On le sait maintenant, puisqu'il l'a avoué publiquement : Julien Coupat LIT. Oui. Il a un faible pour la philosophie. Ses amis aussi. Il est le chef d'un dangereux gang de jeunes lecteurs éduqués. A défaut de s'attribuer des actes revendiqués (et probablement commis) par d'autres, l'horrible présumé-terroriste passe le temps en lisant Michel Foucault (Surveiller et punir, c'est de circonstance) et L'insurrection qui vient (bonne lecture, si l'on fait abstraction de quelques mots malheureux sur les chemins de fer). Ce livre-là, non seulement il le lit, mais il est soupçonné - que dis-je ? - accusé de l'avoir écrit. Le présumé-terroriste est aussi présumé-écrivain.
Le temps retrouvé, c'est le temps enfin vacant, le temps de la lecture lente peu soucieuse d'efficacité, déconnectée de la nouveauté, le temps de lire Le temps retrouvé, le temps de se couler dans la respiration et les ponctuations de Marcel Proust.