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Billet de blog 13 mai 2025

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Tunisie - À Borhen Bsaïes, Mourad Zeghidi et Sonia Dahmani

À l’occasion de leur premier anniversaire derrière les barreaux.

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Illustration 1

Notre Tunisie mérite mieux que ce qui est !
Jadis symbole d’espoir des peuples opprimés 
Puisse-t-elle, enfin, renouer
Avec le chemin de la justice, de la liberté et de la dignité
Pour lequel elle a fait sa Révolution du 14 janvier
Pour lequel, depuis le jour où elle s’était libérée
Tant de citoyennes et citoyens se sont sacrifiés
Qui, exilé, qui, emprisonné, qui, torturé,…
Qui, dont la vie a été ôtée
Pendant que d’autres, au mieux, se taisaient
Au pire, avec les régimes répressifs, collaboraient
Et dont certains détiennent, aujourd’hui, l’autorité
Et la considèrent comme étant leur propriété privée
Oubliant que son peuple est, politiquement, éveillé
Et que son devenir doit être, par tous, discuté
Chemin dont elle fut éloignée
Depuis le coup d’État du 25 juillet [1]
2021 ; depuis , tout semble s'être figé
Dans les gouvernances, où tout est obscurité
À commencer par celle du droit de s’informer
Qui, constitutionnellement, est assuré
Qui a vu, en matière de la liberté
De la presse, notre classement dégringoler
De 56 places ; et, depuis l’an dernier
C’est exactement de 11 places qu’il a chuté [2]
Du statut de phare démocratique, on est passé
En quatre ans, à celui d’un pays asphyxié
D’ailleurs, c’est au cœur de la nuit que furent notifiées
Toutes les décisions qui, par suite, ont façonné
Le profil du régime qu’il a institué :
Quand sa prise de tous les pouvoirs a été proclamée
Quand le CSM a été dissous, enterré [3]
Et, par un non-indépendant, non-élu, remplacé
Quand sa constitution a été présentée
Quand ses gouvernements ont été remaniés
Quand, le Procès de la Honte, il a révélé 
À partir du siège de l’Intérieur, qui plus est
En condamnant, avant toute enquête, les accusés
Les présentant comme terroristes confirmés
La loi antiterroriste est utilisée
Souvent pour réprimer les opinions opposées
À celles, par les suppôts du régime, véhiculées
Procès qui, tout entendement, a défié
Avec des condamnations disproportionnées
Déconnectées de toute réalité
Qui ont fait de nous un objet de risée [4]
Et de même, quand il promet de « purifier »
l’État des « vipères qui ne font que siffler
Dans les couloirs », et aussi de le débarrasser
Des « corrompus », « vendus » qui l’aurait « infiltré »
Ou de ceux qui refusent de s’aligner
Sur sa « libération nationale » annoncée
« Les cartels et les lobbies liés à l’étranger »,… 
Liste qui est loin d’être exhaustive sur le sujet
C’est au cœur de la nuit que ce défi est lancé
Soit-dit en passant, il ne cesse de marteler
Que ses  objectifs initialement fixés
N’ont pas été atteints, à cause de la complexité
Des procédures et des cartels qui les ont sabotés
Que les procédures soient complexes, cela a toujours été
Même au temps où le taux de notre croissance était envié
Par bon nombre  de pays moyennement développés
Quant aux cartels et lobbies, il a beau les évoquer
Dans ses divers interventions et communiqués
Sans contradicteur, à l’identique répétés
« Avec plusieurs acteurs qui œuvrent à aggraver
La situation afin que le désordre soit semé
Avec ceux qui, dans les médias, ne font que critiquer
Qui sont des traîtres ne méritant aucun intérêt » [5]
Attaques s’accompagnant souvent de menaces à peine voilées
Mais, il n’en cite aucun pour que ses propos soient appuyés
Et, à ma connaissance, n’a rien fait pour, de nuire, les empêcher
Entre ce qu’il a promis et ce qu’il a réalisé
En près de quatre années de pouvoir absolu complet 
L’écart est gigantesque, c’est un abyssal fossé
Il prétend que cette période ne suffit pas pour redresser
Un pays rongé par les régimes qui l’ont précédé
Faut-il lui rappeler que, dans beaucoup pays, la durée
D’un mandat présidentiel est de quatre ou cinq années
Délai suffisant qui leur a permis d’effectuer
De notables avancées. Quant à notre président, il est
Encore, après un mandat, à longueur de communiqués
Publiés, de préférence, à l’aube, au stade d’inviter
Ses ministres à concevoir de nouvelles approches qui pourraient
Rompre avec le passé et, des idées innovantes, à trouver
Accompagnés de vagues formules et slogans réitérés
En s’abstenant de dire comment lui-même va-t-il procéder
Sans audit, sans la moindre stratégie, sans cap désigné
Leur préférant les grandes déclarations sans le moindre effet
À l’image de sa « révolution culturelle » annoncée
De sa « révolution administrative », doublée
Deux révolutions qui, à l’initiale, devraient s’ajouter !
Enfermé dans sa conviction qu’il y a une guerre à mener
Contre des ennemis invisibles qui veulent le destituer
Voire l’assassiner et qui ne font  que, le désordre, semer
En ressassant le même inventaire de leurs faits et méfaits
Avec le même lexique conspirationniste bien rodé
Des redites trop fréquentes et des menaces répétées
C’est ainsi que la politique du pays est arrêtée
Je n’en donne pas de références, car, il suffit de consulter
La page présidentielle pour se convaincre de cette réalité
La page Facebook de la présidence, son seul moyen pour communiquer
« La construction et l’édification » est  le dominant intitulé
De sa campagne présidentielle qui s’est déroulée l’automne dernier
Mais, à vrai dire, jusqu’à ce jour, rien n’est construit, rien n’est édifié
Juste les prisons qui ont vu le nombre de leurs locataires augmenter 

Les arrestations, selon le même scénario, sont toujours opérées
L’élu de la journée, par des brigades antiterroristes est kidnappé
Suivent une mise à sac de son domicile, devant les présents, terrorisés
Un interrogatoire de quelques  minutes par un juge d’instruction tout pressé
Et, enfin, une inculpation, avec des chefs d’accusation très variés
Au titre de la loi antiterroriste, par le décret 54, doublée [6] 
Allant du blanchiment d’argent jusqu’à la connivence avec l’étranger
En passant par l'atteinte à la sûreté de l'État et sa sécurité
Qui, conduire jusqu’à dix ans de prison, voire même à la peine capitale, pourraient
Cela concerne des citoyens que personne ne pourrait suspecter de perversité
Bien au contraire, des militants ayant fait preuve de patriotisme, par tous, respectés

