Depuis plus de 30 ans, Calais est une ville de passage pour les migrants voulant gagner la Grande-Bretagne. La politique de l'état français est constante : tenter de les chasser ou de les invisibiliser.1…
La survie de ces migrants dépend presque entièrement des associations humanitaires, elles-mêmes sous la pression de l'état et de la police
La visite de F. Hollande à Calais et les annonces qui s'en ont suivies marquent la fin de la politique « humanitaire » de Cazeneuve à l’égard des réfugiés. Le chaos n'est pas loin.
Mis en place dans l’urgence, le très officieux plan Cazeneuve, pour « démanteler » le camp de Calais, a une petite chance de réussir. Encore faut-il que dix conditions soient remplies.
En annonçant un nombre important d’ouverture de places en C.A.O. comme solution pour vider le camp de Calais, le plan Cazeneuve ignore la partie de la population qui veut passer en Grande-Bretagne, rejette les « dublinés » et ne prend pas en compte les droits des mineurs isolés.
Des commerçants, routiers, agriculteurs et salariés du port de Calais organisent une manifestation le 5 septembre pour obtenir du gouvernement le démantèlement immédiat du bidonville de Calais. Des associations d'aide aux migrants les interpellent. La destruction du bidonville aggraverait les problèmes pour tous. Il y a d'autres solutions.
Les 9 000 personnes sur le camp de Calais dépendent presque totalement des distributions alimentaires. La situation est tendue, d'autant plus que les restaurants privés ont été fermés. Les associations sont à bout de souffle.
Les restaurants, et plus généralement tous les commerces et services du camp de Calais vont être détruits. Cette décision du gouvernement mérite une analyse, faite ici par la plate-forme "Vu de Calais, vu du camp" des associations d'aide aux migrants de Calais
La situation à Calais est la conséquence de l’afflux des réfugiés et du blocage de la frontière britannique, mais aussi le résultat de la politique mise en place par le gouvernement depuis les débuts du Ministère Cazeneuve. L’échec est flagrant, et il est quadruple : humanitaire, sécuritaire, politique et moral. Au final, les objectifs que s’était assignés le gouvernement n’ont pas été atteints.
La signature de la convention liant Etat et l'association AFEJI a permis à B. Cazeneuve d'annoncer un changement significatif dans la politique d'accueil des réfugiés dans le Nord de la France, prenant en compte l'expérience calaisienne et celle du camp de la Linière, à Grande-Synthe.