Janvier 1987. Une poignée d’instituteurs et institutrices de Paris lance dans l’enthousiasme un mouvement de grève contre le projet de « Maître-directeur » porté par René Monory, ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Chirac. Profondément anti-hiérarchique, la mobilisation va s’appuyer sur des coordinations de grévistes et bousculer le ronron syndical de l’éducation.
Helen Keller (1880-1968) est une figure marquante de l’histoire américaine : sourde et aveugle, elle réussit à s’affranchir de ses handicaps, fait des études, rédige ses mémoires et son histoire inspire le film « Miracle en Alabama ». Mais ce que l’on sait moins c’est qu’elle prit le parti du gigantesque mouvement d’émancipation animé par une classe ouvrière alors à l’offensive.
La lutte contre la loi travail semble derrière nous, certes. Doit-on pour autant tourner la page de l’action collective pour se recentrer sur l’isoloir ? Le calendrier électoral s’impose peut-être médiatiquement… mais doit-il forcément monopoliser à ce point notre attention ? Et s’il faut établir des priorités, alors mieux vaut s’inquiéter de renforcer nos outils de lutte et de résistance.
Condamnés en première instance à 24 mois de prison dont 9 mois fermes, les 8 syndicalistes de la CGT Goodyear passent en appel les 19 et 20 octobre à Amiens. Près de 10 000 personnes sont attendues pour le rassemblement de solidarité organisé sur les deux jours. Au-delà du cas des Goodyear, c’est bien contre l’ensemble de la répression antisyndicale qu’il y a urgence à mobiliser.
Alors qu’une enquête rendue publique récemment met en lumière la « machine à fabriquer les inégalités » qu’est l’école française, il n’est pas inutile de redire que l’école n’est pas « neutre » et qu’il s’agit bien d’une école de classe. Le texte retrouvé qui suit, rédigé en 1997 par deux syndicalistes du jeune syndicat SUD éducation, revient sur l’enjeu politique que représente l’éducation.
L’affaire de la « chemise du DRH d’Air France » revient sous les feux de l'actualité... Elle a été le prétexte à une campagne de dénigrement et à une répression accrue du syndicalisme de lutte. En décembre 2015, pour la revue "Les Utopiques", deux membres fondateurs de SUD Aérien revenaient sur les luttes radicales à Air France, leur histoire, mais aussi leur avenir. Des réflexions utiles.
De l’appel « On bloque tout ! », vers un réseau intersyndical... une invitation à dépasser la forme "appel" pour redonner du souffle au syndicalisme de lutte dans toute sa diversité. Première rencontre constitutive le samedi 15 octobre prochain à la Bourse du travail de Paris, organisée par le collectif d'animation de l'appel « On bloque tout ! ».
Quatre mois à combattre ensemble contre la loi « travail »… face aux épreuves qui nous attendent, le syndicalisme de lutte devrait emprunter plus résolument encore le chemin de l’unité. Pourtant, après avoir fait interdire les listes du Syndicat des travailleurs corses (STC), c’est au tour du syndicat basque LAB d’être attaqué en justice par la CGT.
Par Théo ROUMIER
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Si ces quatre mois de mobilisation ont permis de remettre la question sociale sur le devant de la scène, ils ont aussi permis de constater les difficultés à donner sens et corps à l’action collective pour des centaines de milliers de salarié.e.s qui pouvaient « soutenir » la lutte sans pour autant franchir le pas de la grève. N'y a-t-il pas urgence à échanger sur nos pratiques syndicales ?
Valls, Cazeneuve et le Préfet Cadot semblent déterminés à être les dignes successeurs de Clémenceau, tout à la fois « premiers flics de France » et « briseurs de grève ». Violences, stigmatisations, intimidations… un tel acharnement contre l’action syndicale et le mouvement social ne s’était pas vu depuis longtemps. Parce qu'ils ont peur. Et qu'ils ont peur de ce que nous sommes.