Les photos de l'horreur. Des cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants morts de faim et de soif au milieu du désert tuniso-libyen suite à l'abandon et au refoulement au milieu du Sahara, et les derniers naufrages à répétition par abandon en mer sont les preuves de l'assassinat en cours de milliers de migrants.
L’Organisation internationale des migrations (OIM) a recensé près de 300 décès en Méditerranée centrale en seulement 10 jours, entre le 18 et le 26 avril derniers. Et ce chiffre représente uniquement ceux que l’agence onusienne a pu documenter. Nombre de migrants disparaissent sans laisser de trace. Mais pas un seul article n’est sorti en France sur ce sujet dramatique.
Ce que nous percevons comme un crime « innommable » commis à l'encontre des migrants dans le monde n'est toujours pas défini juridiquement. Des juristes émettent l'hypothèse qu'un nouveau crime spécifique contre l'humanité pourrait être identifié : le « migranticide ». Et permettrait de rompre l'impunité des responsables de ce crime contemporain.
Trois naufrages en quelques heures au sud de Lampedusa et des dizaines de corps retrouvés sur les côtes tunisiennes et libyennes. Nous ne sommes plus face à des naufrages mais à una stratégie mortelle de contrôles des frontières.
Alors que s'accélère la disparition planifiée et structurelle dans la Méditerranée, ce sont les naufrages invisibles qui disparaissent des médias. La France devrait regarder vers le sud, vers Lampedusa.