A peine son postérieur avait-il écrasé les coussins du fauteuil présidentiel, que Donald Trump s’est attaqué au pire ennemi des candidats à l’autocratie: l’Etat de droit. C’est-à-dire tout ce qui limite sa soif de pouvoir. Pour un professeur étatsunien, ce second mandat représente la pire menace pour les Etats-Unis depuis la Guerre de Sécession.
Il est des événements qui déclenchent dans notre trop faible for intérieur des vagues successives de souvenirs douloureux. Nous ne les avions pas oubliés – ils sont inoubliables – seulement mis de côté pour en atténuer les brûlures. Et voilà qu’ils reviennent en ressacs à la défaveur de la lecture fortuite d’une info jetée dans le flux des médias.
La recomposition en cours du paysage politique au Proche-Orient semblent avoir fait deux vainqueurs pour l’instant: la Turquie et Israël. La Turquie d’Erdogan capitalise diplomatiquement ses avancées notamment en Syrie. Ankara est devenu incontournable dans la région. Quant à Israël, sa souvient-il que les victoires militaires sont les plus trompeuses et les plus fragiles?
Et voilà Donald Trump dûment investi au milieu d’une liesse endollarée. La babouche de Moumoute Jaune n’en finit d’être baisée par ceux qui naguère encore le trouvaient infréquentable. Même la droite «cul-pincé» lui découvre un charme fou. Ainsi 54,6% des lecteurs du Figaro prédisent qu’il sera un bon président. Parlons d’autre chose, de poésie par exemple. Ça n’a rien à voir? En effet.
Rien que pour ça, le premier ministre Bayrou mérite de passer à la trappe de la censure! Durant son discours de politique générale mardi – 90 minutes, le temps d’un match de foot – il n’a pas trouvé la moindre seconde pour évoquer le climat. Quant à l’écologie, il lui a réservé 1 minute 40 pour rassurer les foules: la France s’est emparée du sujet «mieux et davantage qu’aucun autre pays au monde».
Elon Musk tisse sa toile en la tirant toujours plus vers l’extrême droite. Les diverses formes fascistoïdes qui métastasent le globe reçoivent toutes son appui. Un appui qui compte puisque le milliardaire règne sur les économies du présent et de l’avenir. Sans compter qu’il sera le puissant conseiller du président Trump. Mais le projet de Musk a déjà dépassé la station « Maison-Blanche ».
Avec la nouvelle année, s’ouvre la triste série commémorative des attentats islamoterroristes à Paris. 7 janvier 2015: assassinats à la rédaction de Charlie-Hebdo ainsi qu’à l’Hyper Casher de la Porte de Vincennes. 13 novembre 2015: les massacres au Bataclan. Depuis, bien d’autres attentats, d’autres massacres, d’autres guerres ont semé la mort nous laissant impuissants sur le bord de la vie.
Depuis que la morosité est devenue furieusement tendance, se souhaiter bonne année relève de la farce de mauvais goût. Pourquoi se lancer des vœux pourris à la figure alors que le monde sombre – comme le disait André Breton à propos de la guerre 14-18 – « dans le sang, la sottise, la boue »? Bon courage et basta! Immergeons-nous plutôt dans la beauté autour de nous.
L’an passé déjà, Le Plouc avait évoqué ce village de la paix où vivent ensemble depuis 1969 Israéliens et Palestiniens, qu’ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Il espérait qu’enfin cette expérience allait être couronnée par le Prix Nobel de la Paix en 2024. Caramba encore raté! Ce n’est pas une raison pour abdiquer cette espérance. Ni les autres, plus essentielles encore.
Mayotte ne parvient pas à faire le compte de ses morts, de ses blessés, de ses sans-abri, tant les ravages causés par le cyclone Chido se révèlent colossaux. Mais la première pensée du sinistre de l’Intérieur, plus Retailleau que jamais, est d’en appeler à lutter contre l’immigration. A l’indignité de ses propos, il ajoute la myopie de ses solutions.