Avec le confinement, nous nous retrouvons avec une drôle de question : ne pas sortir pour arrêter la contagion ou sortir quand même pour aider ceux qui sont confinés dehors ?
Une semaine après l’entrée en vigueur des mesures de confinement, aucune mise à l’abri n’a été décidée pour protéger les deux mille réfugiés qui vivent dans les campements du littoral nord de la France. Sur le terrain, les associations sont très inquiètes du fait des conditions sanitaires désastreuses.
Puisque la mode est au «journal de confinement» et que chacun s’amuse à décrire son quotidien bousculé par l’ennui ou par l’exil vers une résidence secondaire en bord de mer… Romane Elineau, membre de plusieurs collectifs qui viennent en aide aux refugié·e·s et autres exilé·e·s du nord-est de Paris, a décidé de tenir le sien... ou plutôt le leur.
Des affichettes à imprimer et distribuer ou placarder, faute de mieux (mieux = distributions massives de gel hydroalcoolique, vraies « mises à l'abri », etc...)
Après avoir «banderolisé» simultanément quatre ponts de Paris la semaine dernière pour inviter l'Etat et l'Europe à construire des ponts plutôt que des murs, le collectif «Accueil de merde» ensanglante une fontaine du jardin des Tuileries : nous dénonçons la mort des migrant-e-s à Paris à cause du gouvernement, dans la continuité des mort·e·s en Méditerranée.
Ce matin, samedi 7 mars 2020, 5 banderoles sont accrochées simultanément sur 4 ponts de Paris : Pont Neuf, pont de l’Archevêché, pont des Arts et pont Saint-Louis, avec comme slogans : « Protégeons les humains, pas les frontières » ; « Migrer n’est pas un crime. A bas les CRA » ; « Accueil indigne, pays indigne » ; « Ne pas accueillir c’est laisser mourir » ; « Votre politique migratoire tue ».