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Parmi ces migrants, aujourd’hui processionnaires transcontinentaux du malheur, qui trouvent portes closes partout en Europe, qui jouent leurs vies à pile ou face sur terre et sur mer, se rencontrent des Syriens, des Irakiens et des Libyens. Irakiens et Libyens ne venaient en Europe que pour du tourisme. Les Syriens – beaucoup plus pauvres - venaient essentiellement pour finir leurs études ; mais même dans ce cadre, ils étaient autrement plus nombreux en Pologne, en Allemagne de l’Est et surtout en URSS.
Dans les mains de certains hommes politiques, qui polarisent les cœurs et les esprits, ces réfugiés sont devenus les repoussoirs qui canalisent la peur des déclassés et des laissés pour compte de la croissance, vers le vote extrémiste et les rangs nationalistes.
Outre le fait d’être, directement et indirectement, responsable de leur malheur, l’Occident est coupable de bafouer, aujourd’hui, les lois et des traités internationaux qu’il a dûment signés, hier. Des clones, métis de Tartuffe et Tartarin, l’air docte, souvent martial, investissent nos médias et anesthésient nos mémoires à plein temps : tout sauf laisser l’enclos de Panurge en butte à l’introspection - germe de la réflexion nocive pour l’abrutissement. C’est bien connu, le mouton enragé, sautant d’une idée à une autre, finit par s’affranchir des barrières de la pensée voulue unique.
Nous retiendrons de tout ceci que ces migrants sont des réfugiés et comme tels ils sont couverts par des lois et des traités internationaux.
Une pluie de chiffres, pour refroidir les esprits surchauffés.
Rappelons qu’un migrant international est un individu, né dans un pays A, qui vit dans un pays B, depuis au moins un an. Selon cette définition du département de la Population des Nations Unies [1], un milliard de personnes (14,3% de la population mondiale) est en situation de mobilité : 244 millions sont des migrants internationaux (donc 3,5 % de la population mondiale change de pays), 740 millions sont des déplacés internes (qui restent dans leur pays sous la protection d’instances internationales).
En 1990 encore, seuls quelques pays étaient concernés par ces déplacements. Aujourd’hui, toutes les régions du globe le sont, au titre des départs, des arrivées, des transits ou des trois à la fois. Mêmes des peuplades qui n’entretenaient aucun lien particulier les unes avec les autres sont impliquées dans cette récente globalisation.
La majorité des migrants internationaux d’une région donnée du globe, changent de pays certes, mais demeurent dans leur région d’origine : il y a plus de migrants internationaux européens en Europe, plus d’africains en Afrique, plus d’asiatiques en Asie, etc.... On se plaît à croire, sous nos cieux, que l'essentiel des migrations se font du Sud vers le Nord. Il n’en est rien : il y a plus de migrations vers le Sud que de migrations vers le Nord – respectivement 124 et 120 millions. (source ONU et INED) [2]
Par ailleurs, la chute du mur de Berlin n’a pas provoqué l’invasion annoncée en 1990. Si elle a permis de faire sauter les goulets d’étranglement de la circulation des personnes, c’est pour les installer dans un aller-retour permanent, c’est ce qu’on appelle des migrants pendulaires.
Ce résultat force une extrapolation légitime qui, in fine, aboutit à un jugement sans appel de notre politique d’immigration et surtout de ses effets pervers. Les Algériens qui, avant l’indépendance, étaient des Français de second choix (de second collège disaient « les pudiques ») sont devenus après, du fait des accords d’Evian, des immigrés protégés (du moins entre deux flambées du racisme endémique). Ils s’étaient eux aussi installés dans un aller-retour routinier.
Seulement voilà, profitant des fumées de mai 1968, le président algérien, Boumediene eut l’idée saugrenue de nationaliser la commercialisation du pétrole .Aussitôt, il créa la Sonatrach. « Pire », une fois cette commercialisation bien en main [3], il nationalisa, en 1971, notre pétrole qui, par la malignité du destin, était resté captif de leur sous-sol. Alors forcément, certains l’ont eu mauvaise : bien des cercueils « de pauvres bougres » sont partis incontinent en Algérie.
L’inflation verbale était alors à son comble. Elle incendiait les esprits ; la raison se faisait petite souris ; le FLN exultait, notre droite extrême aussi. Oubliés les 132 ans de mariage (houleux, certes), oubliée sa progéniture éparpillée ici et là, oubliés les Algériens morts pour la France, oubliée la paix signée hier encore, nos maîtres du moment, Lionel Stoléru en tête, nous drapèrent d’un burnous d’orgueil qui ne nous avantageait aucunement : ils ont fait de la vexation notre politique d’immigration ! C’est bien connu, la testostérone dresse tout sur son passage, les obstacles aussi. « Puisque c’est comme ça, nous fermons la porte à vos émigrés et gelons la coopération, trouvez-vous des enseignants ailleurs » tonna Paris qui joignit le geste à la parole. « J’offre 10000 francs à qui veut partir » ajouta Stoléru, royalement. Il ne lui vint même pas à l’idée de s’étonner du bide.
Après s’être trémoussés sur leur chaise, raclé la gorge, gratté la tête, les immigrés, témoins impuissants, se dirent « ayéma a'ziza! El hala zaggath, na’a din’ e’rabb! ». (Ce que mon épicier, « l’arabe du coin », un sourire, façon Mona Lisa, aux commissures des lèvres, m’a traduit par : « ô maman chérie, le temps se gâte, Dieu y pourvoira ! ») . Mais, sans attendre la réponse céleste, en hommes responsables, ils rassemblèrent leurs familles autour d’eux.
