Le blog de Yves Romain

Pour la plupart des israéliens Trump est un ami d'Israël, « mais Trump est en fait l'ennemi le plus dangereux d'Israël à l'heure actuelle. (…) La reprise de la “guerre” est le plus grand désastre auquel nous sommes confrontés, annonçant un génocide. (…) Que signifie l'arrêt de l'aide humanitaire, du carburant, des médicaments et de l'eau, si ce n'est un génocide ? » Gideon Levy Haaretz.

Le Hamas déclare reporter la libération des otages. Ce mardi Netanyahou soutien l’ultimatum de Trump adressé - en son nom personnel - au Hamas lundi : libérez tous les otages samedi sinon Israël « laissera l’enfer se déchaîner. » Selon l’accord neuf otages devraient être libérés samedi. Les familles d’otages demandent l’application de l’accord. Le Hamas demande à Israël de remplir ses engagements.

Après minuit ce mardi Trump vient de rompre le cessez-le-feu, comme par hasard, et lance un ultimatum au Hamas : s’il ne libére pas tous les otages d'ici samedi midi, Israël laissera « l'enfer se déchaîner ». Voilà qui arrange bien Netanyahou qui cherchait un moyen pour saboter l'accord dont il ne veut pas. Au mépris de la vie des otages. Qui a susurré à l'oreille de Trump de changer de pied ?

« vous ne saviez pas ? » Netanyahou prétendait ne pas savoir dans quel état se trouvaient les otages. Les chaînes d’information israéliennes l’ont mis face à ses mensonges. « la défense avait prévenu et alerté Netanyahou à plusieurs reprises » ; « Netanyahou était au courant des conditions de famine en captivité »; son bureau « n'a eu de cesse de saboter leur retour ». Yasmin Levy, Haaretz.

Après quinze mois de travaux de démolition par voie aérienne de la bande de Gaza, ayant malheureusement entraîné quelques dégats collatéraux, un certain Merlin, magnat de l’immobilier des EU d’Amérique a déclaré qu’il se portait propriétaire, en l’état, en vue de la nettoyer et d’y reconstruire. Des sites magnifiques y seront édifiés et les Palestiniens enchantés pourront enfin vivre en paix.

L’expulsion des Palestiniens commencé en 1948 se poursuit aujourd’hui. Elle est soutenue par une majorité d’Israéliens droite comme gauche. Elle n’a jamais apporté la sécurité recherchée. Jamais l’avis des habitants concernés n’a été sollicité comme si les Palestiniens n’étaient pas attaché à leur terre. Qu’ont ressenti les Juifs d’Allemagne dans les années 1930 ? Hanin Majadli, Haaretz.

Tsahal et le ministre de la défense auront la haute main sur les "départs volontaires". Ce ne sera pas du tourisme. Smotrich gérera "humainement" la famine, les cris. Les pays sollicités malgré leur désaccord céderont, d’autres par pitié accueilleront. À la fin « Chacun vivra dans son pays ». Meir Kahane est toujours là. Ben Gvir jubile. Les israélien.nes acquiescent. Aluf Benn, Haaretz.

« En l'absence d'une vision du monde solide, des événements imprévisibles comme l'annonce de Trump les déroutent et les laissent sans voix. Lapid et Gantz ne sont pas ceux qui vont réparer Israël. Il semble qu'ils se grattent la tête depuis des années, mais qu'ils n'ont toujours pas de programme. Il est temps pour eux de rentrer chez eux. » Gur Megiddo, Haaretz.

Dans le nord de Gaza une habitante témoigne à Sheren Falah Saab pour Haaretz : « Nous vivons dans des cercles de mort, mais être présent lorsque tout ce qui vous entoure est en ruine, c'est une autre sorte de mort. Cela efface notre existence, comme si nous n'existions pas. Qui ramènera la ville que nous avions ? Notre maison ? Le bord de mer ? » : N’est-ce pas cela un génocide ?

Avec l’article de Daniel Blatman et Amos Goldberg qui montre qu’un génocide est en cours à Gaza on s’étonnera de celui de Benny Morris publié le même jour dans Haaretz. S’il fallait en résumer les ambiguïtés on pourrait dire : c’est pas un génocide mais quand même il est peut-être en cours ; il pourrait bien avoir lieu un jour ou l’autre. Benny Morris est professeur d’histoire !…