« Ô mois des floraisons, mois des métamorphoses Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé Je n'oublierai jamais les lilas ni les roses Ni ceux que le printemps dans ses plis a gardés. »(Les lilas et les roses, Louis Aragon)
Suite à la révélation de corruption accusant le président brésilien Michel Temer, oppositions, grande presse et bourse réclament sa démission. L’analyse de Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS. Ce scandale pourrait-il mener à la destitution ou à la démission du président Michel Temer ? Quelle serait alors l’alternative politique envisageable ?
Cette campagne a été marquée par un brouillage des identités politiques, par un exceptionnel degré d’incertitude, par des sondages qui débordent et font désordre. Si les électeurs sont influencés par les enquêtes d’opinion ils voteront Macron, le candidat programmé pour devenir Président.
Il y a longtemps que la gauche française n’arrive pas à créer une dynamique de mobilisation populaire. Dans l’environnement néolibéral globalisé que nous connaissons depuis 30 ans, elle ne trouve plus sa place et n’arrive pas à saisir les tensions et contradictions engendrées par cette idéologie pour se mettre en mouvement.
Ce qui est en jeu aujourd'hui : un changement radical de projet de société. Au Brésil ou ailleurs. Notre avenir est donc hypothéqué et la démocratie est otage de l'idéologie néolibérale. Réagir face à ses défis est notre devoir.
La Présidente Dilma Rousseff a-t-elle commis un crime de responsabilité ? Selon le grand juriste brésilien Dalmo Dallari la réponse est NON. La destitution est d’abord avant tout politique car le « pédalage », cette acrobatie comptable a été employée impunément par ses prédécesseurs et ne caractérise pas un crime de responsabilité fiscale car il n'y a pas de perte pour le Trésor public.
Il ne fait pas de doute que la destitution de la Présidente Dilma Rousseff a été planifiée au plan national et probablement avec l’aide internationale. Avec l’appui du quatrième pouvoir et des secteurs conservateurs du pouvoir judiciaire, une femme honnête a été mise en pâture. Le point dans un Brésil qui oscille entre le chaos et l'espoir.
La crise politique au Brésil mérite de la part de la gauche française et de son gouvernement socialiste, un peu plus de solidarité. Peu de partis de gauche ont réagi contre le coup d'Etat au Brésil.