Bien  que les piliers de l’État de droit semblent usés
Érodés par l’arbitraire et pourraient en éclats voler
Bien que le régime ait décidé de ne plus se conformer
Aux engagements du Pacte international associés
Aux droits civils et politiques que l’État a ratifié
Et ce, au temps de Bourguiba, il y 56 années [7]
Bien que la peur soit, dans notre quotidien, intégrée
Pour faire taire toute voix critique, toute voix opposée
En s’appuyant sur son funeste liberticide décret [6]
Qui, des centaines de familles, a déjà affectées
Parce que l’un des leurs a osé, son opinion, exprimer
Sur les réseaux sociaux, et, il s’est retrouvé emprisonné
Du jour au lendemain, sans instruction, ni jugement, ni procès
Qui a déjà, plusieurs pensées libres, fait condamner
Dont, Bsaïes, Dahmani et Zeghidi, on peut citer
Qui furent arrêtés tous les trois un certain 11 mai
Fines fleurs des chroniqueurs radio et télé
Par une machine hautement répressive, happés
Leur unique faute : informer, commenter, critiquer
Ce qui, dans notre pays, en délit s’est transformé
Dès que la critique fait mouche, la prison apparaît
Conséquence du coup d’État de qui vous savez
À dénoncer les injustices, n’hésitant jamais
Ainsi que les dérives du régime du 25 juillet
Animateurs d’émissions les plus écoutées 
Qui croupissent en prison depuis une année
Et cela, pour des analyses, sur antenne, livrées 
Dans le cadre de leur médiatique activité [8]
Et, évidemment,  pour des fraudes fiscales supposées
Avec des chefs d’accusation qui pourraient entraîner
Un emprisonnement de plusieurs dizaines d’années
Et, plus dune fois, poursuivis, ils se sont retrouvés
Dans d’autres affaires, alors que leur peine est presque purgée [9]
Et, c’est à la veille de leur sortie qu’ils en sont informés
Ce qui fait basculer leur espoir de pouvoir quitter
Finalement leur geôle en déceptions répétées
Cette « rotation » qui vise à maintenir emprisonnés
Les opposants politiques a déjà été dénoncée
Comme stratégie pour que les détentions soient rallongées  [10] a
Les suspicions entretenues et les morals cassés
Ainsi, la prison, en piège sans sortie, s’est transformée
Ils sont ce que l’on tente, par tous les moyens, de faire plier
Comme tous ces citoyens qui sont derrière les barreaux pour leurs idées
Mais qui continuent, malgré les souffrances subies, à, debout, rester 
Leur liberté et des années de leurs vies leur ont été confisquées
Avec des affaires, à l’analyse des faits, de toutes pièces montées
Comme il ressort à la lecture  des références que j’ai déjà citées
Par un pouvoir, à faire taire toute opposition, bien décidé
Transformant la vie de leurs familles en un interminable ballet  
Entre la corvée du couffin avec les interdictions imposées
Les contrôles et les longues files d’attente pour quelques instants volés
Ne dépassant pas le quart d’heure, quand le droit de visite est respecté
Derrière une vitre, car une visite directe leur est prohibée
Puisque, dans le statut des terroristes, on les a catégorisés
Grave accusation qu’aucun être normalement constitué
Connaissant les accusés, ne pourrait accepter : c’est une absurdité
Puisque n’ayant que politiques, citoyennes et pacifiques activités
On a usé de la loi antiterroriste de manière inappropriée
Pour leur voler chaque minute où ils pourraient se détendre, souffler
Et, envers certains, un harcèlement carcéral fut pratiqué
Psychologique et physique faisant appel à des méthodes variées 
Même pendant leurs heures de sommeil, une lumière puissante reste allumée
En permanence dans leur cellule, sans interruption, faisant rappeler
Ce que décrit Artur London dans l'Aveu, retraçant le procès
Stalinien de Prague, aussi,  « conspiration contre l’État », appelé
Les privant de leur promenade quotidienne, de leur courrier
De leur séance de sport, de la lecture de leur livre préféré
Des petites gâteries que leur famille pourrait leur apporter
De nourriture chaude, de moyens pour suivre l’actualité
Leur faisant subir la punition d’isolement prolongé
Les privant, avec leurs enfants, leurs conjoints, de contacts réguliers
De leurs parents, leurs avocats, les maintenant, sous la pression décidée
De codétenus dérangés chargés de les harceler, de les espionner
Pensant leur rappeler qu’ils demeurent à leur merci, les humilier
Envers un certain nombre parmi eux, le régime d’un cran, est monté
Dans l’échelle de sa stratégie d’isolement répressif délibéré
En les transférant vers des établissements pénitentiaires éloignés
Et cela, sans justification, ni décision judiciaire annoncées
Au préalable, à leur famille,  à leurs avocats, aux intéressés
Qui plus est, plusieurs transferts, par ordre oral, se sont effectués
C’est l’État de droit qui, encore, s’est trouvé suspendu  par l’opacité
De cet étrange déplacement de prisonniers qui se trouvent isolés
De leur domicile, de leur famille, de leur juridiction attitré
De leurs avocats, alors que des appels n’ont pas encore été jugés
Leurs parents sont exaspérés, car, ils vont être obligés désormais
De parcourir des centaines de kilomètres pour pouvoir leur livrer
Nourriture, vêtements et médicaments, et, les  visite, assurer
Qui sont, quand elles ne sont pas interdites, à une hebdomadaire, limitées 
Ce sont leurs liens familiaux et militants que l’on tente de casser
Leur moral, d’affecter, et les droits de leur défense, de perturber
Avec cette stratégie, ils pensaient éroder la citoyenne solidarité
Les faire oublier, fragiliser les chaînes de soutien : ils sont, de la plaque, à côté
Cela se comprend, car, dans leur vie pré-révolution, ils n’ont jamais milité
Pour quoi que ce soit, ils n’avaient jamais pris de risque pour la moindre idée
C’est la suspension de l’État de droit, car, la loi est clair à ce sujet
En imposant que tout transfert doit être motivé, formalisé
Et, au préalable, à la famille du détenu, notifié
Ainsi qu’à  son avocat : c’est  l’article 14 de la loi de mai
2001, régissant, entre autres, la vie et les droits des prisonniers
Qui, par cette opération illégale, ont été, clairement, violés
Ces transferts qui, en violation manifeste de la loi, compliquent l’accès
À la défense et désorganisent les familles, contraintes à de longs trajets
Pour que le ravitaillement des détenus et les visites soient assurés
Visite hebdomadaire d’environ un quart d’heure, détenus éparpillés
À travers le pays, de centaines de kilomètres, des leurs, séparés
Avocats, par les déplacements, épuisés, défense fragilisée
Relations familiales, juridiques, militantes, par ces transferts, torpillées
Manœuvre que l’on pourrait, à une forme de torture morale, assimiler
Portant atteinte a l'intégrité physique et mentale des détenus déplacés
Tout détenu doit être, dans une prison proche de son domicile, placé
Cela, par humanité et pour que les liens familiaux soient préservées
Car, quoi qu’il ait fait, il demeure, toujours, un humain à réinsérer
Cette suspension de l’État de droit a conduit à des calamités
On a vu des prévenus poursuivis, à deux reprises, pour les mêmes faits
Ainsi, le principe "ne bis in idem", fondamental en droit pénal, fut violé
Le cas de l’avocate Sonia Dahmani mérite d’être cité
Qui, pour exactement le même acte, a été, deux fois condamnée
Acte  où elle a dénoncé le racisme anti-noirs dans nos contrées [10] b
Certains prisonniers, dont font partie les trois suppliciés dans ce poème honorés
Subissent des tortures de procédure cruelles, de chez le Maréchal Sissi, importées
Qui furent par le Comité des droits de l’homme de l’ONU, rigoureusement, dénoncées
C‘est la pratique qui consiste à enchaîner les poursuites contre eux, dès que leur peine est purgée
Ou bien, dès que l’instruction de l’affaire pour laquelle ils sont poursuivis est achevée
Appelée « recyclage judiciaire»  ou « rotation »,  pour les maintenir, sans fin, prisonniers
D’après ledit Comité, cette pratique  « permet aux services de sécurité de s’ingérer
Dans les décisions de remise en liberté », même quand le mis en examen est acquitté
Et elle « sert la durée maximale légale de la détention provisoire, [pour la] dépasser » [10] c
L’harcèlement carcéral subi par nos prisonniers d’opinion et de pensée
Peut être considéré comme un acharnement prémédité, visant à les briser
Mais, ils ignorent qu’une voix libre ne se brise pas, ne se pliera jamais
En croyant les anéantir, le régime est en train de, des héros, forger
Qui sont restés debout, alors que tant d’autres, résignés, se sont couchés
Quoiqu’il arrive, nous demeurerons à leurs côtés, non pas par pitié
Mais pour les valeurs communes partagées que nous devrions faire triompher
Par loyauté à la patrie que nous avons toujours, dans nos luttes, intégrée 
Ils sont notre fierté, notre force, entretenant la graine de liberté
Qui, par le sacrifice qu'ils ont consenti, finira, tôt ou tard, par germer
Malgré la machine d'oppression et de supplice qui essaye de les broyer
ils ne sont pas des terroristes, comme la justice essaye de les faire passer
Ils sont des prisonniers de leurs convictions, de leur amour, à la patrie, porté
Qui nourrissent notre détermination qui est, par leur résistance, irriguée 
La Tunisie les reconnaîtra, demain, comme les témoins de son iniquité
Et, l’Histoire glorifiera leurs noms, alors que les leurs seront oubliés
Ou, plutôt, seront rattachés à sa page sombre et dans sa poubelle, jetés
Quant à ceux qui crient avec les loups, devraient, l’histoire des nations, revisiter
Ils verront que, même dans ladite poubelle, aucune place ne leur sera réservée

Borhen, Mourad et Sonia, fidèles à leurs velléités
D’un état de droit, de liberté et de dignité
Et à leur mission sacrée, sans ambages, d’informer
Ils ont payé au prix trop fort pour avoir rapporté
La vérité sur ce qui, dans le pays, se passait 
Devant leur juge, courageusement, ils ont assumé
« Nous n’avons fait que notre métier », ont-ils insisté
Afin que leur public soit normalement informé
Défendant leur travail d’analyste de l’actualité
Et, toute intention diffamatoire, ils ont rejetée
Le crime que le système judiciaire leur a attribué
C’est d’avoir, librement, autrement, parlé, pensé, rêvé
Rêvé d’une Tunisie du populisme débarrassée
Ils ont cherché à les détruire, leurs voix, ils ont multipliées
Depuis leurs cellules, elles sont plus entendues que jamais
Leurs portraits sont affichés lors de mouvements variés
Nationaux et internationaux, leurs procès sont relayés
Dans les communiqués des plus prestigieuses ONG
Ils sont plus grands que ceux qui les ont injustement emprisonnés
Parce qu’ils tenaient simplement à, librement, vivre, penser et parler
Parce qu’ils ont manifesté leur désaccord avec la trajectoire du Palais 
Ceux qui croyaient que la prison va les faire taire, les faire oublier
L’Histoire a retenu leurs noms et de ceux qui les ont persécutés
Parce qu’ils ont voulu fournir une information de qualité
La politologue Hannah Arendt n’a-t-elle pas déclaré
Que « ce qui permet à une dictature de régner
C’est que les gens ne soient pas correctement informés
Un peuple [mal informé], est, non seulement privé
De sa capacité d’agir, mais, aussi, de celle de penser
Et de juger et l’on peut » aisément le manipuler [11]

