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BLOG DE MARCEL TASSY

Retraité - Communiste sans carte.
MARSEILLE - France
À propos du blog
Avec l’appel des 1000, dans l’espoir d’une candidature commune à la gauche en 2022, je m’attendais à ce que soit privilégiée la recherche d’un accord politique pour gouverner le pays durant 5 ans. Il1 semble que les signataires soient prioritairement préoccupés par le nom de celle ou celui qui portera les couleurs de la gauche. Je suis déçu. Pourtant la toute récente histoire de notre pays montre à l’évidence que pour ne pas avoir de mauvaises surprises, les lampions de la fête électorale éteints, il est recommandé de bien se mettre d’accord sur les contenus avant le casting. Comment occulter ce que le terme de gauche peut avoir d’ambigu dans la tête des Français ? Comment oublier la déception de millions de citoyens au regard de la mise en pratique de politiques de gauche qui n’avaient rien à voir avec ses valeurs fondamentales ? Comment oublier que l’ennemi de François Hollande et du Parti socialiste ne fut en aucune façon la finance ? Plus en amont, comment oublier que la France connut la plus grande frénésie de privatisation sous le gouvernement socialiste et de gauche de 1997 à 2002 ? Avant lui, comment oublier le tournant libéral du pouvoir sous la direction de François Mitterrand en 1983 ? J’avoue ma déception devant une espèce d’élan d’affect nostalgique de la part de nombreux intellectuels, notamment. Peut-être trop éloignés des réalités sociales d’aujourd’hui et de l’état de découragement de millions d’électeurs se réfugiant dans l’abstention ou le vote Le Pen. Je crois qu’aujourd’hui tout appelle à être clair avec des engagements solides et fondamentaux pour ouvrir le chantier d’un vrai changement d’orientation économique, social et écologique de notre pays. Ne pas prélever sur la nature davantage que ce qu'elle peut reconstituer ni produire plus que ce qu'elle peut supporter. Être clair sur le rôle de la France en Europe et dans le monde. Il nous faut une politique qui mette en son centre l’humain sur une planète protégée et pacifiée. Il nous faut une politique de maîtrise et de contrôle des biens communs, tels que l’air, l’eau, la santé, l’alimentation, les transports, le vivant, les énergies, la monnaie qui ne sont pas des marchandises à coter en bourse. Il y a besoin que toutes ces choses fondamentales pour que la vie des humains et de toutes les espèces vivantes, échappent au système capitaliste. Ce système qui chaque jour creuse un peu plus les inégalités sociales. La priorité des priorités sera le combat contre la pauvreté dans un monde où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. En même temps, les citoyens de notre pays doivent pouvoir compter sur des garanties par une réforme profonde des institutions de notre pays. Il sera impératif que le candidat commun de la gauche s’engage à abolir la monarchie présidentielle en instaurant un régime parlementaire stable dans lequel le gouvernement détiendra le pouvoir exécutif en étant responsable devant le Parlement. Le candidat commun de la gauche devra convoquer tout de suite, après son élection, une Assemblée constituante chargée de refonder la République. Le projet sera soumis ensuite au verdict populaire. Si les Français le veulent, élu Président de la République, notre candidat commun transférera au Parlement l’essentiel des pouvoirs qu’il aurait exercé seul selon la constitution d’aujourd’hui. Le scrutin à la proportionnelle sera rétabli. Les élus seront révocables s’ils ne tiennent pas leurs engagements. Je suis prêt à signer un appel qui nous garantisse de tels changements de politique et de désigner le candidat adéquat pour les mettre en œuvre. Est-ce ambitieux ? Très ambitieux ! Très audacieux ! Est-ce possible ? C’est indispensable si nous voulons opérer le tournant tant nécessaire à notre pays et au monde. Il ne faut pas tergiverser, il n’y a pas d’autre chemin que celui-là. Il devrait être logiquement facile de se mettre d’accord sur une telle orientation. Se-rase possible d’y parvenir ? En tout cas, au risque d’aventures ravageuses, je ne vois pas comment nous pourrions proposer un projet politique commun s’autogarantissant sans mettre en cause les fondements économiques et institutionnels d’un système qui a fait son temps. Nous pourrons espérer un large soutien populaire dans la mesure où les citoyens reconnaîtront dans notre projet tout ce qui leur a manqué dans leur abstention aux élections ou dans leur vote pour une extrême droite et sa concurrente de droite pratiquant toute deux démagogies nationale et sociale. Reste le casting. À mon avis, le tour est vite fait. Il y a ceux qui à « gauche » ont trahi leurs engagements, il y a ceux qui voudraient nous faire croire en un capitalisme peint en vert et enfin, ceux qui n’ont qu’un impact mineur dans l’opinion publique. Et puis, il y a celui qui porte un projet ambitieux d’un avenir en commun. Il a un programme, à discuter certes, il a la connaissance des problèmes auxquels notre pays est confronté, il s’engage à mettre en place une Constituante, il a du charisme, dans les sondages il est en tête de tous les prétendants de gauche. Il a beaucoup donné à la gauche de notre pays. Rappelons-nous les 19.58% du 1er tour de la présidentielle de 2017. Rappelons-nous, que ce résultat aurait pu être singulièrement plus important avec J.L Mélenchon présent au second tour si les voix de gauche ne s’étaient pas dispersées, 27.03 % au total. Largement plus que Marine Le Pen. Il a des défauts ? Oui, il n’est pas parfait. Nombreux sont ceux qui regrettent son dérapage lors des perquisitions chez les Insoumis. D’accord, mais mesurons le rapport entre qualités et défauts, le rapport entre risque et bénéfice. Regardons objectivement comment il s’est amélioré en reconnaissant implicitement ses erreurs. Et pour ceux qui en restent à l’épisode des perquisitions, je leur recommande d’écouter Jean-Luc Mélenchon notamment (youtube.com/user/PlaceauPeuple) : « IVG, les femmes garantes de nos libertés », « Sécurité, il faut refonder la police », « Ces bassines perturbent le cycle de l’eau », « Reconquérir le temps long, planification et démocratie », « Covid 19, Macron dépassé », « Le capitalisme de bons à rien, ça suffit ! », « Le bicentenaire de la Révolution française ». Écoutez son débat à l'Université Paris-Dauphine …… Il n’y a pas photo, sur le fond et sur la forme avec d’autres candidats probables qui n’ont pas moins de défauts que lui. Quant à la maîtrise des problèmes, qu’ils soient économiques, écologiques, sociaux, culturels … J’ai du mal à voir un autre candidat concurrençant sérieusement Jean-Luc Mélenchon. Je sais que certains à gauche - bien concurrencés à droite - ne peuvent blairer l’insoumis, le réduisant à sa colère lors des perquisitions. Peut-on leur demander de réfléchir aux néfastes conséquences d’une bataille dispersée ? Il va falloir se mettre d’accord, ce qui supposera, au regard de l’enjeu, une grande lucidité politique. Ce sera difficile, mais je fais le pari que nous y parviendrons. Marcel TASSY, ancien député 20/10/2020