Il y a 5 ans, jour pour jour, dans une tribune publiée sur Mediapart, Barbara Romagnan et moi prenions position contre le « décret passerelle » qui permettait à un parlementaire de devenir avocat sans aucune formation, ce qui relevait d’un mépris considérable pour la profession d’avocat et était éminemment révélateur, à nos yeux, d’une conception du mandat politique servant de passe-droit.
Le spectacle des élus socialistes qui font part de leur choix de voter pour Emmanuel Macron dès le 1er tour de l’élection présidentielle s’étale dans la presse ou les réseaux sociaux quasi-quotidiennement, substituant au nécessaire débat démocratique sur les projets les petites nouvelles d’un mercato politique peu glorieux.
Qu’il s’agisse de la question des 35 heures ou de la dégressivité des allocations chômage, la rhétorique du « tabou » à briser a encore envahi l’espace public ces derniers jours. « Encore » car, depuis plusieurs années, les déclarations visant à « détabouïser » sont légion.
14 sénateurs sanctionnés par une amende 2100 euros pour absentéisme, à peine 30 députés présents sur 577 élus lors du débat sur l’efficacité de l’état d’urgence : deux exemples en une semaine d’ absentéisme parlementaire qui ne peut qu’interroger d’autant plus que certains à droite ne cachent pas leur volonté s’ils arrivent au pouvoir de remettre en question la loi sur le non-cumul.
Septembre 2010 : Unilever multinationale anglo-néerlandaise -qui avait créé « Fralib » en fusionnant les marques de thés « Éléphant » et « Lipton »- annonçait la fermeture du site de Gémenos, près d’Aubagne. Décidant d’entrer en résistance contre cette décision et les suppressions d’emplois l’accompagnant, les salariés commençaient alors un combat de 4 années pour sauver le site.