Espace de contestation et de provocation pour faire vivre l'insoumission contre les chants de sirènes des toutologues, de publicistes qui forment les PME (Politiques, les Médias, Experts) de la pensée1…
indigente.
Dans cette tribune, pour contextualiser l’indigence de la pensée stratégique qui anime l’action de la gouvernance haïtienne, je modélise les lignes de force improbables qui plient la conscience du leadership haïtien vers le cycle bas de la vie et empêchent aux décideurs de trouver l'équilibre entre postures d'esprit et de corps pour guider la barque nationale malgré le chaos.
Par TIPÉDANT, je désigne les outils que je mobilise pour cartographier l'indigence de mon pays et l'indigence universelle. Tout un éloge aux Technologies de l'Intelligence et la prospective éthique pour la décision par apprentissage neuro turbulent (TIPÉDANT).
Sous le projecteur d'un passeur de lumière, l'axiomatique de l'indigence se dévoile, invitant, chemin faisant, le collectif haïtien à se soumettre à une introspection pour trouver en lui la clé du déverrouillage de sa conscience ; s’éloigner des lignes des basses eaux de l’insignifiance, de l’irresponsabilité et de l’indignité; et devenir, enfin, un pilier du mur de l’intelligence collective.
Certains universitaires, qui prêtent leur service à certains régimes politiques indigents, se réfugient derrière le mythe d’un savoir dont la neutralité en fait un outil technocratique au service de la performance par la bonne gouvernance et la gestion axée sur les résultats. Mais cela résonne comme un bug, car la performance revendiquée est paradoxalement défaillante. Où est l’erreur ?
Dans la cacophonie d'un monde qui s'effondre et se replie sur ses savoirs-faire barbares, je cherche quelques médiums pour laisser les sanglots des colères citoyennes, venant des shitholes, se faufiler comme de possibles voies de dignité et d'humanité pour comprendre le monde.
Devant le constat manifeste que la performance de l'expertise de l'e-gouvernance, revendiquée par le renforcement institutionnel au chevet d'Haïti, depuis bientôt 30 ans, ne fait que dessiner une spirale d'errance, je viens proposer une utopie pour Haïti : la fiction d'une gouvernance intelligente.
Certains lieux humains reproduisent cycliquement l’éternelle déshumanisation semée à l’origine du métissage improbable entre l’Occident et le reste du monde. Abandonnés par l’intelligence, ces territoires sont cisaillés par des tectoniques de défaillances dont la mécanique est réglée par une certaine performance à double standard : Mythes de valeurs en amont, réalités déshumanisantes en aval !
Il m’est apparu l’idée provocante que l’innovation pouvait être rien qu’un désir ardent, permanent et intranquille de désenfumer les territoires de la médiocrité conquis par l’indigence pour régénérer l’intelligence dans la flamme bleue d'une insolence assumée.
Jadis, à Saint Domingue et ailleurs, au temps de la déshumanisation assumée, le marronnage avait un sens : c’était un acte d’intelligence, de liberté et d’humanité. Plus tard, en Haïti, après l’indépendance, quand il fallait se regrouper et armer l’intelligence de courage pour assurer la cohésion sociale, le marronnage a perduré et est devenu un acte de déshérence, d’insignifiance et d’indigence.