Clovis au centre du jeu politique ? Une pantalonnade qui en dit long sur la vacuité du débat politique mais aussi sur la place prise par les considérations identitaires dans la société française.
Avec le projet "d'établissements particuliers pour les élèves perturbateurs", le candidat Fillon reprend l'une des dispositions du quinquennat Sarkozy dont il fut personnellement le maître d'oeuvre. Une initiative qui porte la marque d'un projet de société brutalement réactionnaire.
Avec sa proposition de faire rédiger de nouveaux programmes d'histoire, Fillon retrouve certes ses fondamentaux - hors du roman national, point de salut - mais il montre surtout sa totale ignorance du sujet : car les programmes d'histoire en application depuis la rentrée, il ne les a manifestement pas lus.
A Angers, la victoire de Fillon aux primaires de droite a manifestement décomplexé le maire de la ville, Christophe Béchu (LR) qui n’a pas hésité à faire censurer la campagne de prévention anti-VIH lancée par le ministère de la Santé
La victoire de Fillon au premier tour des primaires de la droite est comme un coup de tonnerre non pas dans un ciel serein mais dans un climat lourd de menaces pour l’éducation. Si son programme éducatif prévoit de ramener l’école très loin en arrière, Fillon traîne également derrière lui un passé très caractéristique de la pensée réactionnaire.
Aux USA avec la victoire de Trump, en France, un peu partout en Europe, la question des frontières a fait un fulgurant retour dans les discours politiques. Dans les mentalités également. Mais ce retour n’a rien de spontané : dès l’école, les enfants se voient chargés d’un lourd « héritage national ».
Une récente enquête montre l'omniprésence de la guerre dans les connaissances historiques des jeunes élèves. Des connaissances qui malheureusement ne s'encombrent guère de considérations pacifistes.
Il fallait s’y attendre : à en croire les commentateurs, réputés « qualifiés » ou non, la victoire de Trump aux élections américaines est le signe d’une révolte du « peuple » contre les « élites », contre « la finance ». Pourtant, à force de servir depuis tant d’années, cette pseudo justification a posteriori, non seulement n'explique rien mais n'ouvre guère d'horizons enchanteurs.
Coincé entre les questions de sécurité, de migrations, de terrorisme, le thème de l’école a surtout été l’occasion, pour les candidats à la primaire de droite, de montrer, avec leur très grande ignorance du sujet, leur inépuisable imagination : avec des propositions qui en disent plus long sur leurs auteurs que sur la réalité de l'école.
En annonçant une « réflexion sur les conditions d’utilisation de la légitime défense » ainsi qu’un durcissement de la répression de « l’outrage à policier », le ministre de la police et de la justice signe la capitulation du pouvoir politique devant un mouvement, de nature factieuse, mené par une police gangrenée par l’extrême-droite.