Est-ce une faute d’employer malgré que ? L’Académie Française écrit dans son dictionnaire : « Même si de nombreux écrivains ont employé Malgré que dans le sens de Bien que, quoique, il est recommandé d’éviter cet emploi », sans dire pourquoi.
Èsque vous arivés à lire cète fraze ? Alors vous serez peut-être d’accord avec Flaubert qui disait « Orthographe. – Y croire comme aux mathématiques. N’est pas nécessaire quand on a du style ».
Quelle est la règle zombie par excellence ? C’est sans aucun doute celle de l’accord du participe passé avec avoir. Ou plutôt les règles, car c’est une véritable armée de morts-vivants langagiers. L’accord du participe passé est difficile à maitriser, car il est rare et généralement inaudible, fondé sur des règles artificielles, et il nécessite des connaissances que seul·es quelques spécialistes de la langue possèdent.
En tant que linguistes, on reçoit souvent des demandes d’interview sur les tics de langage. Qu’on se le dise : les seuls critères qui rendent ces listes de « tics » cohérentes, c’est d’une part d’exprimer le fantasme d’une langue intouchable, soustraite aux modes et à la variation ; et c’est d’autre part le souhait d’utiliser ces mots comme supports de stigmatisation contre différents groupes sociaux.
Il est connu que l’histoire de la langue française a été marquée par la centralisation politique qu’a connu la France. D’un côté, Paris a été le lieu où s’est fabriquée l’essentiel de la norme du français, avant que ne s’élaborent un peu partout dans le monde francophone ce qu’on appelle des normes locales. D’un autre côté, il a aussi été le lieu de dynamiques formidablement complexes qui ont sans cesse défait les normes.