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Les émeutes enflamment la cité. Les immeubles rougeoient. Les bruits des conversations, les bribes de discours politiques, retentissent en filigrane entre les tours. Évoquant le « pigeonnier » de son enfance, Karim Bel Kacem fait vibrer le cœur des HLM entre lyrisme, réalité crue et beauté fantasmée. Un moment de théâtre musical déroutant sur la fatale tragédie d’un monde au bord de l’explosion.
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Les ocres, les carmins, les bleu roi, des robes, des tuniques, virevoltent sous les ors du Luxembourg et donnent vie à différents épisodes bibliques, sujets de prédilection du jeune Tintoret. En consacrant une exposition aux vingt premières années de l’artiste vénitien, le musée, qui jouxte le Sénat, propose un voyage au cœur de la genèse créative d’un génie, un peintre du mouvement. Puissant !
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Est-ce une femme, un homme travesti ? Véritable tempête humaine, Michel Fau balaye, d’un sourire, les derniers préjugés. Flamboyant autant que pathétique, il invite à un tourbillon facétieux, où tragédie et comédie se mêlent avec virtuosité. Tour à tour diva décatie, clown triste ou poète joyeux, il charme de sa gouaille, de sa présence lumineuse. Une gourmandise pétillante à savourer sans tarder!
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Entre réalité et fiction, entre thriller et tragi-comédie, la Belge Anne-Cécile Vandalem plonge en eaux troubles pour mieux démonter les mécanismes, les ruses, les stratégies psychologiques qu’utilisent les nationalistes pour pervertir les pensées, empoisonner les âmes simples. Passant du rire aux larmes, elle signe un spectacle effroyablement drôle, terriblement percutant. Fantastique !
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Blessée, elle est là, la cinquantenaire que la maladie a ravagée, que la fille a éloignée, que l’homme a abandonnée. Vibrante, elle veut, au tournant de son existence, revivre les premiers émois de son couple, les vestiges de son humanité. Avec justesse, poésie, Pascal Rambert invite à ressentir tous les battements de cœur qu’une violente douleur dévaste, saccage. Magnifiquement éprouvant !
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Des voix de femmes se mêlent dans la pénombre d’un bois. Elles crient désirs, envies, mais refusent d’être des victimes sacrificielles d’un monde machiste. En nous invitant à une relecture totale du Petit Chaperon rouge, Claudine Galea signe un conte éminemment féministe, transcendé par la mise en scène ciselée de Benoît Bradel, qui ausculte la relation mère-fille et le rapport aux hommes.
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Des courbes, des traits de couleurs vives, envahissent les cimaises du Grand-Palais. Par touche, cet ensemble original dessine le parcours créatif d’un artiste atypique. Loup solitaire, naturiste, le Tchèque František Kupka réinvente son art, dématérialise les formes de façon radicale pour mieux transcender la réalité. En lui consacrant une rétrospective, la RMN lui rend un bien poétique hommage.
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Virevoltante, la « belle Andalouse », comme disait sa grand-mère, irradie de son sourire charmeur, de sa présence lumineuse, l’espace qui l’entoure. Alors que la dernière représentation, au théâtre des mathurins de son spectacle musical autobiographique, La clef de Gaïa, vient de s’achever, Lina Lamara a accepté, le temps d’un café, de nous parler de son parcours, de ses envies et de ses projets.
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Les mots doux, crus, les belles paroles enflammées, de l’amour contrarié d’Apollinaire pour l’impétueuse et frivole Louise de Coligny-Chatillon, résonnent et dégoulinent. Ils masquent une autre réalité, l’horreur de la guerre, la dure vie des tranchées. Préférant souligner la passion brûlante à l’intérêt documentaire de ces lettres, Christian Pageault achoppe à en donner une lecture vibrante.
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Qui n’a pas rêvé de passer une soirée avec le plus beau mec du quartier, le plus charismatique ? Qui n’a pas souhaité faire la fête avec une vedette du petit écran ? Sans queue, ni tête, avec humour et autodérision, le collectif « La faim du soir tard » tisse une fable contemporaine, absurde sur la solitude des êtres dans une société en déshérence. Une gourmandise théâtrale savoureuse, délectable.