Le blog de Yves Romain

« Gaza, en tant qu'entité humaine, nationale et collective, n'existe plus. C'est précisément à cela que ressemble un génocide. » À partir d’exemples c’est la conclusion que tirent Amos Goldberg et Daniel Blatman deux historiens des génocides. Ils montrent la diversité et la complexité que peuvent prendre les actes génocidaires souvent des actes d’auto-défense contre leurs victimes. Comme à Gaza.

« je me suis alors souvenu de ce que signifie réellement l'expression « pas d'innocents à Gaza ». C'est un alibi. Un mécanisme de défense contre les sentiments de culpabilité ou de regret. C'est une tapette à mouches, utilisée pour chasser les pensées gênantes de bébés gelés et de mères affamées. » Rachel Fink, Haaretz…

Les informations que nous recevons de Gaza interdit aux journalistes étrangers le sont principalement par le canal des journalistes palestinien.nes. Une des professions les plus dangereuses au monde. Aucun autre conflit comparable à celui-ci : 77 journalistes tué.es lors des trois premiers mois ; 160 aujourd’hui. Dans tous ces cas, les FDI ont refusé de dire quelle était la cible de l'attaque...

Les gazaouis ont repris à pied le chemin de retour vers le nord. Une fête malgré l’attente supplémentaire, les kilomètres et même si tout n’est que ruine. Il reste la tente, les couvertures et matelas, quelques vêtements, un peu de nourriture et la famille. Ils n’ont plus rien mais pas question de partir malgré l’inconnu. C’est « comme si un rêve devenait réalité. » Sheren Falah Saab, Haaretz.

Les femmes soldates souriantes libérées par les « nazis » du Hamas ne ressemblent pas aux palestinien.nes libéré.es par l’État démocratique d’Israël : « de véritables épaves. » Samedi « le maquillage était de mauvaise qualité, les accessoires bon marché et le kitsch rappelait Bollywood. » Gideon Levy, Haaretz.

Netanyahu, Gallant, Herzog, Katz, Smotrich, Ben Gvir, notamment font l’objet d’un rapport pour "incitation au génocide". Omer Shatz, enseignant à sciences Po l’a déposé en décembre à la CPI pour une victime franco-palestinienne. Il ouvre une approche novatrice qui évite de prouver qu’un génocide a eu lieu. Au coeur de l’argumentation : la déshumanisation des Palestiniens, supposés tous complices.

Après quinze mois de destruction systématique de retour après le cessez-le-feu dans les ruines de leurs quartiers d’habitation les gazaouis recherchent avec difficulté les corps enfouis sous les décombres estimés à 10 000. D’autres se débrouillent pour reconstruire même provisoirement leurs maisons en ruines. Les habitants de Gaza n’abandonneront pas. Ils se relèveront. Pas besoin de Trump.

« Quiconque souhaite comprendre ce que signifie le terme « émeute » ferait bien de regarder les clips vidéo. On y voit des dizaines de colons masqués incendier tout ce qu'ils trouvent - véhicules, bâtiments, maisons - et jeter des pierres dans toutes les directions. Une milice en somme. » Et Trump a annulé les sanctions de Biden frappant des violences de colons. Haaretz Editorial.

Jonathan Pollak rapporte les témoignages de palestinien.nes qui ont subi des sévices, des tortures, des humiliations sexuelles dans les centres de détentions israéliens. Aucun.e « n'est redevenue la personne qu'elle était auparavant. (…), c'est raconté avec des noms changés et des détails d'identification estompés à cause de la peur de la vengeance, qui revenait dans chaque conversation. » Haaretz

En Allemagne des mots qui révèlent des conceptions condamnées par l’histoire refont surface. L’AfD se fait un malin plaisir de les mettre en valeur au nom de la liberté d’expression. Ainsi « Biodeutsch » qui fonde la nationalité sur les racines biologiques ou remigration et « antisémitisme importé » qui laisse entendre que l’antisémitisme n’est pas Allemand mais dû à l’immigration arabo-musulmane.