Dans ce calendrier de l’avent 2022, il y aura des écrivains déguisés en adjectifs. Ils se sont fait des noms tout seuls. On en a fait des adjectifs. Un inventaire à la Prévert avec ses ratons laveurs. Tout ça pour patienter avant de se voir offrir des livres à Noël.

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Aucun jet de dés n’abolira le hasard.
Et le choix sera cornélien ou ne sera pas.
Hasard, nécessité et dilemme…
Depuis Pierre Corneille (1606-1684), l’adjectif « cornélien » est indissociable du nom « choix ».
Chez Corneille, il s’agissait pour un personnage de choisir entre le devoir et l’amour. Le Cid, Rodrigue, Chimène…
Choisir et accepter de perdre quelqu’un ou quelque chose. Comme Ulysse forcé de sacrifier des compagnons à Charybde ou à Scylla.
Tout le monde est confronté à un choix cornélien. Un grand patron, un pape, un femme de la rue. Il y a aussi le principe du choix cornélien adapté pour les enfants : un chamallow tout de suite ou deux chamallows après une attente de quinze minutes.
L’adjectif s’amuse. Malgré le sérieux des pièces en vers du XVIIème, il est resté un enfant. Cornélien est un adjectif Transformer. Un genre de superhéros, de supermot. Ce mot peut se transformer en une phrase : un pronom et un verbe.
« Cornélien » s’anagramme en effet en « il renonce ».
L’adjectif « cornélien » est indissociable du nom « choix ».
Il renonce. Indissociable du non-choix ?
C’est le côté bartlebien du mot cornélien : j’aimerais mieux pas.