Victime toute désignée de la quasi totalité d'une corporation, Mélenchon, s'il ne brille pas toujours par ses invectives, souvent tonitruantes, parfois maladroites, révèle cependant toute la fragilité de la presse française, toujours plus prompte à dézinguer les oppositions de gauche que les proximités du libéralisme avec les pires dictatures, et le marché juteux de la mort qui y est associé...
En marche vers le libéralisme, terreau du fascisme, ou en marche vers l'abîme identitaire? Aucun des deux! L'un et l'autre sont les deux faces d'une même pièce. Je m'abstiens, et c'est mon vote.
L'immonde, l'infâme, semblent satisfaire, jour après jour, l'oeil gourmand de milliers de spectateurs, à la télévision, comme dans la rue. Cette émotion vulgaire qui bannit toute pensée rationnelle du langage.
Loin d'être une profession de foi, le métier que j'exerce est la cible rêvée d'une société aigrie, en déshérence et lancée dans l'ère du temps réactionnaire. Professeurs de haine et pro-fessée s'animent, de blog en forum, professant autant d'inepties que de fautes d'orthographe. Profession vouée aux gémonies, je m'interroge sérieusement sur l'avenir de cette vocation.
Loin de vouloir résumer la dénonciation du burkini à un simple acte fasciste, il en résume pourtant la quintessence: dans le rejet progressif d'une population, dans l'utilisation partielle et partiale d'un concept légal -la laïcité -, dans la dénonciation et le défoulement médiatique incessant, cette affaire symbolise à elle seule le malaise d'une société qui se cherche un nouveau bouc émissaire.