Avec les autres citoyens qui sont incarcérés
Et ils se comptent par dizaines, non pas pour ce qu’ils ont fait
Mais pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils ont osé déclarer
Pour avoir cru qu’on est dans un pays de liberté
Avec les autres citoyens qui sont incarcérés
Dans des conditions inhumaines d’une extrême sévérité
Dans une atmosphère où il est difficile de respirer
Et pour certains parmi eux, qu’ils souhaitent, plus, briser
Fouilles répétées, prise en charge médicale non assurée
Comme il se devait, ce qui, pour plusieurs, a entrainé
Des maladies chroniques, difficile à s’en débarrasser
Isolement et presque  24 heures d’immobilité
Par jour : une façon de se venger, comme qui dirait
Ainsi, pour le régime, la privation de liberté
Doit s’accompagner de celles de l’humaine dignité
Et du bien-être physique et mental des accusés
Jusqu’à, ce qui constitue l’être humain, oublier
Je disais donc, avec les autres citoyens, ils paient
Le prix fort d’avoir, une opinion, un jour, exprimée
Leur lutte, c’est sur le volet humain qu’elle est centrée
Sans concessions, ni compromis, sans perplexité
Leur fureur démocratique ne les fait pas renoncer
À la retenue contre la violence, la brutalité
Rester debout dans la dignité, elle leur permet
Et nous taire, rester silencieux est une lâcheté
Les accuser de terroristes est une absurdité
Ils ont une réputation peu encline aux excès
Ils appartiennent à cette classe des personnalités
Qui sont, en compétence et expérience, les plus outillées
Pour sortir le pays de l’abîme où il fut précipité
Par les vagues de dirigeants  qui nous ont gouvernés
Dont l’archétype est celui qui ne fait que penser [12]
Les autres compétences se trouvent en exil ou négligées
C’est pour toi, pour moi, pour lui qu’ils se sont sacrifié.e.s
Et même pour ceux qui sont en train de les juger
D’ailleurs, certains parmi eux lui avaient assuré
Sa victoire pour devenir locataire du Palais
Aussi l’on peut dire qu’il a fait condamner ses alliés
Qui sont aujourd’hui, de tous leurs droits, privés
Soyons-en reconnaissants pour ne pas les oublier
Pour en être solidaires afin qu’ils soient libérés
Leur combat, au-delà de leur personne, apparaît
Être la résistance face à l’érosion des libertés
Il dépasse leur cellule pour, la voix de ceux qui ont peur, porter
De ceux qui ont peur d’émettre la moindre critique, de parler
Dans la défense de leurs personnes, il y a celle d’une certaine idée
De la Tunisie du 14 janvier telle que nous l’avons imaginée
Qui nous a été extorquée par son coup d’État du 25 juillet
Leur résilience à toutes épreuves n’est plus à démontrer
Depuis qu’ils sont en prison, ils sont plus libres que jamais
Incarcérés pour ce qu’ils incarnent, pas pour ce qu’ils ont fait
Même les barreaux  ne sont pas arrivés à les briser
Leur arrestation nous a mobilisés, nous a rassemblés
Et cette mobilisation, le régime veut l’éradiquer
D’ailleurs, tout soutien en leur faveur est découragé
Par des mesures floues et arbitraires des autorités [13] 
Et, du fond de leurs cellules, ils demeurent déterminés
À  poursuivre leur combat avec courage et dignité
Dans des messages empreints d’espoir et de pugnacité
Avec des mots, de la rage de se battre, imprégnés
Ils pensaient les plier en les maintenant en captivité
Les faire taire, arriver, par la suite, à les faire oublier
Ils n’y parviendront pas, ignorant leur combative volonté
Leur résilience est un phare dans cette nuit qu’ils tentent d’imposer
Et notre résistance, c’est par leur sacrifice qu’elle est portée
Et, à travers eux, c’est nous tous qu’ils cherchent à intimider 
Leurs voix étant, par leur armée d’avocats, relayées
Malgré une sévère censure qui leur est imposée
Dans un contexte, par les procès d’opinion, marqué
Où les défenseurs des droits humains sont réprimés
Pour avoir, leur droit à l’action civique, exercé
Où la solidarité, comme un crime, est traitée
Principalement  celle envers les « migrants traqués par les autorités »
Qui a fait de la « Tunisie, l’enfer des exilés », d’après Arte
Selon un reportage instantané où il est dénoncé
Les exactions qui sont, par les subsahariens, supportées
Parce que l’UE y a, ses frontières, externalisées
Pour une centaine de millions d’euros, à ce qu’il paraît
Grâce aux manœuvres de Georgia Meloni, la fascisée
Qui nous a fait signé le Mémorandum de l’indignité
Qui  fut, par beaucoup de marques de satisfécit, accompagné
De la part de ce que l’UE peut compter de leaders extrême-droitiers
Mémorandum qui a fait mourir dans notre Sahara tant d’immigrés
Subsahariens, parce que, sans eau, ni nourriture, ils y furent abandonnés  
Le martyre de Fati et sa fille Marie, je ne suis pas prêt à l’oublier [14]
Leurs mémoires et celles de tant d’autres ne doivent pas être, dans nos sables, enterrées  
Malgré un climat pesant d’intimidation médiatisé
Par le nombre de manifestations de soutien annulées
Plutôt interdites, « sans justification légale », par les autorités [13] 
Malgré leur détention, dans des conditions inhumaines, endurée
Froid extrême, en hiver, moustiques et canicule extrême, en été
Vétusté, insalubrité, surpopulation, promiscuité
Carences sociales, sanitaires et d’activités, absence d’intimité
Fouilles intégrales, touchant la dignité, visites des familles limitées
Confidentialité des échanges avec les avocats non assurée [15]
Il n’y a pas de prise de conscience, ni un débat quelconque sur ce sujet
« Une société se juge à l’état de ses prisons », Albert Camus, écrivait
Il est à noter que la classe des prisonniers d’opinion s’est féminisée
En dépit des règles des Nations unies, règles de Bangkok, appelées  [16]
Recommandent expressément de laisser les accusées en liberté
Leur donnant la priorité à ne pas, en détention, les placer
Car, elles sont confrontées au manque d’hygiène et, à la violence, exposées
Et elles sont particulièrement, par la vie carcérale, fragilisées
Et leur enfermement est lourd de conséquences pour la société
Probablement, les traitements inhumains que subissent les prisonniers
C’est pour que les potentiels critiques du régime soient terrorisés [17]
Traitements qui, souvent, ont été, par la LTDH, décriés
Ainsi, dans un récent rapport, suite à une enquête qu’ elle a effectuée [18]
Et cela, dans le cadre d’une convention que la Ligue a signée
Avec le ministère de la Justice,  elle a fourni des données
Inédites et une analyse argumentée où il est dénoncé
De nombreuses atteintes aux droits des détenus et de leur proche parenté
« Document [qui] dresse un bilan approfondi des interventions menées
Par les [visiteurs] et les groupes de travail chargés du suivi du respect
Des droits humains dans les lieux de détention », pendant trois consécutives années
Et qui révèle que  « derrière les murs, se profilent  des méconnues réalités » :
« Surpopulation, détention arbitraire, maltraitance des minorités
Conditions [de détention] inhumaines et violence institutionnalisée »
Par le recours excessif à la détention préventive, aggravées
La facilité à mettre les gens en prison ne faisant que s’accentuer 
Les incarcérés en détention provisoire constituent plus que la moitié
Le révoltant, c’est que nombreux parmi eux  furent pendant plus d’un an incarcérés
Avant d’être relâchés faute de charges, et ce, sans aucune  indemnité
Enquête où l’on apprend qu’il y a en Tunisie deux fois plus de prisonniers  
Environ, qu’en France, en 2023, toutes proportions gardées [19]
La population carcérale, de 10.000 personnes, a augmenté
Durant les deux dernières années, de 23.000, elle est passée
À 33.000, soit un augmentation de 45%, à peu près
Qui, aux  « arrestations arbitraires », principalement, est imputée
Le taux de surpopulation carcérale, de 200 %, s’est approché
Données qui risquent de, «  en foyers épidémiques, les prisons, transformer » [20]
Surtout que, parmi le personnel soignant faisant fonction d’infirmier
Dans les prisons tunisiennes,  uniquement 10%  sont diplômés
Ladite enquête de la LTDH fait mention d’une grande saleté
Dans les prisons, souligne que des prisonniers, par la gale, sont infectés
Que les maladies de la peau se propagent, conséquence d’une insalubrité
Généralisée constatée, avec, entre autres, douches rares et toilettes bouchées  
Que, « la situation va de mal en pis, ces deux dernières années
Que de nombreuses violations des droits de l’homme ont été constatées
Et « que tous ses rapports ont été remis aux compétentes autorités »
Et, dans tous les cas, pendant cette période, combien de souffrances sont infligées
Au détenu et à sa famille, à tel point que leurs vies sont transformées
Du jour au lendemain, en un cauchemar difficile à supporter
Surtout pour les enfants - et, il y en a des bébés - qui se sont retrouvés
Privés de l’un de leurs parents, orphelins avant l’heure, traumatisés
Dans un État dont il leur sera presqu’impossible de se relever
Un État qui a oublié l’humain dans les arrestations qu’il a opérées
Au rang de symbole vivant de la dérive autoritaire, ils sont élevés
C’est notre liberté et notre dignité qu’ils continuent à porter 
Et ce, au prix de combien d’épreuves étouffantes, combien de vies brisées 
Je me demande comment un juge peut dormir quand des innocents sont broyés
Volonté d’un exécutif qui contrôle le judiciaire et le policier
Qui veut effrayer, intimider, montrer que tout peut, à tout moment, basculer
Afin de neutraliser, par la terreur, ceux qui sont tentés  de le critiquer
Ou de critiquer ses institutions ; et Sonia Dahmani, quelque chose, en sait
Car, l’une des toutes dernières plaintes qui, par le régime, contre elle, a été déposée
Par la Direction générale des prisons et de la rééducation, a été lancée
Parce qu’elle a osé dénoncer les conditions inhumaines, aux détenus, imposées 

