Le blog de lamuledupape

À l’occasion de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes et minorités de genre, des collectifs féministes ont tenu des mobilisations à la fois en ligne et en réel, malgré l’état d’urgence sanitaire. À Montpellier, le violet a ainsi fait tâche d’huile à partir de 11 heures sous un soleil franc, au beau milieu de la place de la Comédie.

Amorcée à Montpellier grâce à l’intense implication du récent collectif Danger Loi Sécurité Globale, réunissant de nombreux collectifs militants et des citoyen·nes, la mobilisation contre la proposition de loi sécuritaire très décriée pour ses mesures proprement liberticides a connu une franche réussite pour son premier acte, avec une manifestation où ont défilé plusieurs milliers de personnes.

Il y a deux ans jour pour jour, des centaines de milliers de Français·es prenaient d’assaut les rond-points de l’Hexagone. Spontané, le mouvement fluo naissait en brandissant comme un cri d’alerte son fameux gilet jaune, signal d’une colère grandissante de large part de la population vivant le déclassement des inégalités engendrées par l’ordre capitaliste néolibéral.

Subissant une grave maladie invalidante et handicapé à 80%, le militant de Droit Au Logement réside dans un foyer Adoma montpelliérain. 325€ pour une chambre de 7m² avec douches et WC sur le palier, alors que, même en plein Covid, les mesures sanitaires et hygiéniques sont appliquées à minima dans ces locaux plus que vétustes. Récit de l'inacceptable marchandisation de l'hébergement social.

Au procès de Lewis, décrocheur de portrait de Macron poursuivi pour vol en réunion, le délicat exercice politique de la justice face à la campagne de désobéissance civile menée par ANV-Cop21. Condamné, mais sans peine, le procès du gilet jaune et militant écologiste illustre l'incommode position de l'État, et d'une présidence mise face à ses contradictions écologiques et sa dérive.

Les policiers ont toujours fait des pieds et des mains pour se prémunir des images, en agissant de manière violente et illégale envers les reporters de terrain et les streamers qui viennent renseigner en direct le déroulement des manifestations. L'article 24 de la proposition de loi de sécurité globale vient interdire dans des conditions floues la diffusion de ces images.

Encore une fois, les faits viennent prouver l'impréparation du gouvernement et son inaptitude à prendre au sérieux le phénomène pandémique. Alors que la courbe de progression du virus s'est affaissée avec l'été, rien n'a été fait de manière efficace pour anticiper une possible seconde vague. Le néolibéralisme et sa non-vision sociétale sont à remettre en cause.

Retour sur l'expulsion façon «commando» de la ZAD du LIEN à Montpellier, les opposant·es à la 2x2 voies dénoncent la répression, alors que le Département sort enfin de son silence avec les mêmes arguments fallacieux visant à faire passer une route périphérique pour une infrastructure verte.

La ZAD contre le projet routier du LIEN à Montpellier n'aura survécu que quelques jours à sa révélation. La Maison de l'Écologie et de la Résistance soutenue par des militant·es écologistes et des citoyen·nes, a finalement été expulsée par la gendarmerie et rasée par le Département ce matin. Trois personnes ont été placées en garde à vue. La majorité socialiste demeure silencieuse.

La MÉR, Maison de l'Écologie et des Résistances, nouveau lieu de lutte(s) contre le monde abject que le capitalisme nous propose, contre le mythe de la croissance verte qui vient parer de novlangue la destruction du vivant et de sa richesse. La naissance d'une ZAD aux portes de Montpellier, pour sauver la dernière grande poche de biodiversité de la métropole.