Version numérique de la revue Dedans-Dehors, ce blog informe sur les conditions de détention en France. Il décrypte les politiques pénales et pénitentiaires, ainsi que leurs effets sur le terrain. Il1…
donne la parole aux témoins quotidiens de la prison : les détenus et leurs proches venant au parloir, les professionnels et intervenants en détention (personnels pénitentiaires, médecins, enseignants, associations, chercheurs…). Des informations et paroles qui reflètent une toute autre réalité que celle des faits divers. Cet envers du décor, où se cachent les dégâts et effets contreproductifs de l’approche répressive, dans laquelle médias et politiques ont enfermé le débat public. www.oip.org
Photo de couverture : (c) G. Korganow / CGLPL
Professeure de carrière, Danièle est intervenue en prison entre 2003 et 2012. Avant de diversifier ses interventions et d’organiser des ateliers de lecture, d’écriture et de revue de presse, elle a mis en place des groupes de parole. Elle revient sur cette expérience.
Peu de temps après être arrivée en prison, Marion, détenue au quartier maison d’arrêt pour femme de Fleury-Mérogis, a voulu reprendre ses études où elle les avait laissées, et préparer son bac. Un parcours semé d'embuches.
Offre insuffisante, déficit de moyens, absence d’intérêt en vue de la sortie, manque d’initiatives laissées aux détenus… les difficultés qui entourent les activités en détention sont nombreuses. Et le chemin pour y accéder semé d’embûches. Enquête sur une prise en charge socioéducative a minima.
Entretien - Les sociologues Yasmine Bouagga et Corinne Rostaing ont enquêté sur le quotidien des personnes détenues, dans les maisons d’arrêt pour l’une et dans les établissements pour peine pour l’autre. Les activités y ont en commun d’être insuffisamment pensées, contraintes par des moyens limités et soumises à une logique de gestion de la détention plutôt qu’orientées vers la réinsertion.
Faute de politique réfléchie et harmonisée, faute de moyens, la peine de prison reste sans contenu. Le doublement des crédits alloués aux activités dans le cadre du plan de lutte contre le terrorisme permettra-t-il de rebattre les cartes ? Pas tant que ces activités ne seront pas pensées de manière structurée et qu’elles continueront à s’inscrire dans une logique sécuritaire.
Adil Taychi, détenu à la prison de Sequedin, était en proie à de vives douleurs depuis plusieurs mois et ne parvenait plus à s’alimenter. Il a perdu 23 kg. Malgré des demandes insistantes, il n’a pu bénéficier à temps de soins ni d’examens approfondis pour déterminer la nature de son mal. Il est décédé dans sa cellule le vendredi 12 février 2016 d’un ulcère perforé, comme le révèlera l’autopsie.
Cette semaine, le journal l'Humanité proposait trois tribunes libres autour de cette question « La perpétuité incompressible est-elle une peine de mort déguisée ? ». L'OIP a écrit l'une d'elles. Alors que l'actualité ne cesse de nous ramener à ce débat, nous oublions que la "mort pénale", la perpétuité, existe encore.
En politique publique, « il ne s’agit pas de s’agiter pour s’agiter », a déclaré le président de la République en début d’année. Les mesures prises en détention depuis un an au titre de la lutte contre le terrorisme ressemblent pourtant assez à cela.
Neuf mois après les mutineries de juin 2015 à la prison de Remire-Montjoly (Guyane), la situation est loin d’être apaisée. Retour sur des dysfonctionnements à répétition dans un des établissements pénitentiaires les plus violents de France.
Au milieu d’un domaine agricole de près de cent hectares, se dresse la prison de Mauzac-et-Grand-Castang, un des deux établissements pénitentiaires sans murs d’enceinte en France. Au-delà, des champs, à perte de vue. Mauzac aurait pu constituer un projet pilote en amenant d’autres. Mais presque trente ans après sa construction, le modèle initial de cette prison « ouverte » est mis à mal.