Je disais donc, bien que la peur soit, dans notre vie, intégrée
Impulsant un climat de frayeur dans notre société
Par une ambiance de plus en plus exécrable, dominée
Que la pensée critique soit, aujourd’hui, criminalisée
De même, pour l’engagement politique et civil, il en est
Malgré la menace que le populisme fait peser
Sur nos acquis de la Révolution du 14 janvier
Et les dérives auxquelles nous sommes, aujourd’hui, confrontés
Il est encore temps, pour pouvoir agir, de se dresser

Ne t’en fais pas, ma Tunisie, tu seras sauvée
Et notre vivre-ensemble sera refondé
Un peuple, on ne peut continûment le tromper
L'heure de la délivrance approche et va bientôt sonner
La tendance peut être, pacifiquement, inversée
Par tes hommes libres qui continuent à résister
À refuser que la répression soit banalisée
À refuser de se taire, de déclarer forfait
À refuser que les voix critiques soient harcelées
À la condition qu’ils laissent leurs égos de côté
Que les modernistes réalisent leur unité
Et qu’ils comprennent le peuple et sachent lui parler
Sans répéter leurs erreurs qui nous avaient fait sombrer [21]
Qu’ils sachent que le paysage politique est décliné
Rien qu’en démocrates et anti-démocrates, et c’est
Avec les premiers, indépendamment de leur passé
Qu’il faut s’unir, aujourd’hui, si l’on souhaite  éviter
Une présidence à vie qui commence à se pointer
Puisque tous les garde-fous, il les a balayés
Pour que toute alternance politique ne puisse émerger
Aux dernières présidentielles, il l’a bien confirmé
S’unir, en surpassant  nos incompatibilités
Pour, autour de ce qui nous unit, nous concentrer
De  notre humanité commune qui fut malmenée
Par le régime qui voit en elle, pour lui, un réel danger
Et de notre attachement à la Tunisie des libertés
Ne fait-il, d’ailleurs, dans ses discours, que les vilipender
Il souhaite nous voir se chamaillant, à couteaux tirés
Condition nécessaire pour qu’il puisse encore perdurer
Dans cet appel invitant à promouvoir l’unité
Je pense au PDL d’Abir Moussi, en particulier
C’est un pacte ouvert que les démocrates doivent formuler
En redoublant d'efforts en faveur de la  solidarité 
Qui soit capable, au minimum, de fédérer et jeter
Les bases d’un régime démocratique réel dans le respect
Des droits humains et des fondamentales libertés
Reprenant l’initiative dans l’absolue légalité
Face à ce pouvoir qui essayent de les annihiler
Créant un espace pour toutes les forces engagées
À faire sortir le pays du précipice où il est
Autour d’une dynamique de réflexion, structuré
De mobilisation et de proposition de projets
En rupture avec ceux du régime, aujourd’hui, installé
À priori, toutes ces forces y seront invitées
Qu’elles soient politiques, associatives ou des personnalités
Ayant, par le passé, pour les droits et libertés, milité
Évidemment, celles prônant l’islam politique, exceptées
C’est un pacte ouvert que les démocrates doivent inventer
Malgré leur diversité et leurs tendances éloignées
Définissant une feuille de route des priorités        
Ne transformant pas forcément les concurrents en alliés
N’essayant pas de, X à la cause de Y, faire rallier
Mais, leurs clivages historiques, s’efforçant de les dépasser
Garantissant, par la loi, la politique pluralité
Rétablissant l’État de droit qui, jusqu’alors fut malmené
Et ce, en restaurant la séparation des pouvoirs, en premier
En abrogeant sa constitution écrite en singleton au Palais
Après avoir jeté à la poubelle celle de Belaïd et associés
Qu’il a pourtant, « au nom du peuple », officiellement commandée
En abrogeant sa constitution écrite en singleton, je disais
Ainsi que son décret liberticide par lequel fut enterrée
Notre liberté d’expression que nous avions, chèrement, payée
Et qui fut à l’origine de tant d’iniques politiques procès
Et en « reprenant à César tout ce qu’il a accaparé
Comme prérogatives instituées par son coup d’État de juillet »
Ici, une citation de Paul Eluard, j’ai paraphrasée
Que, à la situation de la Tunisie, j’ai adaptée

La tendance peut être, pacifiquement, inversée
Surtout, par tes femmes et ta jeunesse non résignées
Les deux piliers sur lesquels repose ta destinée
Derniers remparts contre la peur et le mal qu’on te fait
Pour défendre le modèle social tunisien fondé
Sur l’égalité, les droits de base et la modernité
Et  par «les lumières de la justice, de la liberté
Et de la dignité nationale sera illuminé
Chaque recoin de cette chère patrie», dixit qui vous savez !
Je dis bien « qui vous savez » : incroyable, mais vrai !  
Mais, en parlant de son propre projet, en vérité [23]
Dont certaines instances constitutionnelles traînent à exister
La première étant la Cour constitutionnelle revendiquée
Par l’opposition, ainsi que par la CADHP [24]
Anomalie qu’il semble souhaiter faire encore perdurer
Dans la Loi de finances, aucun budget ne lui a été alloué
Craignant  qu’elle soit un contre-pouvoir prévenant ses excès
Risquant de mettre en péril l’autocratie installée
Les instances provisoires n’ont pas été renouvelées
Celles qu’il a nommées arbitrairement lui-même par décret
Projet réfractaire à la démocratie et ses avancées
Qui, dès le départ, aux droits et libertés, s’est attaqué
Des signes avant-coureurs d’ autocratisme, a montré
De populisme incarné par un leader incontesté
S’identifiant au peuple qui ne lui a rien demandé
« Peuple » qu’il invoque, à tout bout de champ, à satiété [25]
Avec « les élites » qui, aux gémonies, sont voués 
Et les corps intermédiaires qu’il ne cesse de fustiger
Pour que les citoyens soient isolés, marginalisés
Et, de toute capacité de résistance, privés
Et les ONG, à des agents étrangers, assimilées
Et l’opposition comme danger pour la nation désignée [26]
Une rengaine, un nombre incalculable de fois, répétée
Un discours comme un disque rayé qu’il n’arrive pas à changer
De formules grandiloquentes, pédantesques, emphatiques, saturé
Faisant  appel, très souvent, à l’Histoire, indépendamment du sujet 
Que ce soit lors d’un bain de foule ou d’une audience officielle au Palais   
Dans un arabe littéraire pédant et verbeux, un peu trop recherché
S’appliquant, sans cesse, à instruire son auditoire, soi-disant, « inculturé »
Ne se rappelant plus que Bourguiba est passé par là et a remédié
Au problème de l’enseignement, et il en est un exemple achevé 
Oubliant qu’un discours présidentiel, les  bavardages, doit éviter
Le repassant sur Facebook, son unique canal pour communiquer
De préférence la nuit, quand les Tunisiens sont, d’Hypnos, accompagnés
Qu’il qualifie pourtant de  « réseau de la trahison, en vérité » [27]
Toujours avec les mêmes mots, les mêmes lyriques envolées
Les mêmes thèmes dont ses opposants libres ou emprisonnés
Qu’il traite de divers noms de son lexique bien particulier
On retrouve dans [27] un, échantillon de sa rhétorique, parfait
Que la répétition tue la substance des mots, il a oublié
Que la parole présidentielle devrait toujours véhiculer
Une info cruciale, un message fort et non des banalités
Au début c’est drolatique, mais l’on finit par se réveiller
Se rappelant  que cela se passe dans une martyre contrée
Dans un pays, par la peur, le soupçon et la prison, gouverné
Où règnent une atmosphère de suspicion généralisée
Et un engrenage répressif qui ne cesse de s’intensifier
Où penser, en un acte de résistance, s’est transformé
En une forme de veille pour éviter de nous sombrer
Dans un bourbier dont il sera difficile de nous exfiltrer
Dans un pays, d’actes non respectueux  du droit, saturé
Qui, l’arsenal répressif des temps révolus, a renforcé
« De la détention arbitraire, sa pierre angulaire, il en a fait 
Visant, les personnes de leurs droits civiques et politiques, à priver »
Alors que, simplement, à l’exercice de leurs droits, ils se bornaient
Leurs droits de citoyens, et cela, après avoir domestiqué
La magistrature et, le  système judiciaire, remodelé
Et promulgué son sinistre liberticide décret [6]
Pour que toute  opposition politique soit criminalisée
Et toute critique, toute liberté d’expression soient muselées [28]
Si un opposant réfléchit à comment, le locataire de Carthage, changer
Pacifiquement, il est, comme complotiste, voire terroriste, considéré 
Criminalisation qui est le propre des régimes qui craignent la vérité
En outre, « Kaïs Saïed veut aussi faire taire les pays étrangers »
Comme il est indiqué dans un article, dans Jeune Afrique, publié [29]
Dans un pays où l’économie ne fait que vaciller
Qui est, par le chômage et par les tensions sociales, miné
Alors qu’il a promis, un nouvel État prospère, installer
Un « nouveau modèle économique » dont personne ne connaît
Les contours, rompant, dit-il, avec tous les modèles passés
Un « nouvel État social », et cela depuis plusieurs années [30]
Et aussi « une nouvelle Histoire par le peuple édifiée »
Car, dit-il, « nous disposons de toutes les possibilités
Sur les ressources humaines et naturelles du pays, fondées
Et aussi de tous les moyens, car ces ressources sont élevées 
Et, il est possible de surmonter toutes les difficultés»
« Réduisant le chemin à parcourir dans l’Histoire, et il le faudrait »
C'est, comme qui dirait, un impact de l’einsteinienne relativité [31]
Alors que le pays, avec lui, n’a jamais été si endetté
Et sa note souveraine a notablement​​​ dégringolé [32]
Et sa matière grise, de tous genres, ne l’a jamais autant déserté
Médecins, personnel paramédical, ingénieurs, et d’autres métiers
Ainsi, Mohsen Gharsi, président de l’Ordre des ingénieurs, a déploré
Que plus de 95 % des ingénieurs en informatique ont émigré
Et, à l’ère de Kaïs Saïed, cette migration n’a fait que s’aggraver [33] 

