À la musique

Le compositeur François-André Danican Philidor n’a pas seulement donné son nom à l’une des ouvertures du jeu d’échecs (après e2-e4, elle consiste, pour les noirs, à jouer e7-e5, puis à répondre par d7-d6 au coup des blancs Cf3 ; mais attention: les blancs se donnent un avantage décisif par d2-d4). Plus de deux cents ans après sa mort, il a transmis son patronyme à l’une des meilleures formations pour instruments à vent, fondée en 1992 à l'initiative du musicologue et hautboïste Eric Baude et d'un groupe de musiciens spécialisés dans l'interprétation sur instruments historiques.

Bouleversement strident, le War Requiem de Britten offre de l’Histoire une vision tellurique, une alternative éblouissante au jdanovisme comme aux abstractions désincarnées. Cette œuvre conçue pour célébrer la reconstruction de la cathédrale de Coventry, détruite par les bombardements de 1941, parsème d’innocence tragique les poèmes  de Wilfred Owen.

Au premier regard, on perçoit la force et la  bienveillance de Véronique Gens. Une cantatrice n’est pas n’importe qui : c’est une lumière intérieure qui porte la musique, une volonté qui s’avance, au détour de la grande bâtisse d’Opéra, qui tient à distance les importuns, glisse un mot, puis un autre, suscite le mouvement des entourages.