Vous m'accorderez qu'il est saugrenu d'habiter à 100 mètres du Parc des Princes et encore plus saugrenu de croiser les hordes de supporters déçus du match nul que le PSG leur a infligé, sans doute bouleversés par les révélations de Mediapart sur les stars défiscaliseuses...
Après 30 jours de mobilisation des familles, de l'association Rom réussite et des soutiens, les services sociaux présentent comme leur victoire d'avoir obtenu 2 ou 3 nuits d'hôtel, un hébergement précaire pour les parents du bébé prématuré et sa sœur de cinq ans. Dispositif « d'urgence » entendons nous !
Au soir de leur vingt-troisième journée dans la rue, les familles Roms expulsées de la Boissière n'avaient d'autre solution que de dormir, une fois encore, sur la place Jean-Jaurès. L'auvent du théâtre était le seul abri qu'elles avaient à leur disposition, face à la mairie, offrant une protection contre la pluie et une sécurité très relatives. Le maire et la police poursuivent leur harcèlement.
Trois jours d'une fin de semaine éprouvante qui laisse les 13 familles et les 19 enfants devant les portes closes de la mairie, aussi sourde qu'impuissante à leur chercher une solution de logement tant soit peu durable.
La rentrée scolaire est dans trois semaines. Les enfants iront à l'école mais ils n'ont toujours pas de maison. Depuis leur expulsion de la Boissière, aucune solution de logement, aucune réponse à l'urgence de laisser des bébés à la rue, des personnes malades dans des conditions d'hygiène déplorables malgré les tentes fournies par les habitants.
Comme chaque jour je suis venu vers 17 heures à leur rencontre, sur la place Jean-Jaurès qui se trouve juste sous les fenêtres de la mairie. Comme chaque jour, les familles m'ont accueilli chaleureusement, contentes de savoir que les photographies que je fais peuvent les aider à mieux faire comprendre qui sont les Roms : des citoyens européens, fiers de leurs traditions mais aussi fiers d'apparten