Version numérique de la revue Dedans-Dehors, ce blog informe sur les conditions de détention en France. Il décrypte les politiques pénales et pénitentiaires, ainsi que leurs effets sur le terrain. Il1…
donne la parole aux témoins quotidiens de la prison : les détenus et leurs proches venant au parloir, les professionnels et intervenants en détention (personnels pénitentiaires, médecins, enseignants, associations, chercheurs…). Des informations et paroles qui reflètent une toute autre réalité que celle des faits divers. Cet envers du décor, où se cachent les dégâts et effets contreproductifs de l’approche répressive, dans laquelle médias et politiques ont enfermé le débat public. www.oip.org
Photo de couverture : (c) G. Korganow / CGLPL
La loi pénitentiaire de 2009 est venue encadrer l’usage des fouilles à nu en prison. Un cadre largement détricoté depuis, sous la pression des syndicats pénitentiaires, alors même qu’il n’a jamais été vraiment respecté. Dérives individuelles ou institutionnalisées, ces pratiques dégradantes participent de la violence carcérale sous couvert d’arguments sécuritaires contestables.
La prison par les prisonniers (16/21) : pendant une extraction judiciaire, un détenu assiste à une discussion entre deux autres prisonniers. Des mots qui selon lui témoignent de la déshumanisation à l’œuvre en détention.
Y. a passé plusieurs années à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. À travers le récit minutieux d’une extraction judiciaire, il révèle les atteintes ordinaires à la dignité subies par les personnes détenues. [La prison par les prisonniers, 15/21]
Placés dans une situation d’infantilisation et de dépendance extrême vis-à-vis de l’administration pénitentiaire, les personnes détenues subissent, impuissantes, les décisions qui les concernent. Ajoutez à cela petits abus, vexations et atteintes aux droits, et la frustration peut vite tourner à l’explosion.
Les personnes détenues sont soumises à un grand nombre de règles qui leur paraissent le plus souvent opaques et appliquées de façon arbitraire. Face à une administration omnipotente, revendiquer ses droits, c’est entrer dans un rapport de force dont on ressort souvent perdant. Si bien qu’en prison, c’est le sentiment d’injustice qui prédomine. Témoignages.