À l’heure de la diffusion du label Services Publics + et des nombreuses initiatives pour une République numérique, les services publics se délitent plus que jamais. Ces deux mouvements ne s’opposent pas mais se complètent. Cette réalité d’innovations, de belles rhétoriques pour en réalité dégrader le service public, j’ai pu les voir des deux côtés du miroir.
Je suis Assistante d'éducation (AED) dans un internat de lycée depuis 5 ans en tant que contractuelle à mi-temps. Je suis donc arrivée lors de la deuxième vague de Covid. L'Éducation nationale n'a plus de budget pour prendre soin de ses élèves. C'est tous les éléments de la chaîne qui pleurent.
Je suis enseignant en Lycée professionnel et j'ai actuellement 25 ans d'ancienneté dans le métier. Je suis fatigué de vivre cela chaque année, de savoir quels moyens humains seront enlevés, quels budgets seront amputés, quel niveau de mépris sera affiché.
Le chantage sur la dette publique et le poids qu’elle ferait supporter aux futures générations est largement mobilisé par les décideurs politiques ces dernières années pour justifier de coupes budgétaires drastiques dans la plupart des services publics. Le manque de moyens, humains et matériels, est parfois des questions de vie ou de mort.