Suite aux attaques atroces du Hamas, et aux représailles israéliennes, un capharnaüm de pseudo-philosophes et grands guides moraux se sont rués sur les plateaux de télé et radio pour prêcher la morale, dicter la pensée correcte, surenchérir d'avis tranchés, et écraser rageusement toute amorce de compassion humaine. Or, le moment est trop grave pour accepter que l'on muselle ainsi notre humanité.
La tare la plus fondamentale de l’être humain découle de l’inadéquation entre le monde qu’il a créé et ses propres caractéristiques physiques les plus élémentaires. Le passage à l'ère de la machine, l'anthropocène, a propulsé l'être humain dans un monde hors d'échelle, hors de sa portée, hors de son contrôle. Et cette déconnexion constitue le vice originel de notre ère.
En ces temps difficiles, il est de bon ton de promouvoir la résilience. Un de ces jolis mots qui fleurissent un beau matin dans l’air du temps, attrapés, déterrés parfois, par les pinces mal intentionnées des communicants. On nous enjoint de faire preuve de résilience – de tenir le coup, soit ; mais après ?