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En pleine crise du coronavirus, dans la zone la plus touchée par l'épidémie, le directeur de l'agence régionale de santé ( ARS) du Grand Est annonce la maintien d'un plan de fermeture de lits et de réduction des effectifs.
Ce directeur veut maintenir la suppression de 598 postes et 174 lits d'ici 2025, décidée par un " comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins" ( sic!).
Depuis c'est la mobilisation générale.
Le président PS du conseil départemental Mathieu Klein s'adresse à Emmanuel Macron. Il réclame "l'annulation de la dette de l'hôpital" et de "mettre un terme à la fermeture de lits, aux 598 suppressions de postes envisagées", car maintenir ce plan est "totalement incompréhensible, incongru, déplacé et provocateur".
Les instances locales du CHU de Nancy se sont aussi adressées au gouvernement. Elles estiment que les propos du directeur de l'ARS sont "complètement décalés alors que les équipes vont au bout du bout de leur investissement personnel" et "font honneur au service public de la santé ( voir leur courrier ci-dessous)
Face au tollé , le ministre de la Santé Olivier Véran a finalement été contraint de répondre ( sur Twitter) au courrier qui lui a été adressé.
Il assure que "tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra" la crise sanitaire". Il ajoute qu'à Nancy "comme partout, l'heure est à la mobilisation de tous pour faire face au Covid-19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre Hôpital."
Rappelons que Macron a multiplié les promesses de moyens exceptionnels en faveurs des hôpitaux, notamment lors de sa visite à Mulhouse. Nous interrogions alors "« . Au delà de l'amorce d'autocritique, tardive et incomplète après des mois de mobilisation des personnels hospitaliers, s'agit-il d'un engagement sérieux et d'une conviction ou de simples bonnes paroles destinées à gagner du temps? "
Ces engagements doivent se traduire dès maintenant par un plan d'urgence pour la santé, qui implique évidemment l'arrêt immédiat de toute suppression de lits et de postes. Quelle catastrophe supplémentaire faut-il donc afin d'imposer une réelle priorité à la santé publique?
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