Notre président, encore une fois, dernièrement, il a confirmé
L’inquiétude qui l’habite quant aux activités de ses opposés
En effet, dans un discours, d’une douzaine de minutes, qu’il a prononcé
Il est revenu à quatre reprises sur ce qui est, sur Facebook, publié
Et « orchestré par les cartels qui opèrent, comme toujours, en secret
Que cela soit à partir de la Tunisie, ou bien de l’étranger 
Dans le cadre de campagnes de diffamation que tout le monde connaît »
Activités auxquelles il n’accorde aucun crédit, car, a-t-il affirmé  
« L’ État ne se gère pas à partir de ces pages douteuses, rémunérées
Ils se réunissent maintenant, en tout lieu, mais, heureusement, Dieu soit loué
Le peuple tunisien a manifesté une conscience à ce sujet
Une maturité, un esprit en éveil qui ont étonné le monde entier
Aux pages qu’ils alimentent, je ne prête aucune attention, ni aucun intérêt 
Ils se réunissent, en étant, de la part de parties connues, rémunérés
Mais, le peuple, encore une fois, dans la poubelle de l’histoire, les a rejetés
Qu’ils continuent, dans certaines capitales étrangères, à se rencontrer
Je ne me soucie point de ce qu’ils font, de leurs intentions, actes et faits 
Qu’ils continuent à se réunir, le peuple connait toute leur vérité
Ainsi que les moindres détails de toutes les situations, il les a démasqués » [34]
Au fait, de quel « peuple » parle-t-il ? Est-ce le « peuple » des 6% qui ont voté
Pour son projet, ou bien celui des plus de 90% qui l’ont boycotté [32]
Un échantillon de ces deux « peuples » est fourni par les deux rassemblements rapportés
Respectivement, dans les deux vidéos [35], « peuples », aux antipodes, situés
L’un de l’autre, comme il est, dans les paragraphes 3 et 4 de [4], démontré
En outre, au vu du nombre élevé de citoyens qui ont été arrêtés
Privés de liberté et jugés, en raison d'une opinion qu'ils ont exprimée 
Pour un simple post, la réalité est tout autre : n’a-t-il pas lui-même annoncé
Son intention de lutter contre « l’anarchie » en ligne et s’est engagé
Fermement à cibler les « rumeurs » et les « calomnies », en ligne, partagées [36]
Réalité qui risque d’impacter la parole publique et sa crédibilité 
Ses dernières déclarations ne font que, encore une fois, confirmer
Qu’il est toujours à la recherche de boucs émissaires, en vérité
Parmi  les, soi-disant, « traîtres », « corrompus », « agents de l’étranger »
« Comploteurs », « vendus », « cartels », « lobbies »,… qui ne font que conspirer
« Dans les hôtels et les restaurants », « dans des chambres obscures », rassemblés
« Certains pensent pouvoir prendre le contrôle de l’État pour le faire exploser » [37]
Je disais donc, il recherche des boucs émissaires, en vérité
Pour que l’absence de résultat tangible puisse être masquée 

Quant à son affirmation, que je laisse au lecteur le soin de juger [38]
En se référant, entre autres, à ce qui est exposé dans ce billet
Où tout est sourcé, argumenté et, solidement, documenté
S’appuyant sur des données vérifiées et des sources diversifiées
Il continue à faire sa promotion, en essayant de nous faire croire aux fées
Convaincu que la loi seule est capable de changer les économiques données
Prophétisant que l’avenir sera radieux, lumineux, éclairé
Par la justice, la liberté et la dignité nationale, porté
Par l’harmonie entre le législatif et l’exécutif, et qu’il est
Désormais proche, « il se profile à l’horizon », a-t-il même affirmé
Avenir, assure-t-il, qui ne tardera pas à se concrétiser
Grâce, précise-t-il, à cette « institutionnelle complémentarité
Nouvelle donne balayant définitivement les restes d’un abject passé »
C’est ce qu’il a déclaré lors du Conseil des ministres  du 22 mai [39]
Faisant table rase de tout ce que la Révolution, de bien, nous a apporté
Décrétant, en singleton, un idéal, sans dialogue social, sans moyens concrets
Sans s’être assuré que ce n’est pas vers la catastrophe qu’il va nous mener
Et cela au nom d’une « volonté populaire » qui n’est que sa propre volonté 
Annonciation messianique déconnectée, à fond, de la réalité
Promesses chimériques, incohérentes, sans aucun financement programmé
Proposant de dépenser l’argent de l’État, sans spécifier où le trouver
Pour que le citoyen soit éduqué, soigné, transporté,…comme dans le monde développé
Cela suite à près de six ans au pouvoir dont les deux tiers il les a passés
En étant le maître absolu, gouvernant à coups de décrets et communiqués
N'apportant aucune amélioration socio-économique ; les choses ont régressé
Bien au contraire, et surtout les entreprises privées n’arrivant plus à recruter
Sa proposition récurrente actuelle pour y remédier est de développer
De nouvelles solutions capables de résoudre les problèmes tant financiers
Qu’économiques du pays, notamment la question du chômage des jeunes , en premier [40]
Une de ces solutions, devant deux membres de son gouvernement, il l’a annoncée [41]
En la réouvertures des portes du recrutement dans le secteur public, elle a consisté
Dont le coût n’est pas budgétisé, ni inscrit dans les dettes que le pays va contracter
Alors qu’ « en Tunisie, la masse salariale de la fonction publique, au PIB, rapportée
Est l’une des plus élevée du monde, contribuant très fortement au déficit du budget
Les recrutements après la révolution ont enfanté un mammouth qu’il faut dégraisser 
Une équation, selon le FMI, que le gouvernement à résoudre, est appelé
Pour relancer l’économie du pays ». À titre de comparaison, on peut noter  
Qu’il y a trois fois plus de fonctionnaires en Tunisie qu’au Maroc, toutes proportions gardées [42]
Comme nouvelle solution, il a donc, la plus hasardeuse et la plus désastreuse, proposée
Il faut dire qu’il ne cesse de clamer que le rôle social de l’État doit être renforcé
De donner ses « instructions pour imaginer de nouveaux moyens pour financer le budget »
« Rechercher des solutions pour financer les caisses sociales » et « élaborer
De nouvelles formules de diversification des sources » les finançant, sans rien chiffrer
« Comment les trouver, qui va les trouver, de combien s’agit-il ? Nul ne le sait » [43]
Faute d’expérience, notre président semble ignorer les économiques réalités
Dans ce contexte, les fonctionnaires en place sont, constamment, par le président fustigés
Soupçonnés de ne pas, à son programme de «  construction et d’édification », adhérer
Voir, de le saboter ; il ne cesse de les évaluer, en menaçant de faire virer
Ceux qui « servent les intérêts des  lobbys », ceux qui les a qualifiés de « corrompus », de « suspects »
Responsables des blocages et de la non-réalisation d’un certain nombre de projets
Et ce, sans fournir ni noms, ni faits, accusations formulées sans preuves. Comme à l’accoutumée [44]
Quand un corps lui résiste, il le contourne, avec l’alibi du complot exhumé
Même si elle est loin d’être parfaite, quelques fois, corrompue, lente et inefficace, a été
Il a oublié que notre administration a su se tenir debout quand tout vacillait
Les faire virer pour épurer l’administration, (encore) une « révolution», y opérer
Appelée «Révolution administrative », devant, « nos cadres de leurs démons, libérer » [45]
Il oublie que le licenciement et le recrutement des fonctionnaires ne sont pas gérés
Par les caprices de l’exécutif, mais, par une loi qui exclue, dans la décision, ce dernier [46]
Sur les concours, pour le recrutement, et les conseils de discipline, pour le licenciement, basée
Nonobstant, cela ne l’a pas empêché de révoquer des dizaines de magistrats par décret [47]
Car, il nous a plongés dans un État de non-droit depuis son coup d’État du 25 juillet
Je disais donc, il ne cesse de menacer de faire virer ceux qui les a qualifiés de « suspects »
Pour les remplacer par les chômeurs de longue date qui croient en sa philosophie et ses idées
Chômeurs qu’ils jugent souvent mieux qualifiés, pour servir l’État, plus « patriotes », plus «dévoués »
« Ils y seront même s’ils manquent d’expérience, car ils brûlent d’enthousiasme pour contribuer
À  " l’opération de construction et d’édification" », son slogan dernier-né [44]
Ainsi, il s’apprête à remplacer les fonctionnaires « suspects » par des chômeurs de longue durée
Dépourvus de la moindre expérience, qui furent incapables, pendant de longues années
De trouver la moindre solution à leur propre problème ; et c’est ainsi qu’il compte nous sauver
Du moins, ils auront l’avantage d’être sans passé, probablement pourvus de bonne volonté
Mais leurs uniques compétence et formation demeurent être portées par les années, sans emploi, passées
Ainsi, la compétence est par l’allégeance remplacée, et le savoir-faire, par la docilité
En tant qu’universitaire qui s’est toujours impliqué dans les réformes de l’université [48]
Je ne peux terminer ce passage sur la fonction publique sans manquer d’alerter
Sur le risque d’une revendication qu’un collectif de docteurs chômeurs a présentée
Suggérant que, sans passer par les concours de recrutement, ils puissent être embauchés
Si je comprends leur détresse, après tant d’années d’études, chômeurs, de se retrouver
Surtout que leur nombre, à plus des deux tiers des titulaires de doctorat, est estimé
Il s’agit, principalement, de docteurs en sciences humaines dans les filières dites « bloquées »  
Celle solution dégradera notre enseignement supérieur et notre recherche, à jamais
En France, à titre de comparaison, les docteurs sont moins de 10% à chômer [49]
Finalement, sa stratégie économique, à des annonces, s’est limitée 
« Formulée[s] pour flatter les bas intérêts d'une population inapte à penser
Par-delà sa vie faite d'inculture (…) idée démagogique [qui], le peuple, cherche à flouer » [50]
La croissance, le pouvoir d’achat, le bien-être ne peuvent être gérés par décret
Proclamations politiques coupées du marché de l’emploi et sa complexité
Sans concertations, sans étude préliminaire, ni celle de l’impact sur le marché
Dans la précipitation, les parties les plus concernées ont été ignorées
Sans aucun échange avec les partenaires sociaux, sans cap clair assumé 
Sans aucune méthode, sans diagnostic, sans plan cohérent et viable, dénuées
De toute stratégie, simplement parce qu’à sa vision du monde, se sont conformées
Tout se joue sur un parti pris, sur un caprice, il n’y a rien de structuré
Un inventaire, à partir d’impressions personnelles, d’annonciateurs effets
Qui risque d’aggraver la récession que nous vivons depuis un certain juillet
Ainsi, la nouvelle loi sur les chèques commence à « perturber le marché »
Loi qui était dans son programme depuis qu’il avait pris le chemin du Palais
C’est aux petites entreprises et la classe moyenne qu’elle fait payer les pots cassés
Loi qui « pourrait aussi aggraver les fractures sociales » et, « la consommation, saper »
« Comment je vais payer l’eau, les médicaments ? » confie un citoyen à une radio privée
Et, combien de « petites entreprises n’ont pas pu régler leur facture d’électricité 
Vendre leur production, acheter leurs fournitures… » et se trouvent, aujourd’hui, portes fermées
Car le moyen de crédit le plus populaire en Tunisie était le chèque post-daté
Aussi bien pour les ménages que pour le monde des entreprises, permettant d’accorder
Des avances ou des paiement échelonnés, pratique qui fut totalement intégrée
Au fonctionnement de notre économie - cela est dû au fait que « la capacité
De prêt des banques est accaparée par les emprunts d’État » – bien qu’illégale considérée  
Pratique qui fut interdite par cette nouvelle loi, prohibant le payement différé [51]
Loi qui pourrait mener des milliers de Tunisiens à l’exclusion à la pauvreté
Telle est notre réalité socio-économique, sans déformation des faits
Risquant de desservir ses objectifs de bien-être pour tous, sur tous les toits, criés
Toute initiative qui échappe au moule présidentiel, comme menace, est regardée
Les débats sur les réformes à adopter sont, par son idéologie, paralysés   
Déjà, jeune retraité assistant, simple candidat pour Carthage, il n’a jamais caché 
Sa volonté d’effacer tous les corps intermédiaires : syndicats, civile société,…[52]
Les militants droit-de-l’hommistes sont, aujourd’hui, particulièrement visés [53]
Oh ! Combien d’entre eux, de blanchiment d’argent, entre autres, accusés
Se sont trouvés après arrestation et enquête, enfin, innocentés
Et, malgré cela, ils demeurent encore poursuivis, privés de liberté
Bien que les charges importantes retenues contre eux aient été abandonnées [54]
C’est ainsi que l’État tunisien a choisi, pour leur altruisme, de les récompenser
En reconnaissance de leur engagement dans la défense des droits humains et des libertés !
Ce qui place tous les militants des droits humains dans une position de vulnérabilité
A travers la fine fleur de ses citoyens, notre pays n’est-il pas persécuté ?
Bientôt nous enseignerons que les autocraties en Tunisie constituent un tiercé
Comme nous le faisons déjà  pour les diverses autocraties qui ont sévi dans le passé  
Et que la plus terrible c’est celle qui s’est classée, chronologiquement, en dernier
Caractérisée par le fait d’avoir, presque tous les corps intermédiaires, effacés 
Pour que les citoyens soient privés de toute capacité de résistance, isolés

