Le blog de Lili Guigueno

Le 1er mars, à l’occasion du Disability Day of Mourning, journée internationale de commémoration des personnes handicapées victimes de violences systémiques, nous investirons le mémorial de « L’Hécatombe des fous », au Trocadéro, pour lire les noms des victimes de l’institutionnalisation.

Aux forces de gauche qui ne voudraient pas se discréditer, à nouveau, pendant ces législatives, en continuant de mépriser la critique politique anti-validiste et antipsychiatrie, sachez qu’il est possible de « faire mieux » que de défendre l’institutionnalisation des enfants et des adultes handicapé·es comme une nécessité alors que cette pratique ségrégative est jugée contraire aux droits humains.

Militante handicapée pour l’abolition des institutions et de la psychiatrie, Lili Guigueno appartient au mouvement de l’anti-psychiatrie en France. Elle a accepté de réagir, par écrit pour Mediapart, aux pratiques de pair-aidance ou d’open dialogue en Sarthe et à Marseille.

Cette question n'est jamais posée autrement que par rhétorique, comme une impossibilité radicale. Pourtant, la surexposition des personnes handicapées aux violences sexuelles réfracte les constructions normatives légitimées par les pouvoirs médical et psychiatrique qui ont historiquement permis de naturaliser leur infériorité pour mieux les soumettre à un système de domination et d’emprise. Les personnes handicapées continuent d'être dépossédées d'elles-mêmes et institutionnalisées. 

SégréguéEs, soustraitEs au droit du travail, privéEs du droit de grève, de se syndiquer, privéEs du droit à l'assurance chômage et du salaire minimum, les ouvriers et ouvrières handicapéEs exploitéEs en ESAT restent, aujourd’hui encore, une sous-catégorie de travailleurs et de travailleuses mépriséEs de la classe laborieuse et un impensé des luttes sociales et féministes.