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Le blog de Stéphane Vendé

Professeur de Philosophie, Fondateur et Directeur éditorial des Éditions M-Éditer, Vice-président de Philosophia
Vallet - France
  • Confondre le peuple et la démocratie est une illusion populiste

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    L’illusion populiste confond le peuple avec la démocratie et réduit la politique à la défense d’intérêts particuliers, alors qu’elle suppose la construction d’un intérêt commun par des règles et des représentants. D’où la nécessité d’une éducation critique du jugement politique pour se prémunir contre les naïvetés et les faux évidences du pouvoir.
  • Le pouvoir entre ruse et fascination : la leçon de Machiavel lue par Rousseau

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    Rousseau voit dans Le Prince de Machiavel un livre destiné au peuple, révélant les mécanismes réels du pouvoir afin de dissiper toute naïveté politique. Parce que la politique repose sur l’apparence et l’instabilité humaine, le pouvoir peut légitimement user de la ruse ou de la vérité pour protéger les hommes contre eux-mêmes.
  • Le pouvoir tient moins à la force qu'à notre consentement volontaire

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    Le pouvoir agit moins par la force que par l’adhésion qu’il suscite, en façonnant des représentations et des habitudes qui rendent la servitude acceptable, voire désirable. Comme l’analyse La Boétie, cette domination repose sur des « drogueries » — spectacles pour le peuple, honneurs pour les élites — qui compensent la liberté perdue et enchaînent chacun à sa propre soumission.
  • La joie nue d’exister n’ignore pas le tragique de l’existence.

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    La joie nue d’exister est indissociable de l’angoisse, et la philosophie hésite entre en faire la tonalité seconde ou première de l’existence, selon qu’elle privilégie la chute ou la puissance de vivre.
  • La joie, la pure joie d’exister

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    Chez Jaccottet, la joie apparaît comme une plénitude jubilatoire qui abolit le manque tout en restant dynamique : non une sérénité immobile, mais un mouvement d’expansion et de dilatation du cœur, comparable à une montée ou à un espace qui s’ouvre à l’infini. Cette dilatation est vécue comme une expansion simultanée du sujet et du monde, retrouvant ce que Rilke appelait « l’ouvert ».
  • Le culte du témoignage affaiblit la raison et nourrit les illusions collectives

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    Nous entretenons une présomption de vérité à l’égard des témoins, alors même que le témoin parfait est encore plus improbable que le crime parfait. Comme le soulignent Hume et Freud, seul un témoignage vérifiable a posteriori mérite crédit, sans quoi il relève de la superstition.
  • Tout son ne fait pas musique.

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    Tout son ou silence peut devenir musique, comme l’affirme le nominalisme absolu de John Cage, où tout bruit peut être intégré au monde musical. Mais en poussant cette extension à l’infini surgissent la nécessité d’un « hors-musical », d’une distance constitutive et le rôle décisif de la fiction.
  • Quand l’opinion se réduit à un bruit continu, elle étend son empire jusqu’à la folie.

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    Imaginons, comme dans Music Room de Roger Scruton, une expérience musicale sans limites où un son continu, saturant et épuisant, enferme l’oreille dans un cauchemar auditif sans possibilité de retrait : nous en deviendrions fous. De même, une intelligence humaine privée de contradiction se condamnerait à une omniscience stérile, forme ultime de bêtise sous l’apparence du paradis de la vérité.
  • La justice suppose qu’au fond ne règne pas le néant, mais l’amour oblatif.

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    La justice, faite de respect, de partage et de renoncement à l’avidité, fait « respirer » le monde, ouvrant à la fertilité du don et à l’héritage véritable.
  • Le monde n’est pas un dû mais un don.

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    Les riches, comblés d’eux-mêmes, ferment leur cœur et font tout graviter autour de leur puissance, oubliant l’autre et le mystère du monde. Les pauvres en esprit, par une conversion intérieure, s’évident d’eux-mêmes pour s’ouvrir à l’autre et accueillir le monde non comme un dû, mais comme un don.