Pendant ce temps l’économie est stagnante, le pouvoir d’achat laminé
Le taux du PIB est insuffisant pour que le chômage soit absorbé
Pour que la confiance perdue soit retrouvée et l’investissement attiré
D’ailleurs, les prévisions du FMI et de la Banque mondiale ont toutes été [55]
Revues à la baisse, surtout avec un pouvoir navigant à vue, désorienté
Ne disposant pas d’un programme économique clair, crédible et structuré
N’écoutant  que ses fantasmes et non les experts qui ne cessent de l’alerter
Se contentant de slogans et d’annonces idéologiques difficiles à réaliser
Et s’il y a actes, ils sont populistes, précipités, du terrain, déconnectés
Dans un pays, de plus en plus, par les entreprises étrangères, déserté
Dans d’inutiles réformettes, aussi incertaines qu’inefficientes, engagé
Alors que d’autres, ont eu, sur le marché de l’emploi, un catastrophique effet [56] 
Une économie en déficit d’investissement,  par une dette publique, broyée
« Une tendance baissière continue de la croissance jusqu’en 2029 » est désormais [57]
Prévue dans les projections du FMI. Qui plus est, « il est illusoire de parler  
D’un climat des affaires sain, sans une justice indépendante » a fait remarquer
A juste titre, dans ce contexte, Chkandali, Professeur des universités [58]
Tout cela révèle la dissonance entre les discours officiels et le réel concret
Alors que les signaux d’alerte s’accumulent, mais, aucun responsable, les lire, n’a daigné
Est-ce ainsi que le régime saïedien va comprendre l’économie et la réguler
Comprendre enfin qu’elle ne puisse point, avec les surenchères populistes, se conjuguer ?
Régime pris comme contre-exemple à ne pas suivre, quant à la façon dont il a été enfanté
D’après le rapport annuel de l’IDEA, organisme intergouvernemental basé
À Stockholm qui scrute l’intégrité électorale et la démocratie dans le monde entier [59]  
Rapport comparatif sur l’état de la démocratie électorale qui a analysé  
Les scrutins organisés dans 74 pays à travers le monde où sont représentés
Plus de 1,6 milliard d’électeurs, dont il ressort que notre pays, du peloton, est le dernier
Quant au taux de participation, aux standards internationaux en matière de stabilité
Légale avant un scrutin, où nous fûmes épinglés en matière de recul démocratique provoqué
Par le fait que tous les contre-pouvoirs ont vraiment été, par l’hyper-président, annihilés
Par « la réalité d'une modification législative pour que le régime soit consolidé 
Et pour affaiblir les garanties de l'équilibre des pouvoirs démocratiques - civile société
Médias, opposition politique - , par des lois de réforme électorale qui ont été adoptées  
À la dernière minute, à l’instar du pouvoir d'arbitrage des litiges qui a été transféré
Du Tribunal administratif à la Cour d'appel, comme favorable au président, considérée
Et cela, en prévision de l'invalidation du résultat par le Tribunal précité »
Par la manipulation institutionnelle, par le fait que tous les pouvoirs sont concentrés
Entre les mains de l’exécutif, que d’importants partis d’opposition sont marginalisés
Que des garde-fous institutionnels sont affaiblis,... pouvant faire perdre toute légitimité
De nos  élections qui, en un simulacre de participation citoyenne, se transformeraient
Dans un pays où la vie et le débat politiques sont sous contrôle et la société muselée
Contrairement aux processus électoraux apaisés, dans des pays semblables, observés

Pendant ce temps, le citoyen se demande, le mois, comment le terminer
Le réfrigérateur comment le remplir, le loyer, comment le payer,… !
Comment pouvoir s’en sortir est la seule occupation de ses journées
Comment vaincre la misère et, à un minimum de bien-être, accéder [60]
Il nous parle souvent de liberté ! Outre le sort qu’il lui a réservé
Il oublie qu’« être libre pour la liberté signifie être délivré
Avant tout, non seulement de la peur, mais aussi du besoin », ainsi a parlé
Hannah Arendt, auteur de l’ouvrage  Le Système totalitaire, que j’ai déjà citée
« Système privant les hommes d’un monde commun et de sa constitutive pluralité » [61]

L’une des composantes essentielles qui caractérise, qui fait notre humanité
Est « la faculté d’indignation et l’engagement qui, la conséquence, en est
La pire des attitudes est l’indifférence » : dire que je n’y peux rien, c’est abandonner
C’est ainsi que Stéphane Hessel, dans son livre best-seller Indignez-vous, s’est exprimé [62]
Oui, il faut nous indigner et ne pas consentir à l’indifférence de l’emporter
Face à cette « autocratie qui, le droit contre la rancune, a troqué » jusqu’à refuser [63]
De permettre à un opposant détenu, à l’enterrement de son neveu, d’assister
Jusqu’à soumettre ses adversaires emprisonnés à des conditions visant à les épuiser
Physiquement et psychologiquement, où tous les stratagèmes​​​ sont bons pour les casser [64]
Selon des données de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme publiées fin janvier
Environ 400 personnes sont poursuivies en vertu de son liberticide décret  [65]
Pièce maîtresse  du mécanisme institutionnalisé de répression utilisé
Et les principales figures de l'opposition furent, à de lourdes peines, condamnées
Répression qui a battu le record du nombre de femmes poursuivies ou emprisonnées [66]
Face à ces dispositions constitutionnelles taillées sur mesure pour qui vous savez
Nous autres, modernistes et progressistes, voulant restaurer le droit, sans peur, de s’exprimer 
Nous ne pouvons plus nous permettre  de nous battre dispersés, chacun de son côté
Battons-nous ensemble, nous gagnerons, car la victoire est à notre portée

