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Regard curieux, visage souriant, Yannaël Quenel est un pianiste né qui vit, parle, respire musique. Diplômé d’écoles prestigieuses, ce normand trentenaire se nourrit des rencontres qui jalonnent son parcours. Après un concert à la Marbrerie en juin, c’est à Grignan dans le Lorenzaccio du Théâtre du corps Pietragalla-Derouault que résonneront tout l’été les notes de l’artiste. Rencontre.
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Regard clair, voix légèrement fêlée, le timide Christophe Montenez est un jeune homme pressé. En tournage le jour, il joue tous les soirs au Studio de la Comédie-Française dans Comme une pierre qui…. Véritable révélation de la maison de Molière, après le succès mérité des Damnés, le temps d’un verre, en terrasse d’un café parisien, il nous raconte sa vie d’artiste, sa passion du théâtre.
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Au cours des siècles, danse et théâtre ont souvent été réunis en un même spectacle, l’une servant d’intermède à l’autre, sans jamais permettre une fusion, une symbiose des deux. Face à ce constat, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault ont imaginé une passerelle entre ces deux arts vivants. Il était donc logique qui les unissent dans leur dernière création : Lorenzaccio de Musset.
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Loin du conte populaire et édulcoré de Perrault et de la version « pastellisée » proposée par Disney, Joël Pommerat réinvente le mythe de Cendrillon en se plongeant dans les affres de l’enfance confrontée à la mort et au poids de la culpabilité. Espiègle, malicieux, il signe une fable contemporaine poignante et drôle, aux faux airs de parcours initiatique. Une fantaisie trash, hilarante.
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Entre ombre et lumière, la troupe d’exception du Nederlands Dans Theater (NDT) se jette à corps perdu, avec l’énergie fougueuse du désespoir, dans les tourments de l’âme humaine. Portant haut et beau l’art chorégraphique, fait de phrases épurées et d’élans bouleversants, le duo, Sol León et Paul Lightfoot, et la canadienne Crystal Pite signent trois pièces éblouissantes.
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Dans un monde en guerre, une poignée d’enfants dérive sur un océan furieux. Livrés à eux-mêmes, condamnés à une errance funeste, ils se raccrochent à leurs dernières illusions, miment le monde des adultes quitte à perdre leur dernière part d’humanité. Tout en délicatesse et contraste, Thomas Jolly et les élèves du TNS donnent à la pièce noire de Georg Kaiser un souffle lyrique. Fascinant !
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Un vent frais, cynique, souffle sur le Studio Hébertot. Il vient de loin, d’un autre temps. Il murmure l’histoire du naïf Jean la chance, un fermier simplet qui, confronté à la noirceur de l’âme humaine, se laisse démunir de tous ses biens. Porté par la mise en scène dépouillée de Constant Vandercam et le jeu lumineux de jeunes comédiens, le conte de Brecht revit pour notre plus grand plaisir.
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Conte fantastique, né sous les meilleurs auspices, d’un côté l’auteur suisse Ramuz, de l’autre le compositeur russe Stravinsky, Histoire d’un soldat pêche par une mise en scène classique et dissonante. Malgré la présence lumineuse de Claude Aufaure, Licinio da Silva et Fabian Wolfrom, on a bien du mal, et à regret, à se laisser emporter par le charme suranné, la poésie de cette fable faustienne.
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Les mouvements sont furieux. Ils dénoncent le racisme d’après apartheid, le comportement des blancs face aux noirs par le prisme singulier des traditions culturelles d’un pays en pleine mutation. Malheureusement, l’effet est contraire à la volonté chorégraphique de Constanza Macras tant l’ensemble est un fatras de gestes, de styles et de genres qui rendent caricatural le propos. Dommage !
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Au-delà des mots, dont les syllabes, râpeuses, âpres, déchirent le silence, agressent nos oreilles, il y a une performance déroutante, celle d’une comédienne exceptionnelle, Valérie Dréville. Femme incandescente, bafouée, déesse barbare, terriblement humaine, elle inscrit dans sa chair les blessures, les souffrances d’une amante, d’une mère. Un moment de théâtre effroyablement supportable.