Il faut, hélas, se rendre, une fois de plus, à ces pénibles et révoltantes évidences qui semblent être le lot quotidien de la République islamique d'Iran : le fils de Sakineh, Sajjad Ghaderzadeh, et son avocat, Houtan Kian, ont été arrêtés dans la ville de Tabriz, ce 10 octobre 2010, à 19h00, heure locale.
Que Liu Xiaobo, dissident chinois âgé de 54 ans, se soit vu décerner, ce 8 octobre 2010, le prix Nobel de la paix, voilà qui ne pourra que réjouir au plus haut point les quelques intellectuels, dont ma modeste personne, qui l'ont toujours soutenu, y compris dans ces mêmes pages, depuis son arrestation, le 25 décembre 2009, à Pékin, par les autorités politiques de son pays, l'un des derniers bastions de la dictature communiste, quoique celle-ci se voit également teintée, aujourd'hui, des pires dérives du capitalisme sauvage et autre mercantilisme boursier.
Allez les Belges : tout n'est pas perdu en cette mauvaise tragi-comédie à laquelle se livrent depuis près de quatre mois, la conscience étrangement tranquille et un effarant sens du devoir accompli malgré l'énormité de l'échec, bon nombre de leurs politiciens.
J'habite un pays étrangement schizophrène, d'autant plus contradictoire à l'heure de la mondialisation, où deux peuples que tout apparemment oppose - l'histoire comme la culture, la langue comme les traditions - s'épuisent à vouloir encore vivre ensemble, façon acharnement thérapeutique, alors qu'ils ne font que s'entredéchirer, tel un couple mal assorti depuis le début d'un mariage mal conçu, sinon forcé.
Ainsi nos appels à la clémence, sinon à la compassion, voire au pardon, se seront-ils révélés vains au pays des fondamentalistes chrétiens et autres évangélistes de pacotille : Teresa Lewis, une américaine accusée d’avoir commandité le double meurtre de son mari et de son beau-fils, a été finalement exécutée, ce 23 septembre 2010, par injection létale, malgré sa notoire déficience mentale (un quotient intellectuel évalué à 72 alors que le minimum, pour être décrété « irresponsable de ses actes » est situé à 70 aux Etats-Unis), dans le tristement célèbre pénitencier de Greensville, en Virginie, spécialement aménagé pour ce genre, particulièrement barbare malgré son aspect cyniquement « high tech », de mise à mort.
C'est à un mensonge d'une rare impudence, aussi effarant que risible si ce n'était son aspect tragique, auquel vient de se livrer, devant les caméras de la télévision américaine ABC, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. Il y affirme, avec un aplomb défiant tout cynisme, que Sakineh Mohammadi-Ashtiani n'a jamais été condamnée à la lapidation