Résultat. Le travailleur immigré qui se morfondait, seul, dans sa chambre SONACOTRA, se retrouva - « par un prompt renfort », dirait Corneille - entouré de 4, 5 voire 6 membres de sa famille. Nos maîtres du moment voulaient moins d’Algériens ; le regroupement familial en a décidé autrement. (Rappelons que le regroupement familial est légal de par les traités internationaux et les accords d’Evian ; tous sont sous la protection directe de l’article 55 de notre Constitution).
Aujourd’hui, d’aucuns en viendraient à regretter le temps béni de la SONACOTRA - qui, à la réflexion, faisait figure d’isolat de quarantaine - car, depuis, les immigrés sont passés au logement HLM.
Catastrophe ! L’espace gagné a permis l’arrivée d’une femme .Et que croyez-vous qu’il arriva ? Selon un théorème bien huilé, vieux comme Adam et Eve, mettez une femme et un homme dans un endroit propice, ils ne penseront plus qu’à faire des enfants. Pire (et, c’est vous dire, jusqu’où on est dedans !) nés dans des HLM français, ces enfants sont français par la loi du sol.
Bref, ceux qui crient à « l’enfant dans le dos » devraient plutôt parler de « balle dans le pied ».
Cette loi du sol, vieille de 500 ans, a été ripolinée bien des fois depuis : elle a été bonne pour intégrer les Italiens et des Belges au 19ième siècle, les Polonais au début du 20ième, et depuis, des Arméniens, des juifs d’Europe Centrale, des Espagnols et des Portugais. Aussi, venir nous dire aujourd’hui que ce n’est pas valable pour les « Renois » et les « Robeux »ferait regimber bien des cités.
Qu’on nous épargne ces contes bisounours des « intégrations comme une lettre à la poste ». C’est une insulte à notre intelligence ! Même avec la meilleure volonté du monde, l’intégration demeure difficile ; elle devient équation carrément insolvable quand le mépris gratuit, la mauvaise volonté, l’orgueil blessé et la rancune, son corollaire, s’invitent. Je ne doute aucunement de l’agilité et de la souplesse physique et mentale des migrants d’autrefois, mais, qu’on ne me raconte pas d’histoires, tous n’ont pas pu esquiver les crachats, les insultes, les coups-de-pied bien placés et autres manifestations de notre langue et de notre gestuelle, profondément enracinés dans nos us et coutumes : la France était déjà la France, avec ses qualités et ses défauts, les journaux de ces époques en témoignent.
Les uns et les autres viennent nous dire : « Les Polonais, les Italiens, les Belges, c’est des gens comme nous, c’est des chrétiens : ils se sont intégrés comme un poisson déjà blanchi dans un court-bouillon ». Si on leur objecte « Et les juifs, que faites-vous des juifs ? ». Ils nous répondent « Les juifs, on leur a botté l’arrière-train plus souvent qu’à leur tour, maintenant ils sont plus français que les français : y’a qu’à voir Éric Zemmour et Alain Finkielkraut». « Mais alors, avec un peu d’endurcissement, il y a de l’espoir pour les musulmans aussi ». « Oui, mais non …voyez-vous ,c’est des musulmans, ils font vraiment trop d’enfants …et puis y’a le foulard…et puis y’a le halal…et puis y’a les cantines…et puis ils répondent quand on leur parle…et puis ils envahissent tout, même l’assemblée nationale , même le sénat … Heureusement qu’il nous reste nos valeurs sûres , des pics, des rocs, des péninsules : la laïcité [4] et[5] , l’islamisme, Caroline Fourest [6], Elisabeth Badinter [7], Charly-Hebdo [8] et [9] , Alain Finkielkraut [10] et Erik Zemmour [11] . Dieu merci, on est chez nous ».
En plus, ils sont contrariants ces « immigrés » (des Français, et bien souvent depuis deux ou trois générations) ! Rien que pour nous prouver qu’ils peuvent devenir sourds, eux aussi, ils se sont mis à faire la grève des enfants. Dans un excès de zèle, écœurants d’insolence et d’exhibitionnisme, ils mettent un point d’honneur à rattraper notre taux de natalité ; ils sont même près de dénicher la virgule que le père de Coluche avait cherchée en vain.
Bientôt nous ne pourrons plus faire la différence entre eux et nous. La patine du temps aura poli jusqu’à leurs noms, comme pour leurs ancêtres de Septimanie (l’annuaire téléphonique du sud-ouest est d’un grand éclairage quant à cela, les linguistes le confirmeraient à qui le veut).Ils rejoindront alors - comme ces Marseillais, descendant des immigrés italiens, tant stigmatisés hier - les rangs de la horde brune maquillée en bleu marine : ils seront intégrés .
Ainsi va le monde…
[1]https://www.un.org/development/desa/fr/about/desa-divisions/population.html
[2]https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/memos-demo/focus/les-migrations-dans-le-monde/
[3] Si Mossadegh avait échoué dans sa nationalisation, c’est parce qu’il avait justement négligé cette précaution.
[4] à Macron https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/160118/ecole-et-manipulations-lettre-ouverte-m-le-president-de-la-republique Lorsque le masque 404 apparait effacer tout ce qui a avant https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille... puis cliquer entrée.
[5]à Hollande https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/011016/lettre-ouverte-m-le-president-de-la-republique Lorsque le masque 404 apparait effacer tout ce qui a avant https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille... puis cliquer entrée.
[7]https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/210717/elisabeth-badinter-un-creve-coeur-0
[11]https://blogs.mediapart.fr/edition/lescarbille/article/130916/quelle-hecatombe-si-le-ridicule-tuait