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Cheveux châtains, coupés courts, yeux bleus perçants, Sylvain Huc cultive une certaine discrétion. En retrait, il s’anime avec passion dès qu’on l’interroge sur ses créations passées et à venir. Alors qu’il est en pleine répétition des deux pièces chorégraphiques qui seront montrées au festival Montpellier-Danse, il a accepté de répondre à quelques questions. Rencontre.
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Fougueux et virtuoses, les huit danseurs de « Danser Casa » enflamment le festival de Montpellier Danse. Sous la direction commune de Kader Attou et Mourad Merzouki, deux figures emblématiques du hip-hop, ils livrent un ballet flamboyant, bouleversant, et invitent à une plongée fascinante dans le quotidien passionné et féroce de la jeunesse marocaine. Magique !
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Habillés de lumières, évoluant au gré de vrombissements entêtants, cinq corps nus s’offrent dans leur crudité, leur entièreté et invitent à une étude anthropologique, ethnologique de leurs comportements, de leur dialogue sourd fait de mouvements brusques, de caresses, de gestes ordinaires. Explorant la nudité sans fard, ni charge sexuelle, Sylvain Huc livre un spectacle délicat, hypnotique.
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Corps torse nu, livré sans fard au regard, l’artiste Sorour Darabi explore dans un solo sombre et charnel, érotique et masochiste, la culture du deuil et du chagrin. Décortiquant avec subversion sensuelle et espièglerie noire les rites du deuil, il.elle invite à un voyage introspectif autant douloureux que salvateur. Singulier, puissant !
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Pour l’ouverture du Festival Montpellier Danse, d’étranges créatures hybrides, tout droit sorties de quelques tableaux de Jérôme Bosch, de quelques bacchanales décrites par Dante dans son Enfer, peuplent le plateau. Puisant dans un imaginaire fantasmagorique et inquiétant où les corps humains sont déformés, Jacopo Godani signe un ballet apocalyptique, poétique et froid plus fascinant que sensuel.
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Après un beau succès au Lucernaire, Miss Nina Simone, pièce adaptée du roman de Gilles Leroy, pose ses valises, remplies de standard de blues, de foulards bariolés, jusqu’à la fin juillet au théâtre de l’œuvre. L’occasion de rencontrer autour d’un café, la metteuse en scène Anne Bouvier qui revient avec beaucoup de tendresse sur cette incroyable aventure : l’évocation d’une vie hors-norme.
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Le genre et toutes les interrogations qu’il suscite dans nos sociétés toujours aussi frileuses quand il s’agit de tolérance, de différence sont au cœur du 72e festival d’Avignon. Animant l’un des épisodes du feuilleton estival conçu par David Bobée, François Stemmer nous a invité à rencontrer les trois jeunes trans à l’origine de son prochain spectacle. Création prévue en octobre 2019.
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Empruntant la structure de l’essai féministe de Simone de Beauvoir, Mickaël Délis interroge avec espièglerie, finesse, la masculinité aujourd’hui, la sacro-sainte virilité qui fait d’un être à « queue » un homme. Plongeant dans ses souvenirs, il remonte le fil de son existence pour mieux s’amuser des préjugés, moquer les archétypes, brocarder l’intolérance. Un seul-en-scène caustique, salvateur.
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Les mots font frémir avant de se perdre dans un océan verbal. Les fantômes invoqués par la nouvelliste Mary Shelley, viennent hanter une scène dépouillée sans pour autant l’habiter. En s’emparant de Frankenstein et de sa créature, Jean-François Peyret signe une pièce-monstre foutraque, illuminée par Jeanne Balibar, mais dont le fil tenu se perd dans une narration surabondante, un brin rétro.
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Les gestes sont déliés. Les mouvements maîtrisés pleins de grâce et d’espièglerie. En adaptant la pièce féerique de Shakespeare en ballet, le chorégraphe Jean-Christophe Maillot en respecte certes la trame, mais faute de s’appuyer sur les folles et délurées aventures des amants contrariés par le trublion Puck, en signe une version ultra classique qui manque quelque peu d’extravagance. Dommage !