Le blog de Yves Romain

Est-ce le «prélude à une guerre civile»? Une crise est en cours autour de la nomination illégale du chef du Shin Bet le général David Zini désigné par Netanyahou malgré l’opposition de la procureure générale et de la Cour suprême. Il privilégie le démantèlement du Hamas à la la libération des otages! Plus inquiétant : les prochaines élections auront-elles lieu? Ben Gvir veille. Iris Leal, Haaretz.

Gideon Levy est tranchant. Il y a bien des israéliens pour vouloir la fin de la guerre, la libération des otages, mais pour dire les souffrances de Gaza il y a plus personne ou presque : «La voix humaine est absente ; l'humanisme est mort.» Qui souffre d’insomnie à cause d’enfants amputés sans anésthésie, de la mort de famille entière, de la malnutrition? «Il n'y a pas un seul juste à Sodome».

Pourquoi avoir visé cette maison qui a été complètement détruite ? Parce que c’était celle de médecins faisant leur possible pour sauver des vies, celles d’enfants ? Ils ont perdu leurs propres enfants. Ils ont tout perdu. Pourquoi ? Quels crimes ont-ils commis ?

Israël Katz a qualifié les propos de Yaïr Golan de «diffamation rituelle» en référence au «meurtre rituel» («Blood libel») dont les Juifs étaient accusés au Moyen Âge. Fausse allégation laissant croire que les Juifs auraient assassinés des enfant non-juifs, généralement chrétiens, et utilisaient leur sang à des fins rituelles. Les nazis ont utilisés cette accusation pour diaboliser les Juifs.

À peine Yair Golan, sioniste de gauche, a-t-il accusé l’armée de massacre à Gaza que le lendemain il l’absout de toute responsabilité : «les mains de l’amée sont propres» le gouvernement est le seul responsable. «C'est une tromperie lâche.» Tsahal à les mains «couvertes de sang.» «Non, Yair Golan. Les enfants de Gaza ont été tués par vos collègues et amis, les soldats et les pilotes.» Gideon Levy.

À la suite d’un article d’Ofri Ilani, Hanin Majadli met à vif ce qui entretien le cycle du carnage qui dure depuis la Nakba et auquel la gauche sioniste participe même si c’est culpabilisant. Elle le justifie au lieu de «reconnaître les atrocités commises». Il ne peut y avoir aucune justification au «crime contre l’humanité» commis à Gaza. «ce génocide» est documenté au contraire de la Nakba.

«Celui qui dit la vérité il doit être...» dit la chanson. Ce fut un feu roulant contre Yair Golan : accusé d’«attiser l’antisémitisme», de «diffamation rituelle ignoble», de «terroriste» qui doit être déchu de son grade de général, qui doit être mis au ban. L’opposition n’a pas été en reste. D’autres manifestent pour mettre fin à la monstrosité en cours et sont arrêtés pour des raisons politiques.

Yair Golan, Démocrate dans l’opposition, ancien chef de Tsahal, n’y est pas allé par quatre chemins : ce gouvernement n’a «absolument rien à voir avec le judaïsme». Il fait la guerre à des civils, veut les expulser et «tue[r] des bébés par loisir». La réplique est venue : «Tsahal est l'armée la plus morale du monde.» Et «ses valeurs c’est le droit international»?!... Le mensonge déguisé en vérité.

« de nombreux Israéliens refusent de voir – mais le monde entier observe avec stupeur – que ce que fait Israël à Gaza ne relève pas de la diplomatie publique, mais d’un crime de guerre collectif. » « Les images qui nous parviennent de Gaza marquent à jamais la conscience morale d’Israël. » Haaretz Editorial.

Nagham Zbeedat et Rawan Suleiman donnent la parole à trois gazaouis, Israa, Sarah et Daher. Ils racontent leur lutte quotidienne pour essayer de faire face au manque de denrées, de combustible, pour trouver de l’eau, quelque chose à manger pour leurs enfants, même des légumes avariés, « des miettes de pain trempées dans du thé. » «Nous mangeons pour ne pas nous effondrer. » À lire et à faire lire.