Salah HORCHANI

[1] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/301021/tunisie-kais-saied-ou-petite-mais-inquietante-histoire-de-poings-serres

[2] https://rsf.org/fr/classement?year=2021

https://rsf.org/fr/classement?year=2025

https://www.facebook.com/FRANCE24.JTAfrique/videos/1839968093509896  

[3] CSM = Conseil supérieur de la magistrature.

https://www.fidh.org/IMG/pdf/rapport_tunisie_2025.pdf 

[4] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/070525/tunisie-propos-du-verdict-du-proces-de-la-honte

https://www.facebook.com/crldhtunisie/videos/625712093510149

[5] https://x.com/webdo_tn/status/1920388019388875250

https://www.leconomistemaghrebin.com/2023/10/17/kais-saied-la-tunisie-est-engagee-dans-une-guerre-de-liberation-nationale/

https://www.mosaiquefm.net/fr/national-tunisie/1313099/saied-les-lobbys-sabotent-le-mouvement-de-liberation-nationale

Voir aussi, par exemple, la vidéo suivante de la minute 2 : 30 à la minute 2 : 50  et de la minute 12 : 45 à la minute 13 : 55.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/645786435140349/

[6] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/240922/tout-sur-kais-saied-en-plus-de-8000-vers-qui-pourraient-me-condamner-aux-galeres

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/09/22/en-tunisie-un-decret-loi-menace-la-libre-expression_6142694_3212.html

[7] https://www.eods.eu/library/UN_ICCPR_1966_FR.pdf

Voir le vidéo [18], aux environs de la minute 1 : 10.

[8] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/130624/tunisie-nationalisme-populiste-patriotisme-et-chroniqueurs-persecutes

https://www.businessnews.com.tn/zeghidi-dahmani-bssais--un-an-de-prison-et-apres,519,147895,3

Le cas de Sonia DAHMANI est bien expliqué dans la vidéo suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=UATdkcgyuMc

[9] https://www.newarab.com/opinion/tunisian-journalists-are-being-imprisoned-doing-their-job?amp

[10] a.

لعنة "التدوير" و"الاتهامات المستحيلة" تطارد المعارضين في مصر

[10] b. https://www.youtube.com/watch?v=2zVkz-M4R9A

[10] c. https://www.fidh.org/en/region/north-africa-middle-east/tunisia/tunisia-just-another-dictatorship

Dans ce contexte, rappelons le communiqué égyptien suivant, datant du 6 octobre 2021, soit moins de trois mois après le coup d’État de juillet :

« Le président tunisien a remercié Abdelfattah Al-Sissi pour son geste, soulignant la fierté de la Tunisie des liens étroits qui la lient à l'Égypte… et la volonté de son pays de bénéficier de l'expertise et de l'expérience égyptiennes à la lumière des réalisations acquises au cours des dernières années au niveau interne dans les domaines de la sécurité, de la stabilité et du développement ».

Source :

https://www.businessnews.com.tn/kais-saied-veut-beneficier-de-lexpertise-dal-sissi-en-matiere-de-stabilite-de-securite-et-de-developpement,520,112804,3

[11] in Salomé Saqué, Résister, Payot, Paris, 2025, p. 43.

[12] Voir la référence [3] du lien suivant :

https://www.legrandsoir.info/presidentielle-tunisienne-je-me-presse-d-en-rire-de-peur-d-etre-oblige-d-en-pleurer.html

[13] https://www.tunisiefocus.com/politique/interdiction-de-la-simulation-dun-proces-equitable-a-tunis-une-atteinte-grave-aux-libertes-fondamentales-308113/?utm

https://www.businessnews.com.tn/les-autorites-empeent-levenement-marquant-les-365-jours-de-detention-de-mourad-zeghidi,520,147854,3

[14] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/241124/tunisie-liberte-pour-les-prisonniers-d-opinion-victimes-du-regime-du-25-juillet

https://www.lemonde.fr/culture/article/2025/06/07/tunisie-l-enfer-des-exiles-sur-arte-paroles-de-migrants-traques-par-les-autorites_6611111_3246.html

https://www.legrandsoir.info/tunisie-en-hommage-aux-immigres-subsahariens-morts-dans-le-desert.html

[15] https://www.businessnews.com.tn/sonia-dahmani-interrogee-au-sujet-dun-entretien-avec-son-avocat,520,147675,3

[16] https://www.unodc.org/documents/justice-and-prison-reform/BKKrules/UNODC_Bangkok_Rules_FRE_web.pdf

[17] https://www.businessnews.com.tn/sonia-dahmani-ils-ne-veulent-plus-la-punir-ils-veulent-la-briser-et-ils-y-arrivent,544,143267,3

https://www.facebook.com/tv5mondeinfo/videos/492856033913914

[18] https://nawaat.org/2025/05/22/prisons-en-tunisie-zones-de-non-droit/

Voir la vidéo ci-dessous de la minute 2 : 52 : 30 à la minute 3 : 15 : 40 et de la minute  3 : 47 : 00 à la minute 3 : 48 : 55.

https://www.facebook.com/ltdh.tn/videos/1165291561835305

https://crldht.com/derriere-les-barreaux-de-la-republique-une-explosion-carcerale-revelatrice-de-letat-autoritaire-tunisien-2022-2025/

https://nawaat.org/2023/10/03/detention-preventive-une-arme-politique-entre-les-mains-de-saied/

Dans ce contexte, voir la terrible vidéo suivante, dont le titre est « Dans une prison Tunisienne »,  qui décrit  les conditions inhumaines de nos prisons.

https://www.youtube.com/watch?v=kbbtmI6QXC4  

[19] D’après le lien ci-dessous, en France, la barre des 77.450 personnes détenues a été franchie au 1er avril 2023.

https://oip.org/wp-content/uploads/2024/06/rapport-activites-oip-2023-vweb-3.pdf

[20] https://lapresse.tn/2025/05/17/surpopulation-carcerale-en-tunisie-un-rapport-alerte-sur-des-taux-depassant-les-200/ 

[21] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/131019/elections-tunisiennes-voila-ou-nous-conduit-la-desunion-des-forces-modernistes

[22] La citation en question de Paul Eluard est : « Il faut prendre à César tout ce qui ne lui appartient pas » (Notes sur la poésie, GLM, 1936).

[23] https://www.facebook.com/photo?fbid=1103223611836238&set=a.247622740729667 

https://www.businessnews.com.tn/Le-peuple-attend%E2%80%A6-mais-quoi-exactement-,523,147945,3

[24] CADHP = Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

https://www.legrandsoir.info/monsieur-le-president-kais-saied-la-cour-constitutionnelle-vous-tardez-trop-a-la-creer.html 

[25] Voir, par exemple, le lien suivant où, dans l’intervalle d’environ 6 minutes, le mot « peuple » est cité, explicitement, 15 fois, et, implicitement, des dizaines de fois, et où il est encore question d’identité entre lui et le « peuple », de « cartels », de « lobbies » et d’opposants, «agents de l’étranger », qui manœuvrent pour détruire l’État  et asservir le « peuple ».

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/2385077831864637/  

[26] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/080921/tunisie-monsieur-le-president-kais-saied-de-votre-systeme-n-en-veut-pas

[27] Voir la vidéo suivante de la minute 0 : 45  à la minute 1 : 15, de la minute 1 : 40  à la minute 1 : 45 et de la minute 4 : 00 à la minute 4 : 25.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/2385077831864637/

[28] https://www.hrw.org/fr/news/2025/04/16/tunisie-la-detention-arbitraire-ecrase-la-dissidence 

https://www.hrw.org/sites/default/files/media_2025/04/tunisia0425fr%20web_0.pdf

[29] https://www.jeuneafrique.com/1569016/politique/apres-ses-opposants-kais-saied-veut-aussi-faire-taire-les-pays-etrangers/

[30] https://www.jeuneafrique.com/1664538/politique/en-tunisie-letat-social-nest-il-quun-slogan-politique/

https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/tunisie-le-saiedisme-ou-populisme-autoritaire-de-kais-saied,5954

https://www.hrw.org/fr/news/2022/09/01/le-president-saied-tourne-en-derision-les-droits-economiques-et-sociaux-des

[31] Voir la vidéo suivante de la minute 4 : 45 à la minute 5 : 10, et de la minute 8 : 00 à la minute 8 : 15.

https://www.facebook.com/Presidence.tn/videos/1598232147517840

[32] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/090125/tunisie-14-janvier-2011-14-janvier-2025-la-revolution-nous-appelle

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/210322/e-istichara-monsieur-le-president-kais-saied-votre-place-de-gaulle-partirait

[33] https://africanmanager.com/la-fuite-des-cerveaux-est-un-phenomene-qui-affecte-non-seulement/

https://e-college.indre.fr/POD/video/8398-tunisie-enrayer-la-fuite-des-cerveaux/

https://www.admin.ites.tn/api/uploads/6682a454a5b34162629a93c6_0.pdf

https://nawaat.org/tag/fuite-des-cerveaux/

https://radioexpressfm.com/fr/actualites/mohsen-gharsi-la-pension-de-retraite-de-certains-ingenieurs-est-inferieure-a-1700-dinars-les-salaires-des-jeunes-ingenieurs-etant-encore-plus-faibles

[34] Voir la vidéo [31], de la minute 1 : 25 à la minute 2 : 15, de la minute 7 : 05 à la minute 7 : 20, de la minute 8 : 30 à la minute 9 : 00  et de la minute 11 : 10 à la minute 11 : 35.

