
Pour ce second volet, le Comité révèle que l’un des chefs de la police lyonnaise s’est abstenu de transmettre les informations en sa possession sur des violences commises par des policiers de la BAC, puis a menti à l’IGPN. Ironie (grinçante) de l’histoire : il est en charge du pôle « déontologie » de la police lyonnaise.
Par Flagrant Déni
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Comme Gérald Darmanin, le Comité contre les violences policières de Lyon a identifié 7 « péchés capitaux » de la police. Pour ce premier volet, il montre que la hiérarchie policière s’autorise à couvrir certains faits graves, comme le tabassage d’Arthur en pleine place publique. Que peut-on donc attendre de « l’encadrement » de la police - thème actuellement à l'agenda du Beauvau de la sécurité ?
La préfecture du Rhône a dispersé une manifestation déclarée, estimant qu’il y avait « trop d’éléments violents ». Les chiffres préfectoraux, dont le Comité de liaison contre les violences policières a pu prendre connaissance, démentent ce discours. Pour protéger les emblèmes du capitalisme, l’ « ordre public » a causé plus de 30 blessé-es en moins d’une heure et demie. Récit et analyse.