Version numérique de la revue Dedans-Dehors, ce blog informe sur les conditions de détention en France. Il décrypte les politiques pénales et pénitentiaires, ainsi que leurs effets sur le terrain. Il1…
donne la parole aux témoins quotidiens de la prison : les détenus et leurs proches venant au parloir, les professionnels et intervenants en détention (personnels pénitentiaires, médecins, enseignants, associations, chercheurs…). Des informations et paroles qui reflètent une toute autre réalité que celle des faits divers. Cet envers du décor, où se cachent les dégâts et effets contreproductifs de l’approche répressive, dans laquelle médias et politiques ont enfermé le débat public. www.oip.org
Photo de couverture : (c) G. Korganow / CGLPL
Que faire des personnes pénalement irresponsables du fait de leur trouble mental mais que l’on considère comme « dangereuses » ? Certains pays ont opté pour un dispositif hybride d’internement psycho-légal alliant soin et contrainte.
Continuité des soins, prévention du « choc de la libération » mais aussi réadaptation sociale et familiale : l’équipe de la consultation extra-carcérale du centre hospitalier Sainte-Anne propose une prise en charge globale aux personnes sortant de prison.
Parallèlement à la pénalisation croissante des malades mentaux, on constate une extension du médico-psychologique au sein du champ pénal. Une évolution qui remet en cause l’éthique médicale, justifie une extension du filet pénal et entrave toute réflexion sur les déterminants sociaux à l’origine des passages à l’acte. Et qui légitime l’enfermement et, partant, l’institution carcérale elle-même.
Matthieu a été incarcéré à l’âge de dix-huit ans. Il vient d’en avoir trente-deux. Durant ces treize années de prison, il a été hospitalisé quatre fois en service psychiatrique. Sa mère raconte sa lente détérioration.
À en croire certains parlementaires et praticiens, pour remédier à la problématique des malades psychiques en prison, il faudrait construire davantage d’unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA). Le salut réside-t-il réellement dans ces « hôpitaux-prison » ? Enquête.
En remettant au goût du jour des recettes remisées depuis des décennies pour leur caractère inhumain, l’énième plan de prévention de la radicalisation, présenté par le Premier ministre fin février, accélère la plongée de la politique pénitentiaire dans une spirale sécuritaire contreproductive et attentatoire aux droits de l’homme.
Le centre pénitentiaire de Château-Thierry se distingue par le fait qu’y sont détenues des personnes présentant de graves troubles psychiatriques, condamnées à de très longues peines, ballotées au fil des ans entre la prison et l’hôpital. Zoom sur une réalité qui reste injustifiable : l’incarcération de personnes dont la place n’est pas en prison.
La prison est-elle intrinsèquement pathogène ? Ou l’univers carcéral n’est-il qu’un catalyseur de troubles psychiques déjà en germe chez les personnes détenues ? Explications avec Christine-Dominique Bataillard, psychiatre, chef du pôle Unité pour malades difficiles (UMD) et Unité de soin en milieu pénitentiaire (USMP) du Centre hospitalier spécialisé de Montfavet (Avignon).
Atteint de schizophrénie, Zubert Gougou est incarcéré en 2005. S’ensuit une longue suite d’allers-retours entre structures de soin et prison. Les passages en détention n’ont fait qu’aggraver ses symptômes. Un parcours emblématique du traitement réservé aux malades mentaux condamnés.