[35] https://www.facebook.com/Arr.Barr/videos/1399082571116756

https://www.facebook.com/DiwanFM/videos/726901043031571

[36] https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/tunisie-kais-saied-contenus-illegaux-reseaux-sociaux-repression

[37] https://nawaat.org/2024/02/08/discours-de-kais-saied-larme-politique-du-denigrement/

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/21/kais-saied-a-installe-en-tunisie-un-regime-personnel-brutal-delirant-qui-ecrase-tout-sur-son-passage_6607650_3212.html

[38] Rappelons qu’il s’agit de l’affirmation « par les lumières de la justice, de la liberté et de la dignité nationale sera illuminé chaque recoin de cette chère patrie », en parlant de son propre projet [23].

[39]

Illustration 2

[40]

Illustration 3

[41]

Illustration 4

[42] https://afrique.le360.ma/tunisie/economie/2021/03/02/33714-la-tunisie-face-lequation-difficile-de-degraisser-un-effectif-plethorique-de-650-000/

[43] Voir, par exemple, la référence [41] et les liens suivants.

https://www.facebook.com/photo/?fbid=1124150803076852&set=a.247622740729667

https://www.businessnews.com.tn/cnss-cnrps-et-cnam--kais-saied-veut-sauver-les-caisses-mais-les-enfonce,519,148788,3 

[44] https://kapitalis.com/tunisie/2025/06/26/kais-saied-%E2%94%82-les-chomeurs-de-longue-duree-seront-appeles-a-remplacer-les-mauvais-fonctionnaires/

https://www.facebook.com/photo?fbid=1141394674685798&set=a.247622740729667

https://www.businessnews.com.tn/lobsession-presidentielle-contre-les-fonctionnaires,519,149313,3 

[45] https://lapresse.tn/2025/06/07/la-revolution-administrative-sur-la-table-du-president-le-defi-a-gagner-a-tout-prix/

[46] http://www.collectiviteslocales.gov.tn/wp-content/uploads/2019/03/Loi-n%C2%B0-83-112-du-12-d%C3%A9cembre-1983.pdf

[47] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/090425/tunisie-proces-du-complot-contre-l-etat-le-proces-de-la-honte

[48] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/060820/arrive-au-crepuscule-de-ma-vie-je-dois-avouer

Habib Belayouni et Salah Horchani (Rapporteurs), Rapport de la Commission d’études sur le devenir des Facultés des sciences, 78 pages, Faculté des Sciences de Tunis, 2001. En relation avec ce Rapport, voir les deux liens suivants qui l’ont cité * :

Karim Ben Kahla, « L'université tunisienne face au dilemme universalité / mondialisation : réflexions sur la "fracture universitaire" et les modes de structuration de l’enseignement supérieur en Tunisie», paru sous le lien suivant :

https://books.openedition.org/irmc/1567?lang=fr

François Siino, « L’Université tunisienne banalisée. Mise à niveau libérale et dépolitisation », Annuaire de l’Afrique du Nord 2002, Paris, CNRS Éditions, t.40, pp.187-200, article que l’on peut retrouver sous le lien suivant :

https://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/466284/filename/F.Siino_L_universite_tunisienne_banalisee.pdf

* dans le second, via la note :

  1. Nadia Omrane, «Un rapport accablant d'enseignants de la Faculté des sciences de Tunis. Avons-nous vraiment une université “utile” ? », Réalités, n° 810, semaine du 5 au 11/7/2001

[49] https://managers.tn/2024/09/21/nouvelle-plateforme-pour-les-docteurs-au-chomage/# 

https://www.campusfrance.org/fr/plus-de-90-des-docteurs-ont-un-emploi-en-2021

[50] https://www.france24.com/fr/20170129-il-y-a-urgence-a-faire-difference-entre-populisme-demagogie

[51] https://mondafrique.com/a-la-une/tunisie-la-reforme-des-cheques-un-seisme-economique-et-social/

https://kapitalis.com/tunisie/2025/04/02/tunisie-la-nouvelle-loi-sur-les-cheques-perturbe-le-marche/ 

[52] https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/220919/tunisie-mais-qui-est-kais-saied-favori-de-la-course-au-palais-de-carthage

Ci-dessous, le Curriculum Vitae de Kaïs Saïed par la présidence de la République tunisienne  :

Kaïs Saïed Curriculum Vitae

[53] https://www.jeuneafrique.com/1507090/politique/tunisie-apres-les-partis-la-presse-et-les-syndicats-les-associations-dans-la-tourmente/

https://nawaat.org/2023/08/09/tunisie-kais-saied-resserre-son-etau-sur-la-societe-civile/

[54] Voir, ci-dessous, par exemple, le cas de Yadh Boussalmi, Directeur exécutif de l'organisation « La Tunisie, terre d’asile », ancien diplomate et expert international en questions migratoires

https://www.facebook.com/photo?fbid=1022095160054994&set=a.505433785054470

[55] https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2025/05/02/breves-economiques-de-tunisie-et-de-libye-semaine-du-28-avril-au-2-mai-2025

[56] https://www.jeuneafrique.com/1669418/politique/que-contient-le-projet-de-reforme-du-code-du-travail-tunisien-lance-par-kais-saied/

https://www.businessnews.com.tn/chomage-en-hausse-entreprises-a-larret--le-nouveau-code-du-travail-fait-deja-des-ravages,519,148474,3

[57] https://lapresse.tn/2025/04/23/le-fmi-prevoit-une-croissance-moderee-mais-stable-pour-la-tunisie-a-14-jusquen-2026/

[58] https://lapresse.tn/2025/04/25/chkandali-alerte-sur-des-consequences-catastrophiques-si-les-previsions-du-fmi-pour-la-tunisie-se-confirment/

[59] https://www.idea.int/sites/default/files/2025-06/review-of-the-2024-super-cycle-year-of-elections.pdf

L’ IDEA travaille en partenariat avec des organismes internationaux, régionaux et nationaux très variés parmi lesquels on peut citer le Conseil de l'Europe, Human Rights Watch, le PNUD et  l’Union africaine.

La photo ci-dessous indique le taux de participation électorale en 2024 dans le monde.

Illustration 5

[60]

Illustration 6

[61] Hannah Arendt,  Le Système totalitaire - Les Origines du totalitarisme ( Le Seuil, Paris, 1972).

http://ecehg.ens-lyon.fr/ECEHG/pdf/arendt.pdf

[62] Stéphane Hessel, Indignez-vous ( Indigène Éditions, Montpellier, 2010).

[63] https://www.facebook.com/photo?fbid=10162846084954781&set=pcb.10162846090419781

[64] Voir, par exemple, les liens suivants :

https://www.humanite.fr/en-debat/droits-humains/laffaire-dahmani-ou-le-glissement-autoritaire-du-pouvoir-tunisien?

https://www.youtube.com/watch?v=YofFZmuFRM8

[65] https://www.notretemps.com/depeches/des-ong-demandent-a-l-ue-des-sanctions-contre-le-president-tunisien-kais-saied-116321

https://www.youtube.com/watch?v=FAwHlV_C5dc

[66] J’ai écrit, à ce sujet, en m’adressant au regretté poète Sghaier Ouled Ahmed, dans un post Facebook :

Les femmes qui, au Djellaz, t’ont accompagné
Avant-gardes du combat pour l’égalité
"Hraier Tounès", qui peut être traduit
Par "Les femmes libres de Tunisie"
Que toi-même tu qualifies de "femmes et demies"
Citoyennes maîtresses de leurs vies
Ni asservies, ni soumises, ni résignées,
Elles, non plus, n’ont pas été épargnées
Parmi ses victimes, on peut citer
Chadha Haj Mbarek, Abir Moussi
Saadia Mosbah, Shérifa Riahi
Saloua ghrissa, Imen Ouerdani
Bochra Belhaj Hmida, Sonia Dahmani
Chaïma Issa, et j’en oublie
En Tunisie, jamais, au grand jamais
On n’a vu autant de femmes engagées
Qui soient poursuivies ou emprisonnées
Et cela, même aux heures les plus assombries
Des ères de Bourguiba ou de Ben Ali

De là-haut où tu te trouves, essaye de nous aider
Essaye de le convaincre, de le raisonner
Pour qu’il mette fin à cette fuite en avant effrénée
Qui a fait tant de mal, qui n’a que trop duré
Il est temps qu’il arrête cette machine à broyer *

Et cela, pour accompagner la vidéo suivante – où l’on retrouve quelques Tunisiennes prisonnières d’opinion – qui a été réalisée par Ramla Dahmani, sœur de Sonia, l’une d’entre elles :

https://www.facebook.com/reel/1449628076205999

* Les huit premiers vers sont extraits de :
https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/060416/le-poete-sghaier-ouled-ahmed-un-pourfendeur-des-tenebres-n-est-plus

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