Entre espoir et désespoir, tel est le sentiment qui prévaut aujourd'hui à Madagascar. Au-delà des reportages dont raffolent les télés françaises montrant des hommes en armes montant à l'assaut d'un palais présidentiel vide de tout occupant... la journée du mardi 17 mars à comme nous l'espérions amener son lot d'espoir et de désespoir.
Décidément, Madagascar restera éternellement une exception africaine. Dans tout autre pays africain, combien de capitaine, combien de politiciens véreux et corrompus se seraient jetés sur un pouvoir vacillant et agonisant ? Non, à Madagascar, cela ne se passe jamais comme cela.
Ce matin, en me réveillant, pas trop tôt vers 9h, je suis descendu faire une bise à mes enfants qui jouaient tranquillement. J'ai pris mon petit déjeuner, ouvert mon journal papier. Mon épouse est descendu une demi heure plus tard. Nous avons discuté de l'actualité, un peu triste chez nous en ce moment. Nous sommes aller acheter quelques fruits, quelques légumes, nous avons évité le centre ville, pour éviter d'essuyer quelques tirs et ne pas prêter le flanc à une balle perdue. Les enfants sont restés à jouer sur le trampoline. C'est plus sur.
Quand on vit à Madagascar, on ne voit pas l'événement par la lorgnette d'un 2 mn sur le 20h. La misère, la faim, la corruption, le paludisme c'est chaque jour, Et la, pas de caméra, pas de papier, pas de 20h.
Ce que je lis à droite, à gauche sur les événements récents autour de la flamme me semble parfois relever d'une amnésie flagrante voire coupable. Je crois que personne ne souhaite mettre en cause le peuple chinois, et ce quelque soit le comportement des organisateurs chinois qui ne se sont jamais réellement écartés de la valeur première de l'olympisme : l'outil de propagande.