Le blog d'Aurélien Van Wy

Depuis l'expulsion de 80 % des Palestiniens présents sur le territoire accaparé en 1948 jusqu’au siège génocidaire de Gaza, en passant par des décennies d'occupation de la "Judée-Samarie" (et d'oppression de ses habitants non-juifs), on peut dire que le rêve sioniste de l’établissement d’une suprématie juive − doublé d’une éradication des récalcitrants − entre le fleuve et la mer a été réalisé.

Même si elle affiche ses bonnes intentions vis-à-vis des sujets palestiniens d'Israël dont elle dénonce − à bon droit − la persécution, la sociologue franco-israélienne se préoccupe beaucoup plus de la préservation de l'image internationale de l'"Etat juif et démocratique". Elle considère ainsi l'accusation de génocide portée contre Israël comme une manifestation du "nouvel antisémitisme".

Malgré les 15 mois de massacres perpétrés à Gaza, les défenseurs sionistes libéraux d'Israël continuent de manier l'accusation d'antisémitisme pour faire taire leurs contradicteurs : la tribune publiée le 1er mars dans le journal « Le Monde » peut être vue comme une ultime tentative de protéger la légitimité du « seul Etat juif du monde ».

Yuval Abraham (+972) confirme que les FDI se sont autorisé un "dommage collatéral" à trois chiffres, soit le meurtre d'au moins 100 civils, pour éliminer un seul commandant ennemi. A-t-on vu l'armée russe agir ainsi en Ukraine ? Non. Si cela avait été le cas, les capitales occidentales auraient certainement expulsé les ambassadeurs russes, en plus des très lourdes sanctions déjà en place.

Après le 7-Octobre, la mémoire de la Shoah avait été mise à profit pour nier tout lien de causalité entre ces incursions meurtrières et la perpétuation de l'occupation coloniale du peuple palestinien. Elle a été de nouveau invoquée lors de la libération de trois otages israéliens, afin, notamment, d'occulter les tortures et traitements inhumains infligés à des milliers de détenus palestiniens.

Dans un billet d’opinion du quotidien HAARETZ en version anglophone (9 février) : le point de vue précieux d'Hanin Majadli, journaliste et citoyenne palestinienne d'Israël, descendante des 150 000 Palestiniens qui ont échappé à l'expulsion de masse de la population autochtone par les milices sionistes entre 1947 et 1949 [1].

Pour la revue juive américaine Jewish Currents [1], Peter Beinart [2] a fait l'analyse de « Solitude d’Israël » (Grasset, 2024), un livre écrit par Bernard-Henri Lévy quelques mois après le 7-Octobre.

Un retour sur la négation persistante du caractère génocidaire des violences de masse ininterrompues infligées aux Palestiniens de Gaza au cours des 15 derniers mois.