La concomitance de quelques événements survenus ce week-end souligne à quel point l’impératif de l’unité à gauche a fait son chemin dans les esprits. Dans ce contexte, l’enjeu désormais est de trouver une méthode qui permette de dégager un.e candidate de la gauche aux présidentielles de 2022 ainsi que des candidat.es unitaires dans les circonscriptions pour les législatives.
Il y aurait beaucoup à dire concernant les européennes, à commencer par le bond impressionnant de la participation. Mais dans un premier temps, étant donné le caractère fluide du paysage politique français, il importe de comprendre ce que le premier scrutin après la séquence électorale de 2017 dit des processus politiques en France et en particulier du processus de recomposition de la gauche.
Voilà donc que la gauche est partie divisée dans la bataille des européennes. Et ce, alors que selon Mélenchon lui-même dans son interview à Libération, « à l’Assemblée nationale, les députés à la gauche de l’hémicycle votent ensemble les neuf dixièmes du temps ». Peut-être les divergences en matière européenne sont, elles, vraiment irréconciliables ? La lecture des programmes montre le contraire.
La Ve République constitue un obstacle majeur non seulement à la démocratie sur le plan national mais aussi sur le plan européen. La démocratisation de l’UE implique la rupture avec la Ve République et la redécouverte du combat pour une VIe République parlementaire. Voici un historique rapide de l’influence néfaste de la Ve sur le développement constitutionnel de l’UE.
A gauche, la volonté de changer les traités est désormais proclamée par l’ensemble des forces. Cela devrait permettre un débat sur les modifications à apporter aux traités. Au lieu de cela, la discussion tourne autour d’un invraisemblable débat tactique sur comment s’y prendre, alors même que le débat sur l'objectif stratégique ne se mène quasiment pas.