Version numérique de la revue Dedans-Dehors, ce blog informe sur les conditions de détention en France. Il décrypte les politiques pénales et pénitentiaires, ainsi que leurs effets sur le terrain. Il1…
donne la parole aux témoins quotidiens de la prison : les détenus et leurs proches venant au parloir, les professionnels et intervenants en détention (personnels pénitentiaires, médecins, enseignants, associations, chercheurs…). Des informations et paroles qui reflètent une toute autre réalité que celle des faits divers. Cet envers du décor, où se cachent les dégâts et effets contreproductifs de l’approche répressive, dans laquelle médias et politiques ont enfermé le débat public. www.oip.org
Photo de couverture : (c) G. Korganow / CGLPL
Par deux fois, le Conseil constitutionnel a été invité à se prononcer sur le cadre juridique du travail en prison – ou plutôt son absence. Par deux fois, il a botté en touche. Manquant l’occasion d’obliger le législateur à définir un véritable statut des travailleurs détenus.
La prison de Baie-Mahault en Guadeloupe est tristement connue pour la violence sans pareille qui y règne. Alors que le parquet se félicitait hier du bilan «très positif» de son opération «Déposez les armes» mise en place en novembre dernier, les causes profondes de cette violence ne sont nulle part prises en compte. Empêchant le calme de s'installer durablement dans cet établissement.
Incarcéré depuis 2010, Thomas B. souffre d’un grave problème aux bras depuis son enfance. S’il souhaite travailler sur des postes adaptés, il refuse un travail manifestement incompatible avec son handicap, certificats médicaux à l’appui. Mais la direction de l’établissement et le juge de l’application des peines ne l’entendent pas de cette oreille.
Fabrice Guilbaud est sociologue, maître de conférences à l’université de Picardie Jules Verne à Amiens. Il est l’auteur d’une thèse sur le travail en prison, et revient dans cet entretien sur l’ambivalente relation qu’entretiennent les personnes incarcérées avec leur statut de travailleur détenu.
Pour quitter la zone de non-droit dans laquelle le travailleur détenu est maintenu, Philippe Auvergnon défend une réforme globale et radicale du travail en prison qui passerait par la création d’une agence nationale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle pénitentiaire. Revue des aspects pratiques, théoriques et philosophiques d’une telle révolution.
Entre silence gêné et franc soutien, les grandes centrales syndicales ont parfois du mal à prendre position et à défendre les droits des travailleurs détenus. [Dossier "Travail en prison" 5/13]
Contrôler l’organisation du travail dans un univers où le droit du travail n’est pas reconnu : tel est le paradoxe auquel l’inspection du travail doit faire face en prison. Quels sont dès lors, le champ et les limites de son action ? Décryptage avec Caroline Mandy, docteur en droit public, chercheur en droit du travail. [Dossier "Travail en prison" 3/13]
Nombreuses sont les instances qui ont dénoncé la situation du travail en prison. En vain. Conçu comme un instrument de gestion de la détention, le travail carcéral continue de s’exercer dans des conditions dignes du XIXe siècle.
Sans droits, sans statut, les travailleurs détenus sont corvéables à merci, otages d’un système qui relève du premier âge industriel. Comment imaginer alors le travail comme l’outil de réinsertion qu’il est censé être ? Si les blocages sont nombreux, les initiatives ne manquent pas pour dessiner les contours de ce que pourraient être le droit et l’organisation du travail en prison.
Depuis le début de mandat, l’exécutif multiplie les annonces dans une cohérence douteuse, annonçant ici l’agrandissement du parc pénitentiaire, là le développement des alternatives. Mais, plus étonnant, le budget est en décalage avec les options présentées. Malgré les alertes du Sénat, le Gouvernement entend le faire passer en force, après l’échec de la commission